Les taux débiteurs baissent sauf pour les prêts à la consommation

Il fallait s’y attendre en cette période de crise causée par le Covid-19 où des efforts ont été consentis pour rendre le financement bancaire davantage accessible. Le coût du crédit bancaire a connu une autre baisse au premier trimestre 2020. Les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les taux débiteurs au cours des trois premiers mois de cette année font, en effet, état d’un repli trimestriel du taux moyen pondéré global de 4 points de base (pbs) à 4,87%. Rappelons que ce taux avait culminé à 6,52% au premier trimestre 2012. Depuis, il est sur un trend baissier qui l’a fait passer pour la première fois sous la barre des 5% au deuxième trimestre de l’année écoulée (4,98%).
Le repli relevé par la Banque centrale au premier trimestre 2020 a profité notamment aux concours immobiliers qui ont marqué une contraction de 18 pbs à 5,16%. Ce qui met fin à un début de renchérissement des financements bancaires destinés à ce secteur, qui s’est déclenché au troisième trimestre de l’année dernière, après un trend baissier lors des trimestres précédents.  La détente des taux débiteurs a également concerné, mais dans une moindre mesure, les crédits à l’équipement (-9 pbs à 4,52%) et les facilités de trésorerie (-6 pbs à 4,64%). En revanche, les taux ont progressé de 9 pbs à 6,75% pour les prêts à la consommation aux particuliers. À noter que ces derniers sont marqués par une évolution en dents de scie, orientés plutôt à la hausse ces derniers trimestres (ils étaient à 6,61% au troisième trimestre 2018). Par secteur institutionnel, les chiffres de la Banque centrale montrent un net contraste entre les taux appliqués aux crédits aux particuliers qui se sont accrus de 9 pbs à 5,64% et ceux assortissant les prêts aux entreprises non financières qui ont accusé une baisse de 7 pbs à 4,70%. 
Pour les entreprises non financières privées en particulier, les taux ont reculé de 6 pbs à 4,80% globalement. Mais cette baisse du coût du crédit n’a bénéficié qu’aux grandes entreprises, avec un recul de 5 pbs à 4,42%, au moment où les taux appliqués aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) se sont renchéris de 15 pbs à 5,83%.