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Les barrières réglementaires limitent toujours l’inclusion économique des femmes

Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, les pays progressent vers une plus grande égalité entre les sexes. Cependant, les femmes continuent de faire face à des lois et des réglementations qui limitent leur inclusion économique puisque celles-ci n’ont que les trois quarts des droits légaux accordés aux hommes. Le Maroc, bien que faisant partie de la région qui a le plus amélioré ses lois en 2019-2020, n’a pas bougé dans le nouveau classement au titre de 2020.

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En dépit d’une année 2020 particulièrement chaotique, une avancée assez encourageante, mais à des degrés variables, a été enregistrée en matière d’égalité entre les sexes à travers le monde. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur «Les Femmes, l’Entreprise et le Droit», de nombreuses économies ont fait de l’égalité des sexes une priorité et chaque région du monde est parvenue à améliorer légèrement son score moyen, notamment les économies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui ont enregistré globalement la plus forte augmentation en comparaison avec l’année 2019. Toutefois, le Maroc n’a pas bougé dans le classement et a conservé le même score de 75,6 (sur 100), sachant que le score moyen global pour l’année 2020 est de 76,1 (75,5 en 2019). Le pays a ainsi reculé de 7 positions et pointe désormais au 117e rang parmi les 190 économies concernées par cette étude qui analyse les lois et réglementations affectant les opportunités économiques des femmes. Cette analyse est établie sur la base de 8 indicateurs qui servent à mesurer la relation entre l’égalité des sexes en matière de droit et l’entrepreneuriat ou l’emploi des femmes.
À ce niveau, le Royaume a maintenu ses performances dans trois indicateurs à savoir la mobilité, le travail et l’entrepreneuriat, avec un score de 100/100. Le pays fait moins bien en matière de parentalité (80) et de retraite (75), enregistre un score très moyen dans les indicateurs de rémunération (50) et de mariage (60) et obtient un résultat médiocre en matière d’actifs (40).
À l’échelle mondiale, l’enquête de la Banque mondiale signale plusieurs changements ayant permis d’éliminer les restrictions à l’emploi et à l’entrepreneuriat féminin ou de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes. D’autres améliorations ont également été apportées aux législations relatives au mariage et à la parentalité. Pourtant, ces changements restent minimes si l’on considère que les femmes n’ont toujours que les trois quarts des droits reconnus aux hommes.
Et pour ne rien arranger, la pandémie est venue créer de nouvelles difficultés. En effet, explique David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, la pandémie a exacerbé les inégalités existantes qui désavantagent les filles et les femmes, en particulier sous la forme d’obstacles à la scolarisation et au maintien de l’emploi. «Les femmes sont également confrontées à une augmentation de la violence domestique ainsi qu’à des défis en matière de santé et de sécurité», a-t-il ajouté, estimant que les femmes devraient avoir le même accès au financement et les mêmes droits à l’héritage que les hommes et qu’elles doivent être au centre des efforts visant à favoriser une reprise inclusive et résiliente après la pandémie de la Covid-19.
L’étude indique d’ailleurs que de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures afin d’aider les femmes qui travaillent à faire face à certains des effets de la pandémie. «Par exemple, avant la pandémie, moins d’un quart des économies passées en revue dans le rapport garantissaient légalement aux parents salariés un congé pour la garde des enfants. Depuis lors, en raison de la fermeture des écoles, près de 40 pays supplémentaires à travers le monde ont introduit un congé ou des prestations sociales en vue d’aider les parents à s’occuper de leurs enfants», soulignent les auteurs.
Ils relèvent, en outre, que la majorité des réformes introduisait ou modifiait des lois affectant la rémunération et la parentalité.
«S’il est encourageant de constater que beaucoup de pays ont pris des mesures proactives pour aider les femmes à traverser la pandémie, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment du point de vue de l’amélioration du congé parental et de l’égalité salariale», a précisé Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats. «Les pays ont besoin de créer un environnement juridique qui renforce l’inclusion économique des femmes, de façon à ce qu’elles puissent faire les meilleurs choix pour elles-mêmes et pour leur famille», a-t-elle insisté. 

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