Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

Les arts patrimoniaux doivent être revitalisés pour assurer leur sauvegarde, selon le chercheur Abdelmagid Fennich

Les arts patrimoniaux doivent être revitalisés pour assurer  leur sauvegarde, selon le chercheur Abdelmagid Fennich

Les arts patrimoniaux, dont le Malhoun et la musique Al Ala, doivent être vivants et non figés, pour assurer leur revitalisation, valorisation et préservation. C’est ce qu’a déclaré Abdelmagid Fennich, artiste et chercheur pluridisciplinaire dans une causerie du patrimoine, sur le thème «Les arts patrimoniaux, du pari de l’authentification et de la normalisation aux défis de la revitalisation et de la valorisation», organisée récemment par la Fondation Maroc du Patrimoine. «Ces arts qui se sont recréés à travers les âges, doivent être enrichis en permanence et transmis d’une génération à l’autre, au risque d’être figés et de dépérir», a-t-il indiqué.
Le conférencier a rappelé qu’un grand intérêt a été porté à l’authentification et à la normalisation (archivage, prospection et critique) en matière d’arts patrimoniaux en privilégiant d’abord l’archivage, en tant que prélude fondamental à la sauvegarde et à la préservation, soulignant que le travail des précurseurs en ce domaine et notamment de l’Académie du Royaume du Maroc a été jugé fort utile et fructueux. Actuellement, note-t-il, avec les nouveautés, les créations et inventions dans un monde sans bornes ni frontières et dans un espace de concurrence déloyale entre divers modes d’expressions artistiques et autres, un nouveau et grand défi s’est imposé comme une impérieuse nécessité dans ce domaine, à savoir celui de la revitalisation et de la valorisation des arts patrimoniaux.
M. Fennich a estimé que ce défi de la qualification et de la valorisation doit être relevé aussi bien au niveau des arts patrimoniaux matériels que ceux immatériels, et particulièrement dans les domaines des lettres et des arts. L’intervenant a souligné les efforts de régénération et de rénovation des arts du Malhoun, de la musique Al Ala, Sama’a et Madih, malgré les réticences des rigoristes et formalistes. Il a rappelé, à ce propos, l’apport des vagues de groupes de jeunes musiciens dans les années 1970, tels «Jil Jilala» et «Nass Al Ghiwane», qui ont interprété en rénovant des chants du Malhoun, accompagnés de nouveaux instruments, contribuant ainsi au renouveau et à la vulgarisation de cet art ancestral pour le plus grand bonheur de la jeunesse marocaine et des mélomanes. Il a aussi évoqué l’art traditionnel des Gnawas, d’origine africaine, qui a connu des fusions avec des groupes de jazz américains et européens, et acquis ainsi une célébrité à l’échelle internationale.
Abdelmagid Fennich a ensuite mis en garde contre le risque qui menace certains arts patrimoniaux de disparition, faute de régénération et de revitalisation, en lançant un appel aux institutions publiques concernées et aux chercheurs dans le domaine du patrimoine de conjuguer leurs efforts et s’entraider pour la qualification et la valorisation des arts patrimoniaux marocains. 


Biographie de Abdelamgid Fennich

Natif de Salé  en 1956, Abdelamgid Fennich est un érudit, fin connaisseur et spécialiste dans divers domaines des arts et de la culture, dont la musique, la poésie marocaine et arabe, le théâtre, les chants soufis et du malhoun. C’est un acteur associatif et membre de plusieurs commissions relatives aux arts. En 1999, il donne plusieurs représentations au Portugal, au festival de Lyon, au festival de Namur en Belgique et en Alabama aux États-Unis. De nombreuses pièces de théâtre que Fennich a réalisées sont inspirées des œuvres de Abdelkrim Berrechid. Abdelmagid Fennich, auquel de nombreux hommages ont été rendus aux niveaux national, arabe et international, a écrit ou mis en scène plus de vingt-six pièces théâtrales entre 1976 et 2004, entre autres, «Fen Al Halka», «Oursse Al Koufa», «Haddouta Maghribiya», «Khamss Layali fi hadrat Al Jilali», «Fi Rihabe Al melhoune», «Khssame albahiate» (Le conflit entre les belles), «Dari ya dari» (Ô ma maison), retraçant la vie du grand poète populaire Sidi Kaddour El Alami, et «Cocktail Shéhérazade».

Lisez nos e-Papers