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L’économie nationale croîtrait de 4,6% après une récession de 7% en 2020

L’économie nationale devrait sortir de la récession et enregistrer une récupération partielle en 2021. Et ce à la faveur d’une reprise de la demande intérieure et de la demande extérieure adressée au Maroc, ainsi qu’aux bonnes perspectives de la campagne agricole. Le PIB croîtrait ainsi de 4,6%, après une récession de 7% en 2020. Cette reprise attendue serait due aussi bien au secteur primaire (+11%, après -7,1% en 2020) qu’aux activités non agricoles (+3,6%, après -6,6%).

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L’économie nationale est promise à de bonnes perspectives cette année, après le sévère creux de la vague de l’année dernière. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) table, dans ses dernières prévisions contenues dans le «Budget économique prévisionnel 2021» qu’il vient de publier, sur une «sortie de la récession et récupération partielle de l’économie nationale» en 2021. Cette prévision prend appui sur «une reprise de la demande extérieure adressée au Maroc en raison des espoirs nés du lancement des campagnes de vaccination, ce qui devrait favoriser l’ouverture des frontières et entraîner un regain de confiance des ménages et des investisseurs». Elle est également soutenue par les bonnes perspectives de la campagne agricole.
Ainsi, le HCP s’attend une croissance du PIB de l’ordre de 4,6%, au-dessus des prévisions de la Banque mondiale (lire article ci-contre) après une récession de 7% en 2020. Cette reprise résulterait aussi bien des activités agricoles que non agricoles. Le secteur primaire bondirait de 11%, après -7,1% en 2020 et les activités non agricoles passeraient de -6,6% à +3,6%. Ce bon comportement du non agricole proviendrait notamment des activités du secteur secondaire qui afficherait +4,1%, après -6,3% un an plus tôt. Cette amélioration profiterait surtout aux industries de transformation, en particulier les industries alimentaires et du textile et habillement, soutenues par le raffermissement attendu de la demande européenne. Pendant ce temps, les industries mécaniques, métallurgiques et électriques connaîtraient une «timide reprise» freinée par les contreperformances persistantes des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique au niveau mondial, explique le HCP.
Le secteur minier s’accroîtrait, quant à lui, de 3,2%, profitant de la bonne tenue de la demande mondiale et du renforcement de la production du phosphate et ses dérivés. Pour les autres minerais, la hausse prévue des prix sur les marchés internationaux stimulerait leur production en 2021. S’agissant du BTP, il croîtrait de 5,1%, après -9,8% en 2020, tiré notamment par l’investissement public et la politique publique mise en œuvre en 2020. De même, le secteur tertiaire connaîtrait une croissance de 3,4%, au lieu de -6,8% en 2020. Il serait tiré particulièrement par le transport et le commerce, avec une reprise de la demande intérieure suite aux effets positifs attendus de la vaccination anti-Covid19. Par contre, l’activité touristique devrait continuer de pâtir des effets de la crise, selon le HCP qui lie l’accélération de son redémarrage à l’exécution du plan de relance mis en œuvre dans le cadre du contrat-programme 2020-2022. 
Le Budget économique prévisionnel 2021 table également sur un accroissement de 5% de la demande intérieure après son recul de 6,7% en 2020, avec une contribution positive de 5,4 points à la croissance économique au lieu d’une contribution négative de 7,3 points en 2020. Ce redressement proviendrait d’une amélioration de 4,4% (après -5,4% en 2020) de la consommation finale nationale, faisant passer sa contribution à la croissance du PIB à 3,4 points au lieu d’une contribution négative de -4,1 points en 2020. Elle serait soutenue par la consommation des ménages qui s’accroîtrait de 3,9% (après un repli de près de 9,4% en 2020, le premier depuis 1997) et la consommation des administrations publiques (5,7%, après 6,2%). S’agissant de l’investissement, il «reste tributaire d’une politique de relance budgétaire, d’une reprise de confiance et de plus de visibilité quant aux perspectives de l’avenir». Le HCP rappelle, à cet effet, la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement qui devrait être doté de 45 milliards de DH. Ce fonds serait alloué aux secteurs prioritaires, tels que la restructuration industrielle, les activités à fort potentiel, les petites et moyennes entreprises, les infrastructures et le tourisme. Ce qui ferait passer le volume global des investissements publics à 230 milliards en 2021 au lieu de 182 milliards en 2020, en accroissement de 26%. Ceci se traduirait par une hausse de 6,5% de la formation brute de capital fixe dont la contribution à la croissance économique serait positive de 1,7 point. L’investissement brut s’accroîtrait ainsi de 6,7% avec une contribution positive de 2 points à la croissance au lieu d’une contribution négative de -3,2 points prévue en 2020. 
Parallèlement, les échanges commerciaux se redresseraient, avec une appréciation aussi bien des exportations de biens et services (7,6%, après -14,1% prévus en 2020) que des importations (8%, au lieu de -12,2%). Cependant, la demande extérieure nette dégagerait une contribution négative de 0,7 point, en détérioration d’un point par rapport à sa contribution en 2020. En valeur, les exportations progresseraient de 8,3% et les importations de 9,8%, vu le «redressement des marchés alimentant une légère hausse des prix». Le compte courant dégagerait un déficit de 3,3% du PIB, soit un creusement de 1,1 point par rapport à son niveau en 2020. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire s’allégerait de près d’un point (6,4% du PIB, après 7,4% estimés pour 2020) et la part de la dette du Trésor atteindrait 78,3% du PIB au lieu de 77,7% en 2020 et 64,9% en 2019. Tenant compte de la dette extérieure garantie, le taux d’endettement public global se situerait à 95,6% du PIB après 94,6% en 2020.  Concernant les réserves internationales nettes, elles couvriraient près de 6,5 mois d’importations de biens services en 2021 (après 5,4 en 2019 et 7,4% en 2020).  Le marché monétaire serait marqué, quant à lui, par la poursuite des tensions sur les besoins de liquidité bancaire qui s’accentueraient à près de 85,2 milliards, après 65,3 milliards en 2020. Les crédits bancaires s’accroîtraient, quant à eux, de 4% en 2021. L’inflation progresserait de 1,1% au lieu de -0,1% en 2020. Le taux de chômage, enfin, reculerait à 11,1% après 12,8% l’année dernière. 

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