Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

Abdelkrim Jouiti présente son nouveau-né, «Tawrat Al Ayyam Al Arbaâ»

Poursuivant sa programmation dédiée à la culture de la lecture, le café culturel «Casanova» à Témara a accueilli, le 6 novembre, un invité de marque qui n’est autre que l’auteur Abdelkrim Jouiti. Une occasion pour présenter son nouveau roman et débattre autour de la thématique «Le roman et l’Histoire».

Abdelkrim Jouiti présente son nouveau-né, «Tawrat Al Ayyam Al Arbaâ»
Abdelkrim Jouiti recevant le trophée du café culturel des mains de Saïd Yaqtine.

La rencontre organisée par le café culturel «Casanova» à Témara, qui s’est déroulée dans une ambiance très conviviale, a été organisée en coordination avec l’Association Café culturel et modérée par le docteur Youssef Taoufik. Avec l’humilité habituelle que tout le monde lui connaît, l’écrivain Abdelkrim Jouiti a abordé de long en large le thème de la rencontre, soulignant que l’Histoire a toujours fait partie intégrante des écrits des auteurs, insistant sur le fait que le Maroc est, aussi, une civilisation de narration, en plus d’être celle de la poésie. «On ne doit pas se poser beaucoup de questions sur la relation qui existe entre le roman et l’Histoire, car d’une manière ou d’une autre, le roman est voué à prendre une tournure historique», indique Jouiti.

Pour donner plus de précisions sur cette réalité, l’auteur a fait le tour de plusieurs écrits dans le monde, montrant que la plupart des romanciers écrivent leurs récits avec une portée historique. «Les auteurs cherchent plutôt l’Histoire dans le roman, pas un roman d’histoire. Sachant que même quand on écrit sur la vie quotidienne, en fin de compte l’historien peut aussi y trouver son intérêt. Comme le dit Laroui, le meilleur roman est celui qui arrive à capter les complexes d’un peuple particulier. Comme il peut capter l’âme de l’Histoire. Par exemple, le roman en Amérique latine a joué un rôle plus important que les partis politiques. Juan Goytisolo a souligné à ce propos que le romancier chez les pays sous-développés se considère comme ayant une responsabilité envers cette société. Il a donc un double engagement : donner une littérature de qualité et une littérature au service de la société.

Par exemple, quand j’écris, je peux m’en prendre à des choses qui ne font pas partie de mes principes», précise l’auteur.
Pour Jouiti, l’écrivain a pour mission de rapporter ce qui s’est passé tout en restant intègre, se poser des questions et faire des recherches très profondes avant de s’engager dans l’écriture. «Le roman peut présenter beaucoup de vérités à l’Histoire, car l’écriture d’un roman est un travail très sérieux qui nécessite beaucoup de réflexion. Moi, par exemple, si je ne me sens pas capable d’ajouter quelque chose à travers mon écrit, je peux ne rien sortir pendant un certain temps. Cela ne me dérange absolument pas. Il faut que mes écrits me procurent satisfaction, d’abord moi avant les autres, et qu’ils soient une valeur ajoutée dans l’univers de l’écriture», ajoute Abdelkeim Jouiti qui, comme il le dit, écrit en premier lieu pour les Marocains et avec des obsessions marocaines, d’où la publication de son roman «Al Maghariba» (Les Marocains) dans lequel il a rapporté énormément d’événements historiques et faits sociaux sur le Maroc.

S’agissant de son nouveau roman «Tawrat Al Ayyam Al Arbaâ» (La révolution des quatre jours), qui raconte ce qui s’est passé en 1973, l’auteur indique qu’il a été préparé en parallèle avec «Les Marocains». «Il y a trois choses qui sont restées gravées dans ma mémoire et m’ont interpellé pour écrire sur les événements de 1973 à Béni-Mellal. La première est la vision, alors que j’étais encore enfant en cette année, de militaires emmenant un voisin de son domicile. La deuxième est la disparition le lendemain d’un grand joueur de football qui, paraît-il, faisait partie d’une organisation secrète. La troisième est le kidnapping d’un homme à côté du cimetière juif à proximité duquel je jouais avec mes amis d’enfance». Abdelkrim Jouiti considère que si un auteur veut toucher par son écriture, il faut qu’il sorte de ce qu’il a vécu et qu’il soit honnête avec lui-même. Écrit avec son âme et beaucoup de finesse, «Tawrat Al Ayyam Al Arbaâ» vient avec un nouveau souffle et une nouvelle vision qui sauront, sans aucun doute, toucher les lecteurs les plus assidus. 


Un auteur singulier

Abdekrim Jouiti a écrit son premier roman alors qu’il était encore au collège à Béni Mellal. Par la suite, il a pris son envol et ses écrits sont devenus de plus en plus connus auprès des professionnels et passionnés de la lecture. Abdelkrim Jouiti est considéré comme l’une des plumes marocaines très recherchées, dont les romans rapportent des faits de la société avec l’exactitude de l’historien. Mais toujours avec une dimension humaine authentique qui rappelle un Maroc riche et diversifié. Sa relation très particulière avec l’écrivain marocain Edmond Amran El Maleh lui a fait découvrir les grandes figures de la littérature mondiale. En grand lecteur qui a une large culture historique, Jouiti est un intellectuel très respecté dans l’univers de la littérature. 1991 représente une date remarquable dans son parcours, où il a reçu le prix de l’Union des écrivains du Maroc.

 

Lisez nos e-Papers