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L'UICC insiste sur l’importance de l’action collective

La Journée mondiale contre le cancer est une initiative de l’Union internationale contre le cancer (UICC), la plus grande organisation internationale dédiée à cette maladie. Pour l’édition 2021, cette journée sera consacrée à l’importance de la coopération et de l’action collective pour parvenir à éradiquer ce fléau mondial.

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Comme chaque année, nous célébrons ce 4 février la Journée mondiale contre le cancer. Cette journée, qui vise à maximiser les efforts pour réduire l’ampleur et l’impact de cette maladie, est célébrée cette année sur le thème «Je suis et je vais» qui marquera la dernière étape de la campagne triennale initiée par l’Union internationale contre le cancer. «L’année 2021, dernière année de la campagne, nous montrera à quel point nos actions ont un impact tout autour de nous, dans nos quartiers, nos communautés et nos villes. Et que plus que jamais, nos actions se ressentent au-delà des frontières et des océans. 
Cette année nous rappelle le pouvoir de la coopération et de l’action collective. Lorsque nous travaillons ensemble, nous sommes capables d’atteindre ce que nous souhaitons tous : un monde plus sain et plus heureux sans cancer», souligne l’UICC à l’occasion de cette journée. Et d’ajouter que «2020 a été une année historique qui a marqué le 20e anniversaire de la Journée mondiale contre le cancer. Elle fut une occasion de revenir sur les progrès accomplis dans la lutte contre le cancer et de les célébrer. En 2020, des dirigeants du monde entier ont apporté une réflexion sur les actions courageuses, audacieuses et nécessaires pour accélérer les progrès vers un monde sans cancer».

Toujours aussi mortel
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer constitue encore aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde, bien avant les guerres et autres catastrophes naturelles. L’Organisation souligne aujourd’hui la nécessité de renforcer les services de lutte contre le cancer dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. «Si les tendances actuelles se poursuivent, le monde connaîtra une augmentation de 60% des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies. C’est dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui enregistrent actuellement les plus faibles taux de survie, que le nombre de nouveaux cas augmentera le plus fortement (+81% selon les estimations)», avertit l’OMS. Et d’ajouter : «Cette situation s’explique en grande partie par le fait que ces pays ont dû consacrer des ressources sanitaires limitées à la lutte contre les maladies infectieuses et à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, et que les services de santé ne sont pas équipés pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers. En 2019, plus de 90% des pays à revenu élevé ont indiqué que leur système de santé publique disposait de services complets de traitement du cancer, contre moins de 15% pour les pays à faible revenu».

Qu’en est-il au Maroc ?
Au niveau national, le rapport de l’OMS GLOBOCCAN 2020 a révélé que le nombre de nouveaux cas a atteint plus de 59.000 en 2020 et 35.000 décès.
Et dans le but de faire de la lutte contre le cancer un chantier multi-sectoriel, le gouvernement a récemment mis en place le plan national de prévention et de traitement du cancer sur la période 2020-2029, qui vise à réduire les taux d’incidence et de mortalité liés au cancer et à améliorer la qualité de vie des malades et de leur entourage. Ce plan préconise de consolider et de pérenniser les acquis du premier plan 2010-2019, de corriger les insuffisances identifiées, particulièrement celles relatives à la gouvernance du plan et à la qualité des soins, et de proposer des actions et mesures innovantes dans tous les domaines.
Dans le cadre de ce nouveau plan, le Chef du gouvernement avait annoncé qu’en 2021, on procéderait au lancement de la généralisation de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus pour l’ensemble des filles âgées de 11 ans et qui concernera quelque 350.000 filles annuellement, en vue d’éradiquer ce type de cancer pour les générations montantes, sachant que notre pays enregistre 1.500 nouveaux cas chaque année et que le traitement nécessite 100.000 dirhams pour chaque cas.
Parmi les engagements du gouvernement figure aussi la transformation de l’Institut national d’oncologie en un établissement public doté de l’autonomie financière et administrative pour qu’il devienne un acteur national de référence en matière de prévention et de lutte contre le cancer, tout en renforçant ses missions et ses attributions dans les domaines de la recherche, des études et de la formation.
Il a été également décidé de créer une commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, qui sera présidée par le Chef du gouvernement et qui comprendra des acteurs institutionnels, des professionnels et des représentants de la société civile en vue d’assurer le suivi de ce grand chantier et garantir sa bonne 
gouvernance.
Il est à noter, par ailleurs, que le domaine de l’oncologie a connu de grands progrès au Maroc ces dernières années, grâce à la création de nouveaux services 
d’oncologie dans plusieurs villes, ce qui a participé à l’amélioration de l’accès au traitement pour les patients atteints de cancer. En outre, le Royaume dispose aujourd’hui des dernières innovations thérapeutiques anticancéreuses comme les thérapies ciblées, l’immunothérapie, la radiothérapie avec modulation d’intensité et la radiothérapie stéréotaxique qui est une technique de haute précision.


Les patients atteints de cancer plus fragiles face à la Covid-19 

Il est bien connu que les personnes au système immunitaire fragile sont particulièrement à risque de contamination et de complications au coronavirus. C’est justement le cas des personnes atteintes de cancer. En effet, les patients atteints de cancer et qui suivent un traitement contre celui-ci altérant leurs défenses immunitaires sont plus vulnérables et plus à risque de développer une forme sévère de la maladie. D’après les spécialistes, le danger de complications respiratoires graves est 4 à 5 fois plus important chez ces patients que les autres. «Certaines complications respiratoires de la Covid-19 peuvent être graves et mettre en jeu le pronostic vital, en plus du risque associé au cancer. Leur développement est généralement rapide et plus important dans un contexte de chirurgie récente ou lorsque le patient a reçu une chimiothérapie dans les semaines qui précèdent», expliquent les médecins.
Aussi, avec le confinement et les mesures sanitaires adoptées partout dans le monde, de nombreux patients ont dû retarder leur traitement, ce qui a malheureusement été fatal pour certains. Selon une étude française dévoilée en décembre dernier et réalisée sur 17 des 18 centres de France, le retard de prise en charge dû à la première vague épidémique se traduirait par une augmentation de la mortalité par cancer dans les années à venir.


Entretien avec Myriam Nciri, présidente de l’association Dar Zhor

«Les soins de support permettent une amélioration notable de l’état moral et émotionnel des personnes atteintes de cancer»

Le Matin : Quel impact peut avoir un bon état émotionnel des patients sur leur combat contre le cancer ? Parlez-nous des actions de Dar Zhor dans ce sens.
Myriam Nciri
: Avoir un bon état émotionnel, une bonne énergie pour faire face à la maladie, ça aide énormément. Alors, où trouver cette énergie quand elle fait défaut, où trouver du soutien quand la déprime guette : dans les soins de support de plus en plus prescrits par les cancérologues au Maroc convaincus de leur intérêt dans la prise en charge d’une personne atteinte d’un cancer.
Les soins de support permettent une amélioration notable de l’état moral et émotionnel. 
De nombreuses études scientifiques ont prouvé leur efficacité dans l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de cancer avec une meilleure gestion du stress, une meilleure tolérance aux traitements, une diminution des effets secondaires et une augmentation des chances de guérison.
C’est dans cette optique que Dar Zhor offre un dispositif d’accompagnement complet incluant du soutien psychologique individuel, des groupes de parole, des séances d’hypnose ou encore des ateliers d’art thérapie.
À Dar Zhor, on se propose aussi d’accompagner, dans un environnement agréable, les personnes atteintes de cancer, quel que soit le type de cancer, avec des activités physiques adaptées comme le yoga, le Thai Chi, le Qi Gong le rose pilates ou le Tenchi Tessen. 
L’activité physique régulière est très importante dans le parcours de soins et on sait qu’elle diminue la mortalité de façon importante.
Dar Zhor organise aussi des ateliers d’onco esthétique, des ateliers de nutrition et différentes rencontres entre patients et spécialistes pour répondre aux différents besoins pendant l’épreuve de la maladie.

Quels impacts a eus la pandémie de Covid-19 sur les patients atteints  de cancer ?
La pandémie de Covid-19, avec l’interdiction des déplacements entre les villes durant le confinement et la peur face au risque de contamination, a été responsable de retard de diagnostic et d’interruption dans la continuité des soins. Ceci a été observé malheureusement dans le monde entier et les professionnels de santé et les acteurs de la cancérologie ont dû mettre en place de nouvelles organisations pour que les patients accèdent à leurs traitements dans les meilleures conditions de sécurité et de qualité.
Dar Zhor a contribué à informer les patients en utilisant les moyens dont elle dispose notamment à travers l’enregistrement et la diffusion sur ses réseaux sociaux de capsules de sensibilisation enregistrés par les professionnels de la santé pour appeler les patients à poursuivre leur traitement et à se faire diagnostiquer.

Comment avez-vous pu vous adapter au sein de Dar Zhor à cette nouvelle situation afin de pouvoir continuer de soutenir les personnes atteintes de cancer ?
Durant la période de confinement, nous avons fermé nos portes et avons gardé le contact avec les bénéficiaires de Dar Zhor via les réseaux sociaux en produisant à leur intention des capsules d’information et de sensibilisation. Nous avons également mis en place une cellule d’écoute téléphonique et avons diffusé des cours de Yoga, de Qi Gong ou des séances d’hypnose pour accompagner à distance les patients.
À partir d’octobre, la maison Dar Zhor a rouvert ses portes dans le strict respect des règles sanitaires et a repris les activités en privilégiant les séances individuelles et en limitant le nombre de participants par activité de groupe à 5 personnes. 

 

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