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La diplomatie Royale au service de la paix, de la stabilité et du co-développement

La diplomatie Royale au service de la paix, de la stabilité et du co-développement
Pr Abdellatif Maâzouz, ancien ministre, président de l’Alliance des économistes istiqlaliens.

Les Accords tripartites de décembre 2020 entre le Maroc, les États-Unis et Israël sont l’aboutissement d’un long processus par lequel la diplomatie Royale est au service de la paix, de la stabilité et du co-développement. Dans le souci de poursuivre et de consolider les succès enregistrés par la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, la démarche du Maroc place la question palestinienne au même niveau que celle de son intégrité territoriale, comme elle veille à faire bénéficier le continent africain de la dynamique de développement qu’une telle initiative permettra de conforter. Cette initiative, et bien d’autres, sont le résultat d’un soft power, patiemment construit et intelligemment déployé, et qui donne à notre pays les moyens de jouer dans la cour des grands. 
Ainsi, le Maroc est désormais parmi les siens au sein de l’Union africaine, depuis janvier 2017 ; nous avons des partenariats stratégiques avec les grandes puissances de ce monde : Union européenne, États-Unis, Chine, Russie, Conseil de coopération du Golfe ; nous opérons dans le cadre d’Accords de libre-échange avec plus de 50 pays et nous sommes activement présents dans les grands forums internationaux, notamment ceux qui traitent des questions de l’avenir de l’humanité et du développement humain durable.
Grâce à la clairvoyance et au leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les observateurs politiques relèvent, avec force, que la ligne de conduite de notre diplomatie fait ressortir cinq grandes caractéristiques :
 Paix et stabilité : Le Maroc œuvre, de manière pacifique, à préserver paix et stabilité, à l’intérieur de notre territoire, mais aussi dans la grande région (Afrique-Arabe-Méditerranée-Atlantique) à laquelle nous appartenons et qui a été soudée par l’évacuation de la voie de circulation entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Subsaharienne au poste frontière de Guergarate.  La participation de notre armée à des forces de paix en Afrique et à travers le monde, la politique migratoire adoptée par le Royaume et ses actions solidaires avec les pays frères et amis constituent une autre dimension de l’approche pacifique de l’action diplomatique marocaine. 
 Concertation et dialogue : C’est le choix qu’a fait le Maroc pour faire avancer ses grandes causes. Qu’il s’agisse de l’intégrité territoriale de notre pays ou de la cause palestinienne, le Royaume a fait le choix du dialogue direct entre les parties concernées. C’est ainsi que notre retour à l’Union africaine a permis d’accélérer le processus de ralliement de la grande majorité des pays africains, et d’autres de par le monde, à la reconnaissance de la marocanité du Sahara et au sérieux du plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, proposé par notre pays, comme solution sérieuse, crédible, réaliste et définitive pour en finir avec ce conflit artificiel datant de plusieurs décennies. C’est cette même approche de concertation et de dialogue direct que le Maroc propose d’adopter dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Sans revenir sur ses engagements relatifs aux droits du peuple palestinien pour l’édification de son État indépendant avec Al-Qods-Est comme capitale, le Maroc continue à appuyer, comme par le passé, une solution négociée, où Palestiniens et Israéliens vivront côte à côte dans deux États souverains garantissant la coexistence pacifique des deux peuples, assurant la stabilité de toute la région et permettant ainsi de voir, avec plus de sérénité, l’avenir de l’Union pour la Méditerranée.
 Diversification et loyauté. Notre pays a progressivement développé et diversifié son réseau de partenaires stratégiques à travers le monde sans renier aucune de ses alliances historiques. Notre pays est également connu par le respect de ses engagements internationaux de toute nature (économiques, politiques, climatiques, sécuritaires, culturels, etc). Les accords bilatéraux signés par le Maroc veillent à préserver les acquis des accords antérieurs, qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux.
 Anticipation et constance. Notre diplomatie est ancestrale, elle a toujours été construite sur la base d’actes réfléchis, respectueux des fondamentaux de notre Patrie et des engagements de notre Nation. Conduite par Sa Majesté le Roi, la diplomatie marocaine est constructive ; elle est empreinte de solidarité, d’humanisme, de pardon et de tolérance ; elle est porteuse de projets de co-développement, de partage d’expérience et de coopération mutuellement avantageuse. Ces actions, le Maroc les conduit dans le respect de la souveraineté des autres pays, que ceux-ci soient ralliés à ses grandes causes ou non. La contribution discrète et efficace de la communauté marocaine résidant dans les pays partenaires, qu’elle soit de confession musulmane ou juive, permet de consolider les liens d’amitié et institutionnels et de promouvoir les relations économiques et culturelles entre le Royaume et ces pays.
 Ouverture sur le monde et intégration régionale ont toujours marqué les relations internationales du Maroc. Nos accords de libre-échange avec l’Union européenne, les pays du sud de la Méditerranée et du monde arabe font du Maroc un acteur majeur dans la construction de l’espace euro-méditerranéen. L’initiation d’une nouvelle reprise de nos relations avec l’État d’Israël (une puissance technologique et économique de la région avec près de 1 million de citoyens marocains), dans le respect du droit du peuple palestinien à disposer d’un État indépendant, avec la coexistence pacifique des deux États, peut contribuer à débloquer la construction progressive de l’Union pour la Méditerranée tant espérée.
C’est avec ce même esprit que le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni ont signé, par anticipation, un accord de libre-échange post-Brexit. L’adoption par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) des projets stratégiques du gazoduc et de la fibre optique de l’Afrique de l’Ouest Nigeria-Maroc (NMGP) et l’entrée en vigueur, en 2021, de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) permettront au Maroc d’approfondir ses liens avec ses partenaires africains et de consolider son rôle stratégique dans le développement des relations Nord-Sud et Sud-Sud.
Le partenariat stratégique et les conventions d’investissement conclues entre le Royaume et la République populaire de Chine constituent également un relais de développement pour notre continent. L’Accord de libre-échange (ALE) Maroc-États-Unis, en vigueur depuis 2006, a la particularité d’avoir une portée globale, couvrant particulièrement le commerce de biens et services, l’investissement, les marchés publics, les droits de la propriété intellectuelle et les questions sociales et environnementales.

Les Accords du 22 décembre 2020 : la consolidation
Malgré la croissance qu’ont connue les échanges économiques entre les deux pays, l’ALE présente de larges opportunités non encore exploitées. Les derniers accords signés entre les 2 pays, en décembre 2020, sont porteurs d’un nouvel élan aussi bien pour nos relations bilatérales que pour une contribution conjointe au développement de l’Afrique ; ils sont annonciateurs d’une nouvelle stratégie de co-développement transatlantique. Il s’agit particulièrement de :
1. Le Mémorandum d’entente avec la «United States International Development Finance Corporation» (DFC) pour fournir un soutien financier et technique à des projets d’investissement privés, d’un montant de 3 milliards de dollars, à déployer sur 4 ans, au Maroc et dans les pays d’Afrique subsaharienne, en coordination avec des partenaires marocains.
2. Une Lettre d’Intention à travers laquelle le gouvernement marocain exprime son soutien à l’initiative américaine «Prosper Africa» dont une représentation sera ouverte à l’ambassade des États-Unis à Rabat en vue d’attirer les investisseurs américains et coopérer ensemble vers l’Afrique en mobilisant un soutien d’un milliard de dollars au cours des quatre prochaines années.
3. Le lancement d’une initiative 2X MENA dotée d’un budget d’un milliard de dollars d’investissements dans des projets qui font progresser l’autonomisation économique des femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Parallèlement, les mémorandums d’entente signés, à Rabat, entre les gouvernements du Maroc et d’Israël, permettent d’envisager la réalisation d’importants projets, dans le cadre de cette même logique de codéveloppement de notre région, dans les domaines économique, financier, technologique, agricole et environnemental. 
Ces ententes méritent d’être interprétées, dans cette première phase symbolique, comme la mise en avant des premiers centres d’intérêts communs en attendant la mise en place des structures et instruments permettant d’aller plus loin.
Le projet initié par le Maroc et les États-Unis a le mérite de voir l’Afrique comme une opportunité pour le développement de l’humanité, à condition d’en assurer la stabilité. Globalement, la portée diplomatique des derniers accords est porteuse de grands espoirs. Leur mise en œuvre doit être suivie de très près, supportée politiquement et élargie à d’autres pays partenaires, notamment d’Europe. 
Si le grand projet euro-méditerranéen est structurant pour notre région, l’’Initiative Tricontinentale Atlantique est également porteuse d’importantes retombées géostratégiques pour notre pays.
L’actuel alignement des planètes géostratégique (diplomatique, économique et sécuritaire) est à saisir par le secteur privé au plus vite, en vue de consolider les partenariats commerciaux et industriels, dans un cadre conventionnel et d’intelligence économique, construits pour servir le développement des pays concernés, le bien-être et la prospérité de leurs citoyens. 

Pr Abdellatif Maâzouz, président de l’Alliance des économistes istiqlaliens

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