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Omar Dahbi : «Compte tenu des changements géopolitiques, l’Espagne a besoin d’avoir de bonnes relations avec le Maroc»

Invité de l’émission «l’Info en face», l’analyste politique Omar Dahbi apporte son éclairage sur la crise entre Rabat et Madrid sur fond de l’accueil par l’Espagne du dénommé Brahim Ghali. M. Dahbi insiste en particulier sur la démarche fallacieuse du gouvernement espagnol qui s’est englué dans une affaire compromettante qui l’a décrédibilisé auprès de l’UE. Pour lui, compte tenu des changements géopolitiques dans la région, Madrid a tout intérêt à construire de nouvelles relations avec Rabat.

Omar Dahbi : «Compte tenu des changements géopolitiques, l’Espagne  a besoin d’avoir de bonnes relations avec le Maroc»

L’analyste politique Omar Dahbi met en garde contre une dégradation plus grave des relations entre le Maroc et l’Espagne pouvant aller jusqu’à la rupture au cas où l’Espagne recourrait à l’exfiltration du dénommé Brahim Ghali pour quitter le territoire espagnol en catimini et avec une fausse identité. Invité vendredi dernier de l’émission «l’Info en face», l’ex-directeur des rédactions de Medi-1 TV et Medi-1 Radio et auteur de plusieurs ouvrages, notamment «Maroc-Espagne : la guerre des ombres», s’est livré à une analyse méticuleuse de la tension entre Rabat et Madrid qui a accueilli le chef du «polisario», poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité, sur son territoire sans en informer le Maroc.
Qualifiant cette action de grave entorse au droit espagnol, M. Dahbi estime que cette démarche a «discrédité l’Espagne devant les instances européennes». «Un Exécutif qui accepte de contourner le pouvoir judiciaire de son propre pays en accueillant sur son territoire un individu recherché par ce même pouvoir avec une fausse identité est capable de tout. J’estime que l’entrée du chef des séparatistes sur le territoire espagnol avec une fausse ou une vraie identité représente un véritable scandale, car il prouve l’implication et la complicité de responsables espagnols», fait savoir M. Dahbi. Et d’ajouter que le gouvernement espagnol qui se trouve englué dans cette infamie a tenté  de mobiliser la solidarité européenne à travers une mise en scène grotesque et honteuse des événements de Sebta.

Affichant son étonnement de l’indignation de Madrid face la réaction du Maroc, M. Dahbi précise que dans cette affaire deux parties seulement ont le droit de s’indigner : le Maroc et l’opinion publique espagnole qui découvre les turpitudes de son gouvernement qui essaie de couvrir un criminel de guerre pour lui épargner des poursuites judiciaires. Revenant sur les raisons humanitaires invoquées par Madrid pour l’accueil et l’hospitalisation du chef des séparatistes, M. Dahbi souligne que ces raisons ne peuvent pas prévaloir face au Droit. Il précise ainsi que cette explication fallacieuse traduit un «manquement grave» de la part de l’Exécutif espagnol à son devoir envers son propre pays et aussi envers les victimes espagnoles de ce tortionnaire. Pour lui,  l’Espagne a commis «une grave erreur» à l’encontre d’un partenaire qui œuvre depuis des années à développer des relations de confiance et de coopération avec le voisin ibérique.

«Lorsque l’Espagne invoque la raison humanitaire, cela revient à imaginer une situation caricaturale où le Canada par exemple aurait accueilli le grand trafiquant mondial El Chapo sur son territoire sous une fausse ou une vraie identité sans le notifier à son voisin américain qui représente pourtant un vrai partenaire de coopération sécuritaire et  lorsque les États-Unis découvrent cette infiltration, le Canada invoquerait la raison humanitaire. Est-ce que cette situation serait acceptable aux yeux des États-Unis ?» se demande l’analyste Omar Dahbi.
Abordant les récents événements des migrants à Sebta, l’analyste affirme qu’il n’y a pas lieu de faire le parallèle entre l’affaire du dénommé Brahim Ghali et les récents événements des migrants, les deux dossiers étant totalement différents. L’analyste politique rappelle à cet égard que les Espagnols excellent dans l’art du détournement de l’attention d’une affaire principale vers une autre secondaire ou subsidiaire, de même que leur presse excelle dans la médiatisation de clichés sur le Maroc qui servent leurs intérêts.

Évoquant le dossier du Sahara marocain, M. Dahbi rappelle les importants changements géopolitiques tout en affirmant qu’«il n’y aura jamais cette issue rêvée de manière utopique par les séparatistes et leur mentor algérien». Il a noté à cet égard la dynamique de développement tous azimuts que connaissent les provinces du sud du Royaume face à un discours désuet des séparatistes qui tiennent en otage depuis des années une grande population dans les camps de Tindouf. Étant donné que la question du Sahara marocain est la cause sacrée de toute une nation, M. Dahbi relève que «l’Espagne devrait faire preuve d’intelligence étatique au plus haut niveau» et construire de nouvelles relations avec le Sud. «Les Espagnols n’ont ni le regard ni la volonté nécessaires et manquent d’intelligence géopolitique. L’Espagne a besoin aujourd’hui d’avoir de bonnes relations avec le Maroc», martèle l’invité de l’Info en face. 

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