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M’hamed Fakhir : «Je ne vais pas dire aux supporters qu’on va jouer les premiers rôles juste pour leur faire plaisir, mais je leur promets une équipe compétitive»

La préparation d’avant-saison, le recrutement, la polémique suscitée par les arrivées de Abderrahim Echachakir et Mohamed Bouamira, jugés vieux par les supporters, les ambitions du club, sa relation avec son président, Hicham Aït Menna, son litige avec le Raja, la première rencontre avec le Fath Union Sport… l’entraîneur du Chabab de Mohammedia, M’hamed Fakhir, se livre au «Matin».

M’hamed Fakhir : «Je ne vais pas dire aux supporters qu’on va jouer les premiers rôles juste pour leur faire plaisir, mais je leur promets une équipe compétitive»

Le Matin : On dit souvent que la préparation d’avant-saison conditionne la saison à venir, comment évaluez-vous la préparation de votre équipe ?
M’hamed Fakhir :
La préparation ne s’est pas passée comme je voulais. On n’a pas eu à notre disposition l’ensemble de l’effectif. Beaucoup de nos joueurs clés étaient blessés.  Certains sont toujours indisponibles, alors qu’on reprend la compétition ce samedi. Nous avons eu jusqu’à six ou sept joueurs indisponibles. Certains de longue date, comme Oussama Lamlioui opéré au pied à la fin du championnat, Mohamed El Mourabit souffrant dès la saison dernière d’un problème au genou au niveau des ligaments et Salaheddine Icharane. D’autres ont rejoint l’infirmerie lors des matchs amicaux d’avant-saison, c’est le cas de Abderrazak Nakous, Hervé et Zouhair Moutaraji. En plus des blessés, on a été privé pendant plusieurs jours de plusieurs convoqués en sélections nationales A’, U17, etc. C’était un peu compliqué.

Quand on parle de l’avant-saison, il y a forcément le marché des transferts, êtes-vous satisfait de votre mercato ?
Je tiens à vous dire qu’il est difficile de trouver de bons joueurs au Maroc. Ce sont les mêmes qui tournent dans les clubs. J’ai ciblé les postes où nous avions un manque la saison dernière. Je suis arrivé au club à neuf journées de la fin de la Botola. Je connais donc les besoins de l’équipe. Nous avons donc fait notre recrutement en fonction de nos besoins et de nos moyens. L’objectif est d’avoir une équipe équilibrée dans toutes ses lignes.

Après une saison difficile où le club a souffert avant d’assurer son maintien, quel est votre ambition pour la saison à venir ?
Je ne peux pas vous dire dès à présent qu’on vise telle ou telle place au classement. Je le ferai en fonction de nos résultats lors de six premiers matchs du championnat. Pourquoi je vous demande d’attendre les six premiers matchs ? parce qu’ils sont capitaux et vont me permettre d’avoir une idée précise sur les forces et les faiblesses de mon équipe, voir si elle a de la personnalité et une âme. En plus, je vais pouvoir avoir une idée sur le niveau de nos adversaires. Il ne suffit pas de collectionner de grands joueurs pour former une équipe. Le dictionnaire définit l’équipe comme un ensemble qui œuvre vers un but commun. Je ne vais pas vendre des mensonges au public de Mohammedia que j’aime tant. Je ne vais pas leur dire qu’on va jouer les premiers rôles juste pour leur faire plaisir. Je leur promets, en revanche, qu’on aura une équipe compétitive et qu’on ne revivra pas le scénario de la saison dernière.

Est-ce que vous ressentez la même pression au Chabab qu’au Raja de Casablanca ?
Je me mets la pression à moi-même. De nature, je suis un gagnant. Le Chabab de Mohammedia m’a fait confiance, je me dois de relever le défi. Je mets la pression sur mon staff, mes joueurs et même sur mes dirigeants. On me demande des résultats, je mets toutes les conditions de mon côté pour pouvoir les atteindre. Nous aurons inchaallah une équipe compétitive qui progressivement va reprendre sa place dans le gotha du football national. Ça va prendre du temps, peut-être trois ou quatre ans, mais ensuite le Chabab sera comme le Chabab des années de gloire que tous les clubs marocains craignaient avec les Faras, Assila, les frères Haddadi, Raad et j’en passe. Quand j’étais joueur, on ne dormait pas quand on allait jouer le Chabab, tellement l’équipe était forte.

Quelle relation entretenez-vous avec le président du club, Hicham Aït Menna ?
Nous avons une relation professionnelle.
  
C’est un président omniprésent ?
Pas ces derniers temps (NDLR, il s’occupait de sa campagne électorale). Il déléguait certaines missions aux membres du bureau. Je suis toujours en contact avec lui.  Nos échanges sont francs concernant le club.
  
Se mêle-t-il des affaires techniques qui vos concernent ?
Non, pas du tout.  On échange sur le mercato. Parfois, nous avons des visées sur un joueur, mais il me dit que les finances du club ne le permettent pas. Le club est privé de l’argent de la billetterie en raison de huis clos. Il n’a pas de sponsor. La seule ressource qu’il a, ce sont les droits TV. C’est insuffisant. C’est le président qui finance tout de sa poche. C’est difficile pour un seul homme. Mais il fait un effort considérable. Il est le seul à pouvoir le faire. J’espère qu’il continuera à le faire, parce que c’est un mordu du Chabab de Mohammedia.

Le recrutement de Bouamira et Aberrahim Echchakir a fait grincer des dents ici à Mohammedia, en raison de leur âge avancé...
Bouamira et Echchakir sont deux joueurs d’expérience. Il nous faut des joueurs qui ont un vécu en première division. L’année dernière, nous avions une équipe très jeune sans expérience. Nous avons seulement trois joueurs dans notre effectif qui ont un vécu de première division. Il s’agit d’Hervé, passé par l’Ittihad de Tanger, Boutouil qui a eu une petite expérience avec l’AS FAR avant de partir en Belgique et Mohamed El Mourabit, acheté à Safi. Les autres évoluaient en deuxième division ou étaient avec le club depuis les amateurs. Ils n’étaient pas mauvais, mais ils manquaient de l’expérience nécessaire, surtout dans les moments difficiles. Ils ne supportaient pas trop la pression. Quand je suis arrivé, le club était 14e et venait de perdre trois matchs d’affilée. Si vous avez dans votre effectif des joueurs d’expérience qui ont l’habitude d’évoluer devant 40.000 spectateurs et qui ont tout gagné, ils vont faire bénéficier de leur expérience les jeunes joueurs. Et demain, quand ces joueurs se retireront, les jeunes joueurs du Chabab auront gagné de l’expérience.

Est-ce que votre problème avec le Raja est fini ?
Le problème ne vient pas de moi. Je ne créerai jamais de problème au Raja. Je suis doublement victime. D’abord, parce que je ne suis pas à l’origine problème. Ensuite, on m’a fait porter le chapeau, alors que c’est moi la victime. Cela fait plus de quatre ans que mon problème traîne en longueur. Par deux fois, j’ai accepté des arrangements que le club proposait. Une fois pour lui éviter l’interdiction de recrutement, et une autre fois pour lui éviter d’être exclu de la Ligue des champions. En décembre 2020, la CAF avait donné au Raja 24 h pour me payer, sinon elle l’excluait de la compétition.  Je me suis alors réuni en urgence avec Jawad Ziyat, qui était accompagné d’Anis Mahfoud, en présence de mon agent. On a alors téléphoné à l’avocat du Raja au Brésil, à mon avocat en Belgique, à la CAF et la FRMF pour trouver une solution. Le Raja a alors proposé à la CAF que cette dernière me paye avec le prize money de la Coupe de la CAF. J’ai accepté cette proposition. Et à la fin, ils disaient dans les médias que le Raja allait jouer la Coupe de la CAF pour Fakhir. La proposition émanait du club et je l’ai acceptée. Au lieu de s’en prendre à celui qui a causé le problème, ils cherchent à me faire porter le chapeau.

Êtes-vous payé maintenant ou attendez-vous toujours votre argent ?
Je ne suis pas encore payé. Certains disent que j’ai été payé, mais à l’heure où je vous parle (mercredi 8 septembre),  je n’ai encore rien reçu.

Comment voyez-vous votre premier match en championnat ce samedi contre le FUS ?
Le FUS est une équipe avec beaucoup de jeunes, mais qui a fait un bon recrutement. On n’a pas vraiment d’idées sur eux en ce début de saison, parce que les matchs amicaux ne sont pas diffusés à la télévision.   C’est un match qu’on doit gagner, même si on déplore plusieurs absents. On joue à domicile. On n’a pas droit à l’erreur. L’année dernière, on a perdu cinq ou six matchs à domicile, sans compter les matchs nuls. Il faut corriger cela cette saison. 

Entretien réalisé par Abderrahman Ichi

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