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Trois ans après les premiers agréments, l’activité des établissements de paiement explose. Le nombre de comptes de paiement ouverts a atteint 2.687.586 en 2020 contre seulement 526.063 une année auparavant et 59.019 en 2018. Quelque 43% de ces comptes sont de niveau 1 (plafonnés à 200 dirhams), 39% de niveau 2 (5.000 dirhams maximum) et 17% de niveau 3 (20.000 dirhams). Le reste porte sur des comptes commerçants acceptants et comptes agents détaillants. Ceux-ci ont ouvert 30.202 comptes en 2020 – dont 98% sont détenus par les commerçants acceptants – contre 11.236 comptes ouverts une année auparavant. C’est ce qui ressort l’édition 2020 du rapport annuel sur la supervision bancaire fraichement publié par Bank Al-Maghrib.
La Banque centrale précise, toutefois, que sur ces comptes, seulement 236.259 sont considérés actifs, soit 8,8% des comptes ouverts à fin 2020 (un compte est considéré comme actif dès lors qu’il a enregistré au moins une transaction au cours du dernier trimestre). Ces différents chiffres sont publiés sur la base des données recueillies auprès des 13 établissements de paiement opérationnels, sur un total de 20 agréés à fin 2020. Sur ces 20 sociétés, 16 offrent les produits et services de paiement et 4 sont dédiées, exclusivement, à l’offre du service de transfert de fonds. Toutefois, l’objectif initial assigné aux établissements de paiement – celui de favoriser la réduction de la circulation du cash en développant le paiement électronique – est loin d’être atteint. Selon Bank Al-Maghrib, les établissements de paiement ont collecté, l’année dernière, 1,2 milliard de DH par versement dans les comptes de paiement – contre 173,1 millions en 2019 et 12,7 millions en 2018 – dont près de 73% ont fait l’objet d’un retrait ultérieur. Le solde des comptes de paiement s’est ainsi établi à 74,8 millions de DH, après 9,7 millions à fin décembre 2019. De plus, en 2020, 91% des opérations réalisées sur ces comptes consistent en des versements et/ou retraits d’espèces. Les opérations d’exécution de paiement via mobile représentent seulement 5% des transactions effectuées. Et 4% des opérations sont réalisées via d’autres moyens de paiement : Internet, carte, virement et prélèvement. Le paiement mobile est donc, encore, loin de son potentiel, malgré les différentes mesures incitatives adoptées. À noter également que trois établissements de paiement pèsent près de 77% du volume des transactions sur les comptes de paiement. Ce chiffre monte à 88% pour les 5 premiers établissements, ce qui signifie une concentration de l’activité, d’autant plus que la contribution des 3 premiers établissements de paiement dans le total des transferts de fonds se situe à 89,4% et celle des 5 premiers à 97,6%.
Deux fois plus de m-wallets qu’en 2019
Par ailleurs, les banques ont ouvert 730.050 m-wallets (comptes de paiement adossés à des comptes bancaires) en 2020, contre 371.116 à fin décembre 2019. La quasi-totalité de ces m-wallets est détenue par des particuliers, les comptes détenus par des commerçants acceptants formant environ 1%, soit 9.512 comptes après 1.151 en 2019. Soulignons enfin que le total-bilan des établissements de paiement a atteint 2,9 milliards de DH, en hausse de 9%. Leurs fonds propres se sont renforcés de 5% à 790 millions et leurs dettes ont, en revanche, baissé de 22% à 461 millions de DH. Le résultat net a également diminué à 56 millions de DH en 2020, au lieu de 165 millions un an auparavant. S’agissant des transferts de fonds, les flux internationaux transitant par les établissements de paiement ont bondi de 33% à 38,8 milliards de DH, émanant principalement de l’Europe (71%), devant les pays du Golfe (15%) et destinés, pour plus de 60%, aux régions de Casablanca-Settat, l’Oriental, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Pour ce qui est des transferts nationaux réalisés par ces établissements, ils ont atteint près de 40 milliards de DH à fin 2020 (+15%). Sur ce total, 23% sont émis à partir de Casablanca et 14% sont reçus par cette même ville.
