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À Damas, confronté au virus, soins intensifs saturés et listes d’attente qui s’allongent

À la mi-mars, les unités de soins intensifs mobilisées pour le coronavirus à Damas ont atteint un taux d’occupation de 100%, s’alarme le ministère de la Santé. Officiellement, les zones contrôlées par Damas, environ deux tiers du pays en guerre, ont enregistré 19.000 cas de Covid-19, dont un peu plus de 1.200 décès.

À Damas, confronté au virus, soins intensifs saturés et listes d’attente qui s’allongent
Un récent rapport onusien rappelait «la fragilité du système de santé syrien et son manque de personnel», la guerre n’ayant pas épargné les infrastructures médicales. Ph. AFP

Aux urgences à Damas, une septuagénaire luttant contre le coronavirus attend qu’un lit se libère en soins intensifs. Dans la capitale syrienne, le secteur médical est dépassé par l’explosion des contaminations. Gémissant et respirant avec difficulté, la patiente a été placée sous oxygène. «Nous recevons beaucoup de cas qui ont besoin de respirateurs ou de soins intensifs», confirme la docteure Asmaa Sbayni, deux masques chirurgicaux sur le visage, son stéthoscope et un oxymètre autour du cou.
À la mi-mars, les unités de soins intensifs mobilisées pour le coronavirus à Damas ont atteint un taux d’occupation de 100%, s’était alarmé le ministère de la Santé. Aux urgences de l’hôpital Al-Mouwasat, Mme Sbayni inscrit au registre les données d’une dizaine de malades dont elle s’est occupée en une seule journée. «Nous recevons parfois plus de 40 cas par jour, c’est plus que ce que nous pouvons traiter», déplore-t-elle. Médecins et organisations onusiennes estiment toutefois que le nombre de cas est bien plus élevé. Et ce, notamment en raison du nombre limité de tests, explique le bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Si l’année dernière le gouvernement a imposé des restrictions sur les déplacements et les ouvertures des commerces, il a été contraint de lever ces mesures, dans un pays déjà confronté à une grave crise économique. L’hôpital Al-Mouwasat est l’un des principaux établissements mobilisés à Damas pour lutter contre le coronavirus. Dans son bureau, son directeur Essam Al-Amine suit en direct sur des écrans la situation en soins intensifs et dans son service d’isolement doté de 70 lits. Les établissements de santé accueillent «uniquement les cas les plus graves», explique-t-il. Mais «des dizaines de cas», souffrant de symptômes plus légers, «se soignent à domicile, après avoir été suivis par un médecin spécialisé». Fin février, Damas a lancé les vaccinations de quelque 2.500 soignants, grâce à des doses envoyées par «un pays ami».
Par le biais de Covax, l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les pays les plus pauvres, les zones gouvernementales et du Nord-Est (sous contrôle kurde) doivent recevoir dans un premier temps 912.000 doses du vaccin AstraZeneca. Un récent rapport onusien rappelait «la fragilité du système de santé syrien et son manque de personnel», la guerre n’ayant pas épargné les infrastructures médicales. «Les lits en soins intensifs ne sont jamais vides», confirme son collègue Bassam Quaider. «Il y a toujours des gens sur les listes d’attente». 

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