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Nouveau Modèle de développement : la bataille pour l’égalité de genre n’est pas encore gagnée, selon Dr Raja Aghzadi

C’est par la santé, l’éducation et l’emploi que les femmes et les jeunes filles pourront s’épanouir. Une conviction chez Dr Raja Aghzadi, membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement, qui estime que la bataille contre les stéréotypes empêchant la femme d’occuper une place de choix dans la société n’est pas encore gagnée. Un long chemin reste à parcourir vers une approche intégrée de genre, qui est au cœur du Nouveau Modèle de développement.

Nouveau Modèle de développement : la bataille pour l’égalité de genre n’est pas encore gagnée, selon Dr Raja Aghzadi
Ph.Sradni

«La place de la femme marocaine dans la vision du Nouveau Modèle de développement» est le thème retenu pour un débat approfondi, vendredi 1er octobre à Casablanca, en marge de la réunion de l’assemblée générale ordinaire élective du réseau Wimen. L’occasion de pousser, encore une fois, la réflexion sur la question de la place de la femme dans le développement et de mettre en avant les pistes d’amélioration préconisées par la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). «La femme et son développement socioéconomique font partie des grandes priorités du nouveau modèle de développement. Ce sujet n’est pas en vogue, mais il s’agit d’une réalité qui génère de nouveaux défis et de nouvelles perspectives. Aujourd’hui, la parité est de mise, car on ne peut pas courir avec un seul pied. Il n’y a aucune raison que les différences persistent entre les femmes et les hommes», souligne Dr Raja Aghzadi, membre de la CSMD et présidente de l’association marocaine «Cœur des femmes». Encore faut-il lutter contre les stéréotypes et les disparités à travers le respect et l’équité. La présidente de l’association marocaine «Cœur des femmes» a indiqué que l’amélioration de la situation socioéconomique des femmes est une condition sine qua non pour le développement de la société. Pour ce faire, l’experte insiste sur «Trois secteurs qui constituent le socle du développement du capital humain et notamment la femme et la jeune fille, à savoir la santé, l’éducation et l’emploi. La chirurgienne-praticienne a tenu également à partager sa «propre bataille» pour lutter contre la «mortalité maternelle», faisant allusion aux décès inadmissibles des femmes pendant leur grossesse, un vrai problème de santé publique, alerte-t-elle. «Aujourd’hui, on ne peut plus tolérer cette mortalité maternelle. Il n’est plus question qu’une mère donne une vie pour perdre la sienne», souligne Dr Aghzadi, invitant les associations et toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts et d’engagements pour mettre fin aux souffrances de certaines femmes, notamment celles qui vivent dans des zones enclavées. 

La militante associative appelle aussi à renforcer davantage l’investissement dans l’éducation pour permettre l’entier épanouissement de la petite fille, notamment rurale. «Sans aucun doute, l’éducation de la petite fille est la base de tout développement socio-économique. Lorsqu’elle est instruite, la fille aura la chance de participer à la vie active et de créer de la valeur. Lors des travaux de la commission, on a beaucoup insisté sur la promotion de l’école de la deuxième chance, en décortiquant les nœuds qui sont à l’origine de l’abandon scolaire, l’éloignement, le manque de sécurité, le mariage forcé, le harcèlement et d’autres problèmes qu’il faut solutionner de manière à réduire le taux de déperdition scolaire et atteindre un niveau d’instruction des filles honorable». Dr Raja Aghzadi plaide aussi pour une parité homme/femme en milieu professionnel et dans le monde des affaires. «Le besoin d’améliorer la place économique des femmes est grandissant. On souhaite que leur participation à la vie active atteigne un taux de 45% en 2035», a -t-elle affirmé.
Pour sa part, Laïla El Andaloussi, experte-comptable, présidente de Wimen, a souligné que le réseau a émis plusieurs recommandations pour donner à la femme la place qu’elle mérite au sein de la société. Il s’agit notamment «du renforcement de la place des femmes au sein des entreprises à travers l’instauration de quotas, la mise en place des outils nécessaires pour communiquer autour du respect de la parité, des indices de mixité, des rapports de gestion qui donneraient toute l’information sur les rémunérations accordées, le nombre de femmes recrutées, leur évolution de carrière...».

L’experte-comptable estime, par ailleurs, que beaucoup de choses restent à faire pour une vraie représentativité de la gent féminine. «C’est vrai que nous avons pu améliorer notre représentativité au sein du Parlement, mais je pense qu’il y a beaucoup de femmes compétentes qui méritent aussi de gérer la chose publique. Le meilleur est à venir, pour peu qu’on ait la volonté politique pour le faire».
À noter que Mme El Andaloussi a été réélue à l’unanimité à la présidence de Wimen lors de l’assemblée générale ordinaire élective. Le réseau se positionne comme une institution militant pour l’amélioration du leadership féminin. 

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