Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Sports

Un bilan contrasté pour Vahid Halilhodzic

En enfilant le costume de sélectionneur du Maroc le jeudi 15 août 2019, Vahid Halilhodzic connaissait l’immense travail qui l’attendait. Depuis, beaucoup d’efforts ont été fournis pour rebâtir le Onze national, mais force est de constater que 18 mois après, le chantier demeure immense. Les deux dernières prestations face à la Mauritanie et au Burundi ont suscité la peur des supporters. Epargné jusque-là par la presse et les supporters, Vahid a commencé à recevoir ses premières salves de critiques. À quelques semaines du début des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022, les Lions de l’Atlas restent toujours au stade de l’essai. Que faut-il retenir de son travail ?

Un bilan contrasté pour Vahid Halilhodzic

Vahid Halilhodzic se présente ce jeudi face aux médias pour faire  le bilan de ses 18 mois de travail à la tête de la sélection nationale. Critiqué par les médias et les supporters en raison des prestations décevantes des Lions de l’Atlas, Vahid a sûrement des choses à dire pour expliquer le niveau affiché jusque-là par les Lions de l’Atlas. En attendant ses réponses, «le Matin» a fait son bilan.

Qualification pour la CAN 2021
Sur le plan sportif, on retient la qualification à la Coupe d’Afrique des nations 2021. Les Lions de l’Atlas ont terminé premiers de leur groupe avec 14 points. Ce bilan positif aurait pu satisfaire tout le monde s’il était accompagné de belles prestations et de certitude sur le terrain. Mais les Lions de l’Atlas inquiètent toujours. Ils sont toujours au stade de la convalescence. Avec Vahid, le Onze national n’a pas vraiment progressé. Il est toujours au stade expérimental, que ce soit au niveau humain ou au niveau du système de jeu.

Effectif instable
Au-delà de la qualification, les 18 mois de Vahid sont marqués par l’instabilité au niveau de l’effectif. Depuis son arrivée, le coach a fait appel à un nombre incalculable de joueurs. Le technicien franco-bosniaque a démarré son travail avec une liste élargie de 46 joueurs. Pour une prise de fonction, cette liste élargie est compréhensible, car il voulait avoir une idée claire sur les joueurs sélectionnables et procéder au renouvellement de l’effectif. Mais ce qui est incompréhensible, c’est que ce perpétuel changement perdure depuis son arrivée. 
Des joueurs arrivent et puis disparaissent, et ainsi de suite. Il y a toujours un lot de surprises à chaque liste dévoilée. Et à force, cela n’aide pas à construire un groupe homogène.  Ce remue-ménage se répercute sur le Onze de départ. Vahid n’a jamais aligné la même équipe deux de fois de suite. Et cela nuit aux automatismes entre les joueurs.

À la recherche d’un système de jeu
Vahid change constamment son fusil d’épaule. Tantôt, il aligne un 4-3-3, 4-4-2 ou 4-2-3-1 ou encore un 3-5-2. Autant de système de jeu qui semblent dérouter les joueurs eux-mêmes.  Certes, le système est adopté en fonction de la qualité des joueurs dont dispose le coach, mais aussi pour répondre à l’adversaire. Mais on remarque qu’aucun système testé n’a pas fonctionné à merveille jusqu’à présent. Les prestations des Lions de l’Atlas sont en deçà de ce qu’attendent les supporters marocains. Le seul match où l’équipe nationale a été vraiment convaincante, était celui contre le Sénégal en octobre 2020 dans un match amical. 
Depuis, c’est des prestations moyennes face à des adversaires de seconde zone. Vahid devra également apporter une réponse aux changements successifs de son système de jeu.

Discours inaudible
Entre ce que prône le sélectionneur national en conférences de presse d’avant-match et d’après-match et la prestation de ses joueurs sur le terrain, il y a un monde d’écart. Vahid ne cesse de demander à ses joueurs de faire preuve d’esprit d’équipe, de combativité, de grinta et d’agressivité sur le terrain, mais la réalité sur le terrain est toute autre. 
Les joueurs ou du moins certains font preuves de nonchalance, évitent d’aller au contact, n’affichent pas la détermination nécessaire, courent à peine sur le rectangle et participent peu aux tâches défensives. Cette attitude, qui contraste avec ce que demande le coach, suppose que son discours est inaudible auprès de ses joueurs qui font ce que bon leur semble sur le terrain. Vahid devra répondre à toutes ces interrogations ce jeudi en conférence de presse. Le temps presse puisque les éliminatoires de la Coupe du monde approchent à grands pas. Après dix mois de coaching de Vahid, il semblerait que l’équipe nationale est en perpétuelle construction et qu’elle ne sera pas prête pour les éliminatoires de la Coupe du monde. 

Le temps n’est plus celui des essais, mais celui des certitudes. Aujourd’hui, les certitudes, il n’y en a pas beaucoup en équipe nationale, malgré l’armada de joueurs dont il dispose. Individuellement, la qualité est là, mais collectivement, ça coince quelque part. Le public a accordé un état de grâce au sélectionneur, mais il commence à se poser des questions. À Vahid de nous convaincre que son projet est sur la bonne voie et nous rassurer pour l’avenir du Onze national. Les discours de fuite en avant ou l’idée de nous rappeler à chaque fois que le Maroc n’a pas gagné la CAN depuis 1976 ne sert à rien, parce qu’on sait déjà tout ça. Si la FRMF a fait appel à lui, c’est pour bâtir une grande équipe et non pour ressasser l’histoire. 

Lisez nos e-Papers