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La tarification du risque climat, principal frein aux investissements

Bien qu’il y ait une progression constante de la finance verte ces dix dernières années, le rythme de mobilisation de la finance pour des infrastructures faibles émettrices de gaz à effet de serre et des énergies renouvelables ne permet pas de réaliser les objectifs de l’Accord de Paris. Ce constat émane du Fonds vert pour le climat qui évalue le déficit d’investissement dans les seules infrastructures à une valeur cumulée comprise entre 14,9 et 30 milliards de dollars d’ici 2040. Pour les énergies propres, il manque 800 milliards d’ici 2050. La tarification du risque climat reste le principal obstacle.

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«Plus de 2 milliards de dollars de nouveau financement climatique ont été approuvés par le Conseil en 2020, ce qui en fait une année record», s’était réjoui le Fonds vert pour le climat qui avait tenu son dernier Conseil, à la mi-novembre, de l’année en cours. Le dernier financement du Fonds, 1,01 milliard de dollars accordés à 16 nouveaux projets, porte la valeur du portefeuille total du Fonds à 7,2 milliards de dollars dont devraient profiter 407,8 millions de personnes à travers le monde. À titre d’exemple, le Fonds vert pour le climat a accordé 158,6 millions de dollars au profit de trois nouveaux projets conçus par la FAO et devant être exécutés en Argentine, au Guatemala et au Soudan, en vue d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre, de renforcer la résilience face au changement climatique et de lutter contre la déforestation. Le Fonds vert pour le climat, mis en place par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 2010, a lancé sa première mobilisation de ressources en 2014 et a rassemblé des promesses de dons d’une valeur de 10,3 milliards de dollars. Depuis, le Fonds a financé 159 projets qui devraient permettre d’éviter 1,2 milliard d’équivalent tonnes de CO2.
Cette évolution des financements du Fonds dédiés à l’économie sobre en carbone n’est que l’illustration des tendances mondiales également en hausse. Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement a enregistré une augmentation des investissements dans les énergies renouvelables de 2%, entre 2016 et 2017 (environ 280 milliards de dollars), soit des montants cumulés depuis 2010 d’environ 2.200 milliards de dollars. De plus, le marché des obligations vertes est passé de 10 milliards de dollars en 2013 à quelque 160 milliards en 2018, pour franchir la barre des 200 milliards de dollars en 2019. Mais cet élan, aussi important soit-il, ne permet pas encore d’atteindre les objectifs de Paris sur le climat qui ambitionne de limiter le réchauffement planétaire au mieux à 1,5 °C au pire à 2 °C. Malgré ces financements en progression, la tendance est à un réchauffement de 3 °C. Pour les énergies renouvelables, les investissements devraient atteindre, d’après l’Agence internationale des énergies renouvelables, 800 milliards d’ici 2050, «soit le triple des niveaux actuels des investissements dans les énergies vertes» pour être en phase avec l’Accord de Paris.
En plus d’injecter de nouveaux fonds, il est également préconisé d’autres mesures telles que l’élimination des subventions accordées aux combustibles fossiles. «Le déficit d’investissement dans les infrastructures (résilientes au climat, Ndlr) pourrait atteindre une valeur cumulée comprise entre 14,9 et 30 milliards de dollars d’ici 2040, soit entre 15,9 et 32% des investissements nécessaires pour favoriser les faibles émissions de gaz à effet de serre» ont déclaré les auteurs d’une contribution commune destinée aux décideurs politiques.
Cette contribution publiée par le Fonds vert pour le climat met en cause la tarification des risques climatiques qui constitue le «défi majeur» pour l’avenir de la finance destinée aux infrastructures sobres en carbone. Cette situation se traduit par des échéances de remboursement plus longues durant lesquelles des changements politiques et technologiques peuvent survenir et par des apports en capitaux initiaux plus importants exigés des investisseurs», avertissent les auteurs. 

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