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Les créances en souffrance atteignent un niveau record

À fin novembre, les créances en souffrance ont atteint un encours record de 80,17 milliards de DH, s’aggravant de 14,7% sur un an. Rien que sur les onze premiers mois de l’année 2020, elles se sont alourdies de 10,24 milliards de DH. Le taux de contentialité (créances en souffrance rapportées au total des crédits distribués) se dégrade à 8,5% contre 7,6% à fin 2019. L’aggravation du coût du risque va peser lourd sur la rentabilité des banques.

Les créances en souffrance atteignent un niveau record
Malgré la forte récession économique et cette conjoncture porteuse de risques, la croissance du crédit bancaire se maintient à un niveau relativement élevé.

Les entreprises et les ménages ont de plus en plus de mal à rembourser leurs prêts. À fin novembre, les créances en souffrance ont atteint un encours record de 80,17 milliards de DH, s’aggravant de 14,7% sur un an. Rien que sur les onze premiers mois de l’année 2020, elles se sont alourdies de 10,24 milliards de DH. Le taux de contentialité (créances en souffrance rapportées au total des crédits distribués) se dégrade ainsi à 8,5% contre 7,6% à fin 2019. C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib (BAM). Cette évolution sera financièrement très coûteuse pour les banques. L’impact sur leur résultat en fin d’année sera probablement élevé. Rappelons que lors de la dernière réunion trimestrielle de l’année 2020 du conseil de BAM tenu le 15 décembre, le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, avait confirmé la montée significative du coût du risque de crédit. Selon lui, ce niveau élevé des créances en souffrance va impacter la solidité des banques, car elles vont devoir provisionner ces créances et par conséquent le coût du risque va peser sur leur rentabilité. Celle-ci a déjà affiché, «selon les premiers chiffres que nous avons une baisse de plus de la moitié en termes de résultat net par rapport à 2019», avait précisé le patron de BAM. 
En attendant les résultats annuels, l’évolution de l’encours des créances en souffrance à 80,17 milliards de DH à fin novembre s’explique par la hausse de 11,8% des impayés des entreprises privées (non financières) à 44,33 milliards. S’ajoute une augmentation de 18,6% des créances en souffrance des ménages à 34,55 milliards. Face à la crise, de nombreux secteurs se sont trouvés en difficulté, impactant aussi bien les opérateurs économiques que les ménages. Les banques marocaines ont globalement répondu présent pour financer les besoins des clients. Cette mobilisation du secteur bancaire s’est renforcée grâce notamment aux mesures d’appui de politiques budgétaire et monétaire. Ainsi, malgré la forte récession économique et cette conjoncture porteuse de risques, la croissance du crédit bancaire se maintient à un niveau relativement élevé. À fin novembre, il s’est accru de 5,2%, en rythme annuel pour atteindre un encours global de 938,70 milliards de DH. Cette hausse profite particulièrement aux entreprises non financières privées qui ont vu leurs concours bancaires s’accroître de 6% à 382,85 milliards de DH. Les prêts aux ménages (y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages) ont, eux, augmenté de 2,8% à 354,43 milliards.  Globalement, pour le secteur privé non financier, le crédit bancaire s’est apprécié de 4,4% à 737,29 milliards de DH. Pour ce qui est du secteur public, les prêts ont augmenté de 7,2% à 75,15 milliards. Cette évolution reflète une hausse de 4,4% des crédits alloués aux entreprises publiques à 51,35 milliards de DH. Quant aux administrations locales, les prêts en leur faveur se sont renforcés de 13,8% à 23,79 milliards. La ventilation des crédits par objet économique montre une hausse de 8,5% des comptes débiteurs et crédits de trésorerie à 201,45 milliards. Les crédits à l’équipement se sont, eux, renforcés de 1,5% à 182,47 milliards. Pour ce qui est de l’immobilier, les prêts ont atteint 281,67 milliards de DH à fin novembre (+ 2,1%), dont 56,61 milliards de crédits aux promoteurs immobiliers (-0,4%). S’agissant des crédits à la consommation, leur encours a diminué de 3,3% à 54,58 milliards. 

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