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L’Istiqlal, le PPS et le PAM pour une refonte des textes de loi régissant les échéances électorales

Dans une première sortie marquant la reprise politique, après la léthargie qui avait prévalu sur la scène partisane à cause du confinement, les leaders de trois formations de l’opposition ont créé l’événement. En effet, ils viennent de présenter un mémorandum commun relatif aux «réformes politiques et électorales».

L’Istiqlal, le PPS et le PAM pour une refonte des textes de loi régissant les échéances électorales
Ph. Kartouch

L’événement est d’autant plus surprenant qu’il très rare que les trois formations politiques de l’opposition, le Parti de l’Istiqlal, le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) aient des actions communes. Ce mercredi, Nizar Baraka, Abdelatif Ouahbi et Nabil Benabdallah, respectivement dirigeants de l’Istiqlal, du PAM et du PPS, ont présenté, lors d’une conférence de presse, les grandes lignes d’un mémorandum commun. Cela veut-il dire que les trois formations ont scellé une alliance préélectorale ? Non, tiennent-ils à préciser, tout en insistant sur la signification et l’importance de leur action commune. Une action qui constitue, selon Nizar Baraka, le couronnement d’un processus qui a démarré avec le mémorandum adressé par le Parti de l’Istiqlal et le PPS au Chef du gouvernement pour ouvrir les consultations au sujet des élections. «Puis il y a eu des rencontres avec le Chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur. Ensuite, nous avons jugé bon, en tant que formations de l’opposition, de présenter notre position de manière commune.  Cela s’est fait également dans le cadre de l’échange et du dialogue avec d’autres formations politiques», a-t-il déclaré. Pour sa part, Abdelatif Ouahbi a précisé que les choses évoluaient. «Nous avons commencé par présenter un mémorandum puis renforcer notre coordination au niveau des groupes parlementaires et maintenant un mémorandum commun. Je ne vois pas de problème dans le fait de m’allier avec l’Istiqlal et le PPS.  Mais si je le fais avant les élections, je vais porter préjudice aux électeurs et aux urnes. Ce que nous faisons, c’est essayer créer des espaces communs avec les autres formations politiques», a-t-il expliqué. De son côté, Nabil Benabdallah, tout en insistant sur la portée politique du mémorandum, a mis l’accent sur la caractère dispersé des partis de la majorité. «Nous, au moins, nous sommes parvenus à élaborer un mémorandum commun, alors que les partis de la majorité n’y sont pas arrivés et sont allés en rangs dispersés en ce qui concerne la préparation des prochaines élections», a-t-il souligné. Étalé sur une vingtaine de pages, le mémorandum des trois formations de l’opposition défend de nombreuses modifications des lois électorales. L’objectif, selon eux, est qu’au cours de cette année, la réforme du dispositif juridique relatif aux élections et aux partis soit adoptée au cours de cette année. Ils souhaitent, dans ce contexte, que l’année prochaine soit une année consacrée aux préparatifs pour les prochaines échéances électorales. Expliquant les enjeux de leur mémorandum, les trois partis disent vouloir agir pour encourager la participation politique et voir émerger une carte politique qui correspond aux aspirations des électeurs. La réforme du champ politique va aussi permettre, espèrent-ils, de renforcer la transparence ainsi que la moralisation de la vie électorale. «D’ailleurs, l’ensemble de ces objectifs versent dans le renforcement de la démocratie et l’efficience des institutions élues», défendent-ils.
Le premier axe de ce document porte ainsi sur les «Réformes politiques et démocratiques». Les trois «alliés» prétendent à agir, en tant que partis d’opposition, pour un nouveau pacte politique et pour l’établissement d’une détente politique et en matière des droits de l’Homme. «Agir aussi pour rendre plus claire la perspective politique, déterminer les rôles du politique, du technocrate… Car nous estimons qu’il ne doit pas y avoir une confrontation, mais une complémentarité, comme cela doit être le cas également entre le politique et l’acteur de la société civile. Agir aussi pour revoir la relation des médias publics avec l’action politique en général et les partis en particuliers», ont-ils expliqué lors e la conférence de presse. Le deuxième axe du mémorandum du trio de l’opposition concerne les réformes électorales. Le document insiste ainsi sur les mécanismes à même de relever le taux de participation. Pour y arriver, ils proposent d’abord de transférer la supervision des élections à une «commission nationale des élections» qui doit être chapeautée  par un magistrat et où seront membres les représentants des partis politiques, avec une déclinaison, selon le même schéma, sur le plan provincial. En ce qui concerne le mode électoral, il est proposé de garder la formule du mode électoral double (par liste et uninominal). «En ce qui concerne les communales, dans les circonscriptions dont la population dépasse les 50.000 habitants, nous proposons que le mode par liste soit adopté et l’uninominal dans les circonscriptions de moins de 50.000 habitants», proposent-ils. En ce qui concerne les listes nationales (des femmes et des jeunes), il est appelé à à les faire basculer vers les listes régionales, pour plus de proximité avec les habitants. «Dans les communales,  nous proposons de faire en sorte qu’il y ait au moins un tiers de femmes élues et encourager aussi la candidature des jeunes à travers la liste. Nous proposons aussi la création d’un fonds de soutien de la participation politique des jeunes à l’instar de celui dédié aux femmes», soutiennent les trois chefs de parti. En ce qui concerne le seuil électoral, les trois partis n’affichent pas une position commune. L’Istiqlal et le PPS appellent   à unifier le seuil électoral et celui qui permet de bénéficier des appuis financiers à 3%. Or le PAM estime, lui, qu’il faut annuler complètement le seuil électoral.
D’autres propositions ont été par ailleurs formulées. Elles ont trait à la généralisation de l’inscription sur les listes électorales et sa généralisation automatique aux jeunes arrivant à 18 ans, les incitations au profit des jeunes pour s’inscrire sur les listes électorales, telles que l’exonération des droits de timbre pour établir la CIN ou le passeport. Il est proposé aussi de réduire la durée de la campagne électorale de 14 à 10 jours, d’organiser le scrutin des communales, des régionales et des législatives le même jour, un mercredi. Les trois formations plaident également pour des appuis financiers accrus aux formations politiques. Ils appellent à ce que l’allocation forfaitaire supplémentaire à accorder soit octroyée à hauteur de 90% aux partis représentés au Parlement et de permettre aux formations politiques de collecter de l’argent et des dons. 

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