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Les écarts se réduisent, mais la parité est encore loin !

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De nombreuses enquêtes et études font état d’un risque d’accroissement des inégalités Homme/Femmes en cette période de crise économique liée à la pandémie de la Covid-19. Les chiffres sont là pour prouver, par exemple, que la crise sanitaire a fortement impacté la trajectoire professionnelle des femmes, que le télétravail a été, certes, une solution pour maintenir l’activité, mais c’est une option difficilement gérable par les femmes, qui, malgré une évolution des mindsets, restent soumises à des injonctions sociales très fortes en ce qui concerne leur rôle de mère… Et les exemples sont nombreux !
 
Quelle est la situation au Maroc ?
Pierre angulaire dans l’édification d’une société démocratique moderne et clé de voûte dans la construction du Maroc d’aujourd’hui et de demain, la promotion des droits de la femme est hissée en haut des priorités du Royaume. Les réalisations en matière de promotion des droits des femmes et d’égalité des sexes sont considérables. En effet, les efforts, qui sont le fruit d’un processus engagé depuis de nombreuses années sous l’Impulsion d’une volonté politique forte émanant de S.M. le Roi Mohammed VI, ont permis une émergence de la femme marocaine comme acteur majeur dans les institutions publiques, politiques et associatives.
Les plus importantes réformes sont représentées dans l’amendement de la Constitution en 2011, qui a adopté des lois audacieuses sur le droit des femmes à l’égalité, la réforme du Code de la famille et l’adoption du Plan gouvernemental pour l’égalité «Ikram», qui constitue le meilleur cadre pour la réalisation de la convergence de toutes les initiatives visant le renforcement des droits de la femme et la consécration du principe de la parité. Le Maroc a également procédé à la réforme du Code de la famille et du Code pénal pour lutter contre les violences faites aux femmes.
En dépit de toutes ces avancées, et tenant compte de l’impact de la pandémie, le Maroc est appelé, toutes composantes confondues, à redoubler d’efforts pour faire avancer la cause des femmes.
 
Égalité des sexes : quels changements ?
La parité et l’égalité des sexes sont toujours au cœur des débats. Gouvernement, institutions publiques, secteur privé, société civile… tout le monde est concerné par ces problématiques. Il en va du développement de notre pays. La dernière analyse est celle du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui vient de publier une alerte pour réitérer ses recommandations en faveur de l’effectivité des droits et des libertés des femmes. Il préconise ainsi trois grands changements pour promouvoir les droits des femmes :

I. Changements dans le cadre institutionnel et juridique 
 Accélérer l’harmonisation de la législation nationale avec les principes et dispositions de la Constitution et des Conventions internationales des droits humains ratifiées par le Maroc et portant sur la prévention et l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et des petites filles.
è Ériger la promotion de l’égalité et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles (Tolérance zéro), en cause nationale prioritaire traduite dans une politique publique globale et transversale, s’appuyant sur un budget clairement identifié et sanctuarisé.
è Conditionner une partie de la subvention publique accordée aux partis politiques, aux syndicats et aux associations à l’atteinte d’un niveau minimum de représentativité de 30% des femmes dans leurs instances dirigeantes.
è Assurer le respect de la dignité et de l’intimité de la femme, y compris dans le contexte des procédures judiciaires et médico-légales.

II. Changements opérationnels pour assurer aux femmes les conditions d’accès 
au travail rémunéré et les sécuriser vers et sur les lieux du travail  Amorcer un plan national d’ouverture de crèches publiques ou en entreprises dans l’ensemble du territoire, et flexibiliser les horaires de scolarité des enfants.

 Mettre en place des mesures actives positives et ciblées pour garantir la parité dans l’accès aux postes de responsabilités dans la fonction publique.
 Flexibiliser davantage le recours aux nouvelles formes de travail au sein des entreprises (télétravail, travail à mi-temps, flexibilité des horaires…).
 Renforcer le cadre juridique relatif à la lutte contre le harcèlement moral et sexuel des femmes dans les lieux publics et dans les espaces protégés, notamment les lieux de travail.
è Inscrire la sécurité des femmes, dans les transports publics et sur les lieux publics, au centre des préoccupations des politiques de la ville, des politiques de sécurité publique, des plans d’aménagement urbains et des programmes de logements.
è Favoriser l’accès de la femme rural au travail rémunéré, et améliorer son autonomie financière.

III. Changements socio-culturels pour enraciner les principes 
de l’égalité dans la société

 Promouvoir le débat public pour faire évoluer les mentalités sur les questions liées au mariage des enfants, à l’interruption volontaire de grossesse, et aux procédures successorales…
 Amorcer l’éducation sexuelle dans les écoles pour inculquer aux enfants les principes de l’égalité entre les femmes et les hommes, démonter les stéréotypes discriminatoires, ainsi que ceux tolérant la violence à l’égard des femmes, et les sensibiliser aux notions d’intégrité physique et de santé sexuelle, à travers le recours à des outils pédagogiques adéquats selon les tranches d’âge ciblées. l

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