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L’univers des «Timgharin» Rim Laâbi, Monia Abdelali et Farah Chaoui

La Villa des arts de Rabat offre à voir, jusqu’au 31 décembre, l’exposition «Tamghart» qui se veut un hymne à la vie et à la créativité féminine. Son inauguration a été un grand événement pour les passionnés des arts plastiques qui se sont précipités pour admirer cette belle collection des œuvres des trois femmes artistes : Rim Laâbi, Monia Abdelali et Farah Chaoui.

L’univers des «Timgharin» Rim Laâbi, Monia Abdelali et Farah Chaoui
Rim Laâbi devant son œuvre. tt Phs. Kartouch

L’intitulé de l’exposition «Tamghart», réunissant les trois créatrices Rim Laâbi, Monia Abdelali et Farah Chaoui, est une invitation à découvrir les compétences et les capacités de la gent féminine dans un univers où seule la créativité prévaut. C’est ce que nous renvoie cette exposition exceptionnelle qui oscille, comme le souligne Rim Laâbi, entre dessin, bas et haut relief et sculpture, aux expressions spontanées, décomplexées, fantasques et joyeuses, blocs d’enfance en devenir, paradoxalement non moins intérieures, graves, vigoureuses et pensées célébrant la vie malgré tout. «Métisse, singulière et universelle est cette exposition, d’alliances est faite cette exposition, puis de bourgeonnements inattendus çà et là, grouillants d’intensités libres, créatrices d’affects de joie non sans tensions dans le dessein de poser le sens sans l’imposer, augmenter la puissance d’agir, une persévérance de l’être…», ajoute-t-elle.

Rim poursuit que «nous “Timgharin” à travers couleurs, formes, matières, volumes, résistons en proposant de nouvelles formes de vie, champs d’autres possibles jusqu’à exprimer notre sympathie avec le monde absolument et la partageons, en ces temps incertains, dans la bienveillance... Sachant que nous sommes tous un des éléments et responsables de la précarité de l’écosystème».
De son côté, Monia Abdelali a indiqué que si «nous formons une communauté de trois individus singuliers dans leurs personnalités et manières d’aborder leurs créations, l’approche humaine est la même pour combattre l’immense cacophonie de notre siècle, la tristesse et l’absence de sens. C’est une célébration de la vie». Monia qualifie cette célébration de mystique.

Pour Farah Chaoui, elle est murmures incontrôlés, urbaine, collective, utopiste et pleine d’humour. L’écriture de Farah est instinctive, rapide, efficace. «Ses toiles et ses sculptures faites d’objets usuels captivent instantanément notre attention par la vivacité de ses aplats de couleurs et par ses personnages passionnels et intrigants venus d’ici et d’ailleurs». Quant à Rim Laâbi, elle tisse des alliances aux bourgeonnements inattendus. L’artiste récupère des objets du monde entier, irruption de matières premières marquées par des traces du passé et la présence vivante de lignes de force, puis les transforme en laissant place au hasard pour atteindre un univers rhizomique.
C’est une synthèse fragile entre deux champs de références complémentaires : essence des arts traditionnels et sève moderne. Ses supports cassent souvent les codes. «Pour moi qui suis nourrie de bandes dessinées et de pop urbaine, la vie c’est déjà demain et l’altérité y est centrale. Mes nouveaux personnages, sous forme de sculptures longilignes, sont pensés comme des héros et des héroïnes anonymes de BD, sortis de leurs cases. Ils se veulent eux daïmoniques et cérébraux. Certains de mes personnages sont habillés avec les motifs de tissus de la créatrice Caroline Turner», précise Monia Abdelali.
Un beau voyage plastique même si chacune des artistes évolue dans son propre univers prenant avec elle ses couleurs, ses formes, ses supports et matières pour constituer un monde meilleur. 

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