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Hausse des cours mondiaux : Trop tôt pour parler de super cycle !

Il est encore tôt pour parler de super cycle ! C’est la conclusion, unanime, des participants au webinaire organisé par Policy Center For The New South, autour de la hausse des prix des matières premières observée ces derniers mois sur les marchés internationaux. Pour l’instant, le phénomène s’apparente plus à un rattrapage. Les prix pourraient continuer à augmenter ou tout simplement rechuter dans l’éventualité d’une nouvelle vague épidémique.

Hausse des cours mondiaux : Trop tôt  pour parler de super cycle !
Le webinaire organisé par PCNS portait sur le thème «Prix des matières premières : vers un nouveau super cycle».

C’est un fait. Les prix des matières premières observent une tendance haussière. Cette tendance concerne les 3 catégories de matières premières : produits agricoles, métaux & minerais et produits énergétiques. Et il suffit de regarder les échanges commerciaux du pays pour se rendre compte de l’effet de cette augmentation des prix, accompagnée d’une reprise des importations, sur sa balance commerciale.
Cette hausse des prix est-elle un rattrapage ou s’agit-il d’un super cycle des matières premières ? Il est encore trop tôt pour parler de super cycle, s’accordent à dire les participants au webinaire organisé, le 7 juillet par le Policy Center For The New South (PCNS), sur le thème «Prix des matières premières : vers un nouveau super cycle». Pourquoi ? 
Premièrement, «parce qu’un super cycle se confirme dans la durée : au moins une décennie de hausse des prix», explique d’emblée Marie-Louise Djigbenou Kre, économiste chercheur à la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Or, le renchérissement observé dans les prix des matières premières date de quelques mois seulement. Il ressemble donc davantage à un retour aux niveaux d’avant-crise. Surtout que la hausse des prix est engendrée par une demande elle-même soutenue principalement par les dépenses engagées par les gouvernements pour la relance économique de leur pays. Ces interventions poussent à regarder cette période comme celle d’un réajustement.

Deuxièmement, il est difficile de prédire si cette hausse va se maintenir dans le temps, s’amplifier ou se résorber. Par exemple, du fait de la croissance démographique, «l’agriculture connaîtra une demande croissante au cours des prochaines années», prévoit Helyette Geman, Senior Fellow au PCNS.  En parallèle, elle restera sous l’effet des changements climatiques. Ce qui aura un impact sur les prix des matières premières. Les cours des matières premières énergétiques auront également un impact sur ceux des matières premières agricoles», fait remarquer Francis Perrin, Senior Fellow au PCNS et spécialiste en matières premières énergétiques. Pour cet expert, la transition énergétique sera longue et coûteuse et nécessitera une énergie de transition. «Le gaz naturel est l’énergie fossile la moins polluante et peut donc participer à cette transition énergétique», propose Perrin.  En ce qui concerne les métaux et minerais, «les prix seront tirés par la transition écologique, la croissance démographique, l’urbanisation et l’industrialisation», indique Abdellah Mouttaqi, secrétaire général de l’Office national des hydrocarbures et des mines, membre du CESE. La difficulté d’aller plus en profondeur dans les gisements et la découverte de nouvelles réserves auront également un impact sur les prix.  Mais si ces facteurs peuvent favoriser une hausse des cours, d’autres, au contraire, pourraient participer à leur baisse, nuance Isabelle Tsakok, Senior Fellow au PCNS et spécialiste en matières premières agricoles. Le premier facteur est celui de la repirse économique elle-même. Cette dernière reste fragile en raison de facteurs géopolitiques et sanitaires tels que l’inégalité de l’accès au vaccin ou encore l’endettement des pays. 

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