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Jeudi 28 Mars 2024
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«Le Feu qui forge» en résonance avec le parcours revendicatif de Melihi

«Le Feu qui forge», accrochée jusqu’au 30 juillet à la galerie d’art L’Atelier 21, est une exposition qui rassemble 21 artistes plasticiens autour de l’œuvre de feu Mohamed Melihi. Un voyage esthétique un peu particulier, à travers lequel Salma Lahlou, commissaire de l’exposition, a voulu retracer le parcours pictural de Melihi (1936-2020) et présenter la démarche de chacun des exposants.

«Le Feu qui forge» en résonance avec le parcours revendicatif de Melihi
«Un instant hors du temps» de Abdelkébir Rabi’.

Construire une telle exposition, à partir de l’œuvre de Mohamed Melehi, n’est pas une simple besogne, surtout quand on connaît le parcours de ce grand artiste, dont les étapes ont marqué l’histoire de la peinture au Maroc. «J’ai voulu me concentrer sur la radicalité de son écriture plastique à travers les revendications esthétiques et conceptuelles soulevées par le mouvement de l’École de Casablanca, dans le contexte des années 1960 et 70. Car Melehi, en libérant la forme et la pensée, a structuré le champ de la création artistique et permis l’émergence d’un phénomène entièrement nouveau au Maroc : l’affirmation que le progrès d’une société ne peut se faire en marge de la dimension esthétique», souligne Salma Lahlou.

Mais pour connaître l’œuvre de Melehi et son évolution dans le temps et l’espace, il a fallu à la commissaire de l’exposition des années de recherches, de suivi et plusieurs rencontres avec l’artiste pour mieux saisir son parcours qui est, selon elle, «d’une rigueur, d’une nécessité et d’une réflexion qui forcent l’admiration et rappellent que sans ces composantes, l’art n’est que production d’objets pour le marché». En effet, la créativité de Melihi a investi plusieurs domaines en relation avec l’art et l’actualité. Il était toujours présent avec son art, à travers des stations importantes dans l’histoire plastique.
Ainsi, pour rendre hommage à cette belle page écrite par ce maître de la peinture, Salma Lahlou a voulu «témoigner de la conscience créative et l’inventivité mises en œuvre dans le champ artistique marocain actuel en invitant vingt-et-un artistes contemporains à adopter une approche en entonnoir : partir de leur production intégrale ou sélective, plonger dans leur matrice et rendre visible, audible ou sensible la donnée fondamentale qui traverse leur pratique». Pour cela, elle a commencé par présenter les champs d’investigation que Mohamed Melehi et le mouvement de l’École de Casablanca ont ouverts, avant de pénétrer dans les dédales de la création contemporaine des vingt-et-un artistes «en résonance ou en dissonance avec les principes agissants dans l’œuvre de Mohamed Melehi».
Salma Lahlou évoque, de ce fait, le processus de créativité de chacun des exposants. Dans la foulée de ces contributions, celle du peintre Abdelkébir Rabi’ fut appuyée par un texte qui montre le respect que voue cet artiste pour le défunt Melihi. «Pris au dépourvu, et cédant à l’exhortation amicale à apporter ma contribution à cette initiative, je me suis trouvé face à un dilemme : comment aller dans le sens d’une rencontre qui veut mettre en exergue l’aura d’un artiste dont le processus de création est situé aux antipodes de ma propre démarche artistique ?» écrivait-il. C’est à travers le dessin «Un instant hors du temps» qu’il s’est exprimé dans l’exposition «Le feu qui forge» aux côtés des 20 autres artistes. «J’ai essayé d’établir une résonance entre ce qui relève de mon état subjectif profondément ressenti et l’évocation d’un effet pictural révélateur de l’œuvre de Melehi. L’effet d’un éclat de lumière annonciateur d’une destinée, qui marque l’œuvre ultime d’un artiste authentique, réalisée peu de temps avant son grand voyage. Ainsi, la portée de cette œuvre allégorique – objet de mes supputations esthétiques – pourrait, d’une certaine manière, justifier ce rapprochement entre une figuration absolue et une abstraction parfaitement assumée», conclut Abdelkébir Rabi’. 


Les artistes participants

Saïd Afifi, Zainab Andalibe, Daoud Aoulad-Syad, Nassim Azarzar, Mustapha Azeroual, Fouad Bellamine, Yasmina Benabderrahmane, M’barek Bouhchichi, Khalil El Ghrib, Safaa Erruas, Mohssin Harraki, Maria Karim, Fatima Mazmouz, Najia Mehadji, Houssein Miloudi, Lamia Naji, Abdelkébir Rabi’, Batoul S’Himi, Hossein Tallal, Eric Van Hove et Yamou.

 

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