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Jeudi 28 Mars 2024
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Chronique d’un super fiasco

Près de 48 heures après l’annonce de son lancement, la Superligue européenne n’a pas survécu au soulèvement des supporters. Les six clubs anglais, la moitié des fondateurs, se sont empressés de se retirer, accélérant ainsi la fin prématurée d’un projet aux proportions pharaoniques, mais dénué de toute logique sportive.

Chronique d’un super fiasco

Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non, c’est le projet de la Superligue qui a duré un tout petit peu plus qu’un météorite, consumé par l’atmosphère terrestre. Il a fallu 48 heures, des menaces et quelques dizaines de manifestants pour ramener à la raison les dirigeants des clubs souhaitant faire scission du football européen. Mardi, les six clubs anglais ont annoncé, tour à tour, leur désistement du projet de la Superligue. Arsenal a admis son «erreur et demande pardon» à ses fans. Manchester City a emboîté le pas à son entraîneur vedette Pep Guardiola, très peu enclin à jouer une compétition «sans mérite». Tandis que Manchester United, Chelsea et Tottenham ont confirmé leur rétractation, pour ne pas fâcher leurs supporters. Enfin, Liverpool n’a pu aller à l’encontre de l’ensemble de ses joueurs, qui ont tous suivi leur vice-capitaine James Milner. «Je n’aime pas ça, j’espère que ça n’arrivera jamais», avait lancé le vétéran, lundi soir après le match face à Leeds United.

Un menhir dans la mare
Dans la soirée de mardi, l’Inter Milan fait savoir à l’agence italienne ANSA que «le projet n’a plus d’intérêt» pour les Nerazzurri. L’Atletico Madrid et le Milan AC suivent mercredi en matinée. Le FC Barcelone, le Real Madrid et la Juventus étaient, jusqu’à l’écriture de ces lignes, les derniers clubs signataires du pacte de création de la Superligue. À défaut de réaliser les rêves mégalomaniaques d’une poignée de dirigeants, le projet de Superligue a eu le mérite de conforter les supporters dans l’idée que le football, malgré tout, continue de leur appartenir.

Cependant, les instances dirigeantes du football dans le monde ne peuvent plus se dérober et doivent, coûte que coûte, trouver des solutions réelles à la crise financière que traversent les meilleurs clubs de la planète. Ces «créateurs» de spectacles ont soulevé des problèmes légitimes, mais impossibles à résoudre quand on n’a d’yeux que pour l’argent. Le football européen, comme partout dans le monde, a besoin de réformes assez fortes pour mettre fin à l’inflation, à la mauvaise gestion et exploitation qui le gangrènent et qui, à défaut de se limiter à une élite intouchable, finiront par le détruire. «Compte tenu des circonstances actuelles, nous reconsidérerons les étapes les plus appropriées pour remodeler le projet, pouvait-on lire dans un communiqué publié mardi par la Superligue, en ayant toujours pour objectif d’offrir aux fans la meilleure expérience possible tout en améliorant les paiements de solidarité pour l’ensemble du football», conclut la même source. Le combat ne fait que commencer. 

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