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«Nos armes face aux grands gabarits sont la vitesse et l’explosivité»

En stage de préparation en Turquie depuis le 2 janvier, la sélection nationale de handball disputera sur place quatre matchs amicaux : deux contre la sélection turque et deux autres contre le club Eskisehir. La préparation tronquée à cause de la pandémie de Covid-19, le déficit musculaire du handballeur marocain par rapport à l’européen et comment il comble cela grâce à sa vitesse et son explosivité, la rencontre face à l’Algérie qui est la clef de la qualification au tour principal... l’entraîneur national, Noureddine Bouhaddioui, dit tout sur la sélection nationale qui disputera le Championnat du monde du 13 au 31 janvier en Égypte.

«Nos armes face aux grands gabarits sont la vitesse et l’explosivité»

Le Matin : Quels sont les enseignements que vous avez tirés du stage effectué au mois de décembre à Ifrane ?
Noureddine Bouhaddioui
: Ce stage a permis aux joueurs de travailler la condition physique après une année de confinement et d’inactivité. Au début du stage, on avait une cadence de trois entraînements par jour. À partir de 10 décembre, on a pu réunir l’ensemble des joueurs, y compris ceux qui évoluent en France, en plus des joueurs locaux. C’est à ce moment-là qu’on a pu travailler sur le plan tactique. On a travaillé la tactique individuelle et la tactique collective. On a aussi travaillé le dispositif défensif et offensif et le jeu transitoire, c’est-à-dire la transition de la défense à l’attaque. On n’est pas encore prêt à 100% parce qu’il nous manquait des matchs amicaux. On a joué deux matchs contre la Guinée qui n’est pas un véritable sparring-partner qui pouvait nous montrer nos faiblesses. On a gagné le premier match avec 7 points d’écart et le second avec presque 10 points d’écart. Pour moi, ces deux matchs sont des matchs trompeurs parce qu’on se dit qu’on est bien, mais bien par rapport à qui ? Néanmoins, ce deux matchs nous ont permis de donner confiance à l’équipe. Les joueurs ont eu confiance en eux parce que cela fait un an qu’ils n’ont pas joué. Mais depuis le 2 janvier, on est en Turquie. On disputera deux matchs de préparation contre la sélection turque qui prépare les éliminatoires de l’Euro 2021. Le premier  le 4 et le second le 5 janvier. Ces deux matchs seront un vrai test de la sélection nationale. C’est un adversaire coriace et viril. Le handball turc est proche de celui du Portugal et de l’Islande, nos deux adversaires en championnat du monde, puisqu’il s’appuie sur l’engagement physique et les grands gabarits.  On disputera ensuite deux autres matchs amicaux contre le club turc Eskisehir. On aura en tout et pour tout quatre matchs de préparation en Turquie.
    
L’annulation du stage prévu au mois de novembre n’a-t-elle pas perturbé la préparation du sept national ?
L’annulation de ce stage en raison de la pandémie de Covid-19 a eu effectivement un impact négatif sur notre préparation. Mais c’est pareil pour l’ensemble des équipes qualifiées en Coupe du monde.  Tout le monde avait prévu des matchs amicaux ou des stages au mois de novembre, mais au final tout a été annulé en raison du reconfinement en Europe.

Avez-vous planifié  une préparation spécial des joueurs locaux, compte tenu du fait qu’ils étaient inactifs depuis un an ?
Les joueurs locaux ont bénéficié de trois stages avant celui de mois de décembre. Ces trois stages leur  ont permis de retrouver un peu leur forme physique et nous a permis de rapprocher le niveau entre les joueurs locaux et professionnels au mois de décembre.
  
Le handball d’aujourd’hui se base plus sur la force physique, comment évaluez-vous la condition physique des joueurs de l’équipe nationale à quelques jours du coup d’envoi  du Championnat du monde ?
Sincèrement, le malheur du handballeur marocain, c’est le fait qu’il trop léger. C’est un joueur qui a de la vitesse et de l’explosivité, mais il a un déficit au niveau de la masse musculaire. La différence entre nous et les Européens c’est le fait que les Européens dès leur jeune âge (17 ou 18 ans) font de la musculation spécifique au handball trois à quatre fois par semaine. Chez nous, on ne fait pas de la musculation une fois par semaine. Les clubs n’accordent pas beaucoup d’intérêt au travail de musculation spécifique au handball. C’est pourquoi on  remarque que les joueurs marocains, même s’ils ont de grands gabarits, n’ont pas de masse musculaire de handballeur de haut niveau. Le joueur marocain est très léger, c’est-à-dire que lors des contacts, l’Européen a le dernier mot. Nos armes face aux grands gabarits sont la vitesse et l’explosivité. On n’a pas de grands gabarits ni de tireurs de loin. Notre jeu en attaque est basé sur les changements de secteurs, les changements de place, sur les combinaisons et les enclenchements tactiques pour trouver des failles dans la défense adverse.

Le premier match de la sélection nationale sera contre l’Algérie. L’historique des rencontres entre les deux équipes penche en faveur des Fennecs, est-ce que cela ne va pas peser sur le mental de nos  joueurs lors de ce match décisif pour la qualification au tour principal ?
Cela n’aura aucune importance. Chaque match a ses propres spécificités. On peut jouer un match aujourd’hui contre une équipe et rejouer un autre  demain contre la même équipe,  on ne refera jamais la même prestation ni le même résultat. L’Algérie nous a gagné dans la période de l’âge d’or du handball algérien, dans les années 1980 jusqu’au années 1990. Mais après, l’Égypte et la Tunisie les ont doublés. Au dernier championnat d’Afrique, le Maroc et l’Algérie ont fait pratiquement jeu égal. Individuellement, ils étaient un peu meilleurs que nous, mais on est meilleur sur le plan collectif. On a raté le match de la Coupe d’Afrique parce qu’on était faible sur le plan psychologique. On a raté le match à cause de la jeunesse de quelques joueurs qui n’avaient pas encore assez d’expérience. J’insiste sur le fait que notre niveau est proche de celui de  l’Algérie. On va tout faire pour remporter ce match qui est la clé de la qualification au tour principal.
  
Quels sont les joueurs sur lesquels vous allez vos appuyer lors de ces Championnats du monde ?
Dans ma philosophie de travail, la seule vedette est l’équipe. Nul n’est indispensable. L’équipe veut dire le jeu collectif. Ce n’est pas un joueur en particulier, parce que ce n’est pas un sport individuel. Chaque joueur doit savoir jouer pour les autres et non pas pour lui-même. Si on a cet état d’esprit-là, cela se répercutera positivement sur les résultats de l’équipe.
  
Dans l’une de vos récentes déclarations au site de la Fédération internationale, vous aviez dit que votre objectif était de vous qualifier au tour principal, êtes-vous toujours confiant pour atteindre ce but ?
L’objectif numéro un, c’est de se qualifier au tour principal. On ne doit avoir peur de quiconque. Il ne faut sous-estimer aucun adversaire, mais  il ne faut pas non plus trop respecter l’adversaire. Toutes les équipes peuvent être battues. En sport, il y a toujours des surprises. On ne va pas en Égypte avec le sentiment de défaite. On va jouer sans pression. Le match où il ne faut pas faire de faux pas est celui contre l’Algérie. On doit être attentif et serein pour pouvoir l’emporter. C’est un adversaire qui a pratiquement le même niveau que nous. Nous avons nos chances, c’est à nous de les saisir. 

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