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Violences faites aux femmes : Mohamed Ben Abdelkader dresse l’état des lieux au Maroc

Les travaux de la troisième Conférence régionale arabe organisée par le Forum des femmes marocaines Jossour ont permis de débattre des mesures prises pour lutter contre la violence à l’égard des femmes pendant la pandémie de Covid 19. Une occasion pour le ministre de la Justice de donner un aperçu sur le nombre et la nature des procès traités par les juridictions du Royaume concernant la violence dont sont victimes les femmes.

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Quelles mesures ont été prises pour lutter contre la violence à l’égard des femmes pendant la pandémie de la Covid-19 ? La question a été évoquée à l’occasion des travaux de la troisième Conférence régionale arabe organisée par le Forum des femmes marocaines, Jossour, en partenariat avec la Chaire Gibran Khalil Gibran de l’Université du Maryland. Cet événement a lieu dans le cadre du programme «les femmes partenaires du progrès» qui fait partie des actions pour la «promotion du leadership des femmes et les politiques inclusives du genre dans la région MENA» de la Middle East Partnership Initiative (MEPI).
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, a mis en avant les actions menées par le Maroc en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Il a livré les chiffres qui brossent un tableau de la situation en puisant dans les données disponibles en la matière relatives à l’année 2019. Il en ressort qu’au cours de l’année dernière, les juridictions du Royaume ont enregistré quelque 19.019 affaires relatives à la violence, procès concernant lesquels quelques 19.617 femmes ont été victimes de violence. Dans ce cadre, ce sont 20.355 individus qui ont été poursuivis, dont 56% sont des époux, soit 11.563 conjoints qui ont été poursuivis. «En comparaison avec 2018, l’année 2019 a connu une augmentation des procès relatifs à la violence à l’égard des femmes. Il s’agit d’une augmentation de l’ordre de 1.920 affaires, soit un accroissement de 11%», a souligné le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader.
Le responsable marocain a également détaillé la nature des sévices dont ont été victimes les femmes dans le cadre de ces affaires (au cours de l’année 2019). Il s’agit de 39 procès dont les femmes ont été victimes de meurtre avec préméditation, 62 cas de coups et blessures entraînant la mort sans intention de la donner, 948 affaires de viol et 356 affaires de viol par des individus qui ont une autorité sur la victime (selon la définition prévue par l’article 487 du Code pénal).
Le ministre cite également 74 affaires d’avortements, dont trois ont conduit au décès des victimes. Il s’agit également de 295 actions en justice pour séquestration, 632 affaires relatives à l’expulsion du foyer conjugal, 1.709 affaires suite à des menaces, 27 procès en lien avec le harcèlement sexuel et 525 autres affaires relatives au harcèlement sexuels dans l’espace public. Le ministre de la Justice a rappelé, dans ce cadre, l’ensemble des mesures et dispositifs mis sur pied au niveau des juridictions pour accueillir les victimes de la violence. 
Il a également mis en avant l’importance du dispositif juridique institué pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Lors des travaux de cette troisième conférence régionale arabe, la présidente du Forum Jossour, Oumayma Achour, a regretté qu’il y ait des lacunes qui altèrent ce dispositif, notamment la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes. Selon elle, les lacunes de ce texte ont des effets sur la condition de la femme qui souffre de manque de protection dans l’espace privé. «Alors que les violences subies par les femmes pendant le confinement et durant l’état d’urgence sanitaire se passent en général dans les foyers», a-t-elle souligné.
En effet, lors de cette rencontre, Jossour a présenté les résultats d’une étude traitant de «la violence à l’encontre des femmes durant et au-delà du confinement». Cette étude soutient que si le confinement a permis à certaines familles marocaines de consolider leurs relations, de nombreuses familles ont vécu un déchirement social empreint de violence liée essentiellement au sentiment d’insécurité et de doute par rapport à l’avenir et la stabilité socio-économique», rapportent les résultats de cette étude. 

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