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Les survivants de la bombe A passent le relais de la mémoire

Les survivants de la bombe A passent  le relais de la mémoire

Soixante-quinze ans après les bombardements atomiques des villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki, les derniers survivants de la double tragédie s’efforcent toujours d’en perpétuer la mémoire, tout en passant progressivement le relais aux générations suivantes. Les «hibakusha», littéralement «personnes affectées par la bombe», ont pendant des décennies porté avec force leur appel à bannir l’arme nucléaire. On en dénombre encore 136.700 environ, mais leur âge moyen est d’un peu plus de 83 ans, selon le ministère japonais de la Santé. Et beaucoup étaient des nouveau-nés ou encore dans le ventre de leur mère en ces matins des 6 et 9 août 1945. «Il ne faut pas que cela se reproduise», et pour cela «les gens doivent entendre les faits», rappelle à l’AFP, juste avant l’anniversaire de ces attaques, Terumi Tanaka, 88 ans, survivant de la bombe de Nagasaki. Il avait 13 ans lorsque le 9 août 1945 la bombe américaine a frappé sa ville, où 74.000 personnes sont mortes sur le coup et dans les mois qui ont suivi. Trois jours auparavant, la première attaque nucléaire de l’Histoire avait frappé Hiroshima, tuant 140.000 personnes. À 74 ans, Jiro Hamasumi fait partie des plus jeunes survivants. Sa mère était enceinte lorsque la bombe a explosé à Hiroshima. Son père a été tué, très probablement sur le coup. «Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon père», a-t-il dit à l’AFP au cours d’un entretien accordé à son domicile. Ils n’y ont finalement trouvé que «quelque chose qui ressemblait à son corps» et n’ont pu ramasser qu’une boucle de ceinture, une clé et une partie de son portefeuille. Né en février 1946, M. Hamasumi a échappé aux séquelles dont ont souffert de nombreux enfants exposés aux radiations dans l’utérus de leur mère. Mais cette attaque nucléaire a défini toute son existence et lui aussi a consacré des décennies à faire campagne contre l’arme nucléaire. «Le parapluie nucléaire», c’est-à-dire la garantie de protection d’un pays par un État allié disposant de l’arme nucléaire, n’évoque en lui «que le nuage en champignon» d’une explosion atomique, résume-t-il. 

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