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«Il y a plus de personnes qui cherchent des solutions comme les reports et annulations de frais de scolarité durant le confinement»

«Il y a plus de personnes qui cherchent des solutions comme les reports et annulations de frais de scolarité durant le confinement»

 

Vous êtes  administrateur d’un groupe Facebook qui réunit beaucoup de parents d’élèves et de cadres pédagogiques. Actuellement, on y remarque plusieurs échanges et débats, parfois virulents, à propos du paiement du mois d’avril aux écoles privées. Quelle lecture faites-vous des différents avis partagés  à  ce sujet ?
Actuellement, on remarque plusieurs échanges et débats, effectivement parfois virulents, à  propos du paiement du mois d’avril aux écoles privées. C’est la question qui ne cesse de remonter à  la surface. Il y a différents avis qui reflètent que chacun prend position dans la situation en se basant sur sa propre expérience. Il y a des parents qui ne comprennent même pas pourquoi on ne va pas payer l’école, car ils sont sûrs de recevoir leurs salaires à la fin du mois.  C’est un avis qui se respecte. Cependant, ils ne se rendent pas compte qu’il y a d’autres parents qui avaient une vie normale avant le confinement et pouvaient honorer leurs engagements envers les écoles, mais qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans revenus. Ce sont les parents qui ont un métier libéral, les freelancers, les salariés  contraints de prendre des congés sans solde, ceux qui ont perdu  30 à 40% de leurs salaires ou qui  ont une partie du salaire variable. Dans les forums de discussion,  on remarque une division entre les parents,  mais il y a plus de personnes qui cherchent des solutions, comme le report ou l’annulation des frais de scolarité durant le confinement. Cette dernière catégorie  estime que tout le monde a fait des effort et se demande pourquoi les écoles n’en feraient pas autant. Ces parents  n’ont pas fait le choix de ne pas payer, mais ils vont se retrouver à la fin du mois dans des difficultés financières. Il faut savoir que le budget de la scolarité constitue une part importante des dépenses des ménages. Les gens qui débattent dans les forums représentent  une nouvelle génération de parents qui réservent jusqu’à 50% de leurs revenus à  la scolarité des enfants. Et ceci  n’exclut aucune couche sociale. Il faut aussi se rendre à l’évidence que si la situation mondiale ne s’améliore pas, 
les salariés qui perçoivent aujourd’hui leurs salaires peuvent les perdre demain.

Que faut-il faire alors ?
Il faut penser à l’après crise aussi, car il s’agit là d’une situation exceptionnelle. Il doit y avoir des mesures exceptionnelles pour que tout le monde puisse s’en sortir et qu’après la crise l’activité redémarre de nouveau. Sans les parents, les écoles auront de grandes difficultés. Si les parents  ne peuvent pas payer, ils ne le feront pas, même si on les y contraint. Il ne faut pas, non plus faire avancer l’intérêt du staff pédagogique pour contraindre les familles à payer. Ces dernières  ne sont pas coupables en situation de crise. Si elles ne peuvent pas payer, on ne peut pas leur faire endosser la responsabilité de la crise que va connaître l’école. Peut-être en temps normal, oui, mais pas dans les circonstances actuelles. La situation est délicate, les écoles estiment qu’elles ne sont pas responsables de cette crise et les parents ne prévoyaient pas de telles moments de difficultés. Ce n’est pas le moment pour faire les comptes, mais de trouver des solutions. Les établissements scolaires doivent se rendre compte qu’il y a une entraide à l’échelle nationale, car on en ressent le besoin.

Comment voyez-vous en tant que parent la situation 
actuelle entre écoles, enseignants et familles d’élèves ?

Chaque école a essayé de gérer la situation à  sa façon.  Bizarrement, les petites structures  étaient  les premières à  rassurer les parents et donner le coup d’envoi d’une campagne de solidarité. Ces écoles ont géré les situations au cas par cas et ont trouvé des arrangements. Des établissements ont annulé les frais de scolarité, alors que d’autres n’ont pas vraiment essayé de trouver de solutions et ont rappelé les parents à l’ordre. Pis, certaines écoles ont réclamé le paiement  des trois mois à venir et des extras. En tant que parent je vois mal comment une école peut réclamer le paiement du service  de garde ou de la cantine actuellement. Certains  comportements sont révoltant et on peut comprendre la colère de certains parents. Maintenant, des voix se lèvent de plus en plus  pour réclamer des solutions,  et ce n’est pas prêt de s’arrêter. 


Propos recueillis par N.O.

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