Quand l’art de la peinture entre de plain-pied dans l’univers de la mode

Selon l’artiste-peintre Fatima El Hajjaji, cette expérience est venue d’une manière spontanée à cause de la Covid-19 qui a entraîné la suspension des activités artistiques et culturelles. «Car, juste avant l’apparition du coronavirus au Maroc, j’étais en train de préparer une rétrospective des 22 ans de ma carrière plastique. Mais comme je ne pouvais pas le faire, nous avons pensé, moi et ma fille, Imane Belmkaddem, qui organise de grands événements dans le domaine de la mode, à immortaliser mes œuvres sur des vêtements qui peuvent circuler dans le monde puisque les salles d’exposition sont fermées. Et même si j’arrive à avoir un espace, je ne peux inviter beaucoup de gens, comme nous avons l’habitude de le faire dans les vernissages». Et c’est là où a commencé une nouvelle aventure pour Fatima El Hajjaji. Celle de voir ses peintures imprimées sur des vêtements vêtus par des mannequins qui parcourent le monde. Le premier défilé s’est déroulé en février dernier dans la ville de Stockholm où elle a commencé par toute une série de ses créativités sur le patrimoine du Maroc. «C’était la Journée du Maroc. Donc, j’ai pensé à présenter tout ce qui est patrimoine de notre pays, comme la Ménara de Marrakech, la Casbah des Oudayas à Rabat, le folklore du Sud… C’était un bel hommage rendu au patrimoine marocain, et ce à travers un voyage dans les villes et paysages marocains, afin de les faire découvrir à un large public international. Cette journée a été une grande réussite pour moi, surtout qu’il y avait des designers très réputés dans le monde», précise Fatima El Hajjaji, dont l’odyssée du monde fashion ne s’arrête pas là, car elle poursuit avec une autre expérience. Mais, cette fois-ci en offrant sa collection sur la nature et la forêt à se faire imprimer par la marque suédo-marocaine Taragalte Stockholm, autour de la thématique «La nature est une femme», lancée à l’occasion de la Journée internationale de la femme, mettant en exergue la relation étroite entre la nature et la femme, sachant que les deux sont la source de la vie. «Cette collection véhicule deux messages. Tout d’abord, la représentation de la femme dans toute sa diversité, ses formes et ses couleurs. Les modèles représentent toutes les ethnies, tous les styles et formes, loin des stéréotypes et des standards carrés. Nous avons même un mannequin sourd-muet. Le deuxième message est la préservation de la nature, une cause pour laquelle j’ai toujours milité depuis plus de 22 ans. Mes œuvres représentent cette évolution de la forêt féerique dans toutes ses composantes, dimensions, couleurs et saisons. J’essaye, également, d’illustrer la forêt détériorée par l’espèce humaine. C’est un contraste pour sensibiliser les populations à la sauvegarder», explique l’artiste.
De son côté, Imane Belmkaddem est très fière de cette fructueuse collaboration avec sa maman, l’artiste Fatima El Hajjaji. «C’est d’abord ma première inspiratrice. J’ai aimé l’art et la mode à travers ma mère, et ce, depuis ses débuts il y a plus de 22 ans. Je connais l’histoire de chaque tableau, j’ai suivi toute l’évolution de son style. C’est ma meilleure amie et nous avons les mêmes goûts. Réaliser ce projet avec elle était un rêve qui s’est concrétisé».
Ainsi, après avoir été exclusivement présentées en Suède à Stockholm à travers une série d’événements, dont le grand festival «Un hiver à kungsträdgården», les deux collections voyageront dans plusieurs fashion week à travers le monde, notamment Argentina Fashion Week, Aspara fashion week au Kasakhstan, Marbella fashion week, Granada Fashion week, Asean Fashion week à Singapour, Serbia Fashiob week, Milan Fashion week et bien d’autres.