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Inhérente à l’activité du Groupe, l’eau dont l’utilisation intervient à chaque étape de la chaîne de valeur est un enjeu majeur de développement durable pour l’OCP. Afin de garantir une gestion intégrée et durable des ressources hydriques, le Groupe a mis en place un «Programme Eau» qui repose sur deux leviers :
*Optimisation de l’utilisation de l’eau sur toute la chaîne de valeur : activités minières, transport et valorisation.
*Mobilisation des ressources en eaux non conventionnelles : eaux usées domestiques épurées et eaux de mer dessalées.
Le «Programme Eau» a mobilisé depuis 2008, date de son lancement, plus de 3,5 milliards de dirhams. S’inscrivant pleinement dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, ce programme répond aux enjeux internationaux en matière d’eau propre et d’assainissement, de consommation et de production responsables, de mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ainsi qu’à l’enjeu de mise en place de partenariats solides et inclusifs. En effet, une grande partie du financement du «Programme Eau» a été assurée via des prêts internationaux octroyés par l’AFD (Agence française de développement) et la KfW (Banque allemande de développement), traduisant la confiance de la communauté internationale à l’égard de ce programme.
«Avec le lancement en 2008 de son ambitieux programme de développement industriel qui vise à doubler sa capacité de production minière et tripler sa capacité de valorisation, l’OCP a relevé le défi d’une croissance industrielle à la fois prospère et durable et pris la décision volontariste d’abandonner progressivement l’usage des eaux souterraines, considérées comme ressource stratégique du Royaume», indique le Groupe. En effet, malgré une production de phosphates et d’engrais plus importante, le niveau de prélèvement des ressources naturelles en eau est resté quasiment le même que celui de 2010. Et pour cause, tout le besoin d’eau additionnel est comblé par l’usage d’eaux non conventionnelles, notamment les eaux usées traitées et eaux dessalées. Ces dernières ont d’ailleurs pu satisfaire en 2020 31% des besoins en eau du Groupe, l’objectif étant d’atteindre à terme les 100%.
Comment le groupe arrive-t-il à couvrir ses besoins hydriques ?
Le Groupe OCP a mis en place un programme ambitieux visant la réalisation de plusieurs stations d’épuration (STEP) des eaux usées urbaines et principalement leur réutilisation industrielle. Trois STEP ont, en effet, été construites dans ce cadre sur les sites miniers de Khouribga, Benguérir et Youssoufia, permettant l’épuration et la réutilisation de plus de 10 millions de mètres cubes d’eaux usées urbaines par an dans le lavage du phosphate. En outre, la valorisation du biogaz issu du processus de traitement des eaux usées permet une production d’électricité qui couvre les besoins énergétiques des STEP à hauteur de 30%. Par ailleurs, et dans le cadre du Programme Économie circulaire, plusieurs études de faisabilité sont en cours avec les parties prenantes nationales concernées pour renforcer les capacités de réutilisation industrielle des eaux usées épurées, à partir de STEP nouvelles ou existantes.
Le Groupe OCP investit également dans le dessalement d’eau de mer pour couvrir la totalité des besoins additionnels requis par son développement industriel, sans aucune demande complémentaire en eaux conventionnelles. La plateforme industrielle de Jorf Lasfar est ainsi alimentée par la plus grande station de dessalement au Maroc avec une capacité annuelle de 25 millions de mètres cubes et utilisant le procédé d’osmose inverse, un procédé de production d’eau douce que l’OCP maîtrise depuis 2006 avec le démarrage de la station de dessalement OCP à Laâyoune. Le projet d’extension de la station de Jorf Lasfar, dont la mise en service est prévue pour 2022, permettra d’atteindre une capacité totale de 40 millions de mètres cubes par an. Cette station est conçue de manière à pouvoir tirer profit des installations et infrastructures existantes de la plateforme ainsi que de l’excédent énergétique généré par celle-ci. D’autres stations de dessalement sont en cours d’étude dans les sites de Jorf Lasfar, Safi et Laâyoune.
La R&D et l’innovation pour une meilleure gestion
Pour optimiser les processus de rationalisation des ressources hydriques, le Groupe mène une intense activité en Recherche et Développement (R&D) et en innovation dans le domaine de l’eau. Ainsi, de nombreux projets d’optimisation de l’utilisation de l’eau et de recherche dans les technologies de traitement de l’eau ont notamment vu le jour en collaboration avec plusieurs partenaires, dont l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P).
Le Slurry pipeline, une importante économie d’eau
Le Slurry Pipeline, reliant Khouribga à Jorf Lasfar en acheminant du phosphate lavé sous forme de pulpe, est une véritable prouesse d’ingénierie réalisée par le groupe OCP qui permet, de surcroît, une économie d’eau annuelle de 3 millions de m³. Ce mode de transport hydraulique est particulièrement écologique, dans le sens où la progression de la pulpe est favorisée par la gravité naturelle, ce qui conserve son humidité, tandis que l’intégralité de l’eau servant à son transport est réutilisée au niveau des installations de valorisation du phosphate. À noter que la réalisation de ce Slurry pipeline, sur une longueur de 187 km, s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de transformation industrielle du Groupe OCP et permet d’accroitre le rendement de la production tout en économisant les coûts logistiques à hauteur de 90%, la réduction de la consommation de l’eau de 3 millions m³ et la suppression de 930.000 tonnes d’émissions de CO2.
