L’Association de l’Enfance handicapée finalise un nouveau projet

Le taux de chômage des personnes en situation de handicap au Maroc est toujours 4 fois plus élevé que pour l’ensemble de la population. Une situation qui perdure depuis de nombreuses années et qui a poussé l’Association de l’Enfance handicapée (AEH) à élaborer le projet «L’insertion socio-économique des personnes en situation de handicap au Maroc, une porte vers une bonne participation citoyenne». Ce projet en cours de finalisation est mis en œuvre en partenariat avec le Centre local d’information et d’orientation de l’association Bouregreg, avec le soutien financier du gouvernement de la Principauté de Monaco. Il a pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’accès des PSH à la participation socioéconomique en tant que citoyens engagés dans le développement inclusif de leurs communautés.
«La philosophie du projet est basée sur une lecture minutieuse de la problématique, de ses enjeux et des priorités nationales, à savoir l’insertion des jeunes et la réduction des taux de pauvreté. Ce projet propose des solutions permettant aux autorités d’avoir deux modèles expérimentés d’insertion. Il s’agit du développement des activités génératrices de revenus et la mise en place des centres d’aide par le travail à travers la mobilisation, la sensibilisation et la facilitation de l’accès des PSH aux différents mécanismes de financement, au renforcement des capacités et à l’accompagnement socioéconomique personnalisé», explique l’association. «À travers ce projet, nous souhaitons changer le regard sur la participation économique des PSH dans les deux régions ciblées Souss-Massa et Rabat-Salé-Kénitra et développer et accompagner la participation économique de cette catégorie de la population. Le projet vise, en outre, à renforcer l’implication des organisations des personnes en situation de handicap dans la promotion de leur droit à la participation économique», ajoute l’association dans une présentation du projet.
Par ailleurs, l’Association Enfance handicapée a expliqué que le faible accès des PSH aux opportunités d’emploi est dû à plusieurs obstacles. Il s’agit notamment de l’évolution rapide des marchés du travail qui demandent une mobilité et une adaptation croissante des compétences et savoir-faire ainsi que des inégalités dans l’accès à l’éducation et la formation pour les PSH qui ont pour conséquence un déficit d’instruction et de qualifications au regard des exigences du marché de l’emploi et comparativement au reste de la population. Aussi, le manque de confiance et d’estime de soi des individus en situation de handicap, le manque de soutien familial dont elles bénéficient et les attitudes et perceptions négatives des employeurs, qui s’apparentent souvent à de la discrimination constituent un obstacle de taille qui empêche les PSH d’accéder au monde de travail. Sans oublier le manque d’accessibilité (des bâtiments, de l’information, des moyens de transport), l’absence et le manque de dispositifs d’assistance et de services d’encadrement et d’accompagnement des PSH à l’emploi et la faiblesse des politiques d’incitation à l’emploi des PSH au Maroc et la faible application des mesures existantes dans le cadre juridique national.
Il existe également des obstacles liés à l’orientation ou au projet professionnel. D’après l’association Enfance handicapée, les PSH n’ont généralement pas de stratégie professionnelle stable ni de projet professionnel. Ils sont donc confrontés à une multitude de barrières socio-économiques face à l’emploi et de ce fait ils constituent un public très fragilisé.