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Les partenaires sociaux interpellent le gouvernement sur l’ampleur des défis sociaux et économiques

Avant son adoption par la Chambre des représentants, le programme gouvernemental a fait l’objet de discussions animées au sein des deux Chambres. Fortement représentés au sein de la Chambre des conseillers, les partenaires sociaux du gouvernement ont insisté sur l’ampleur des défis sociaux et économiques de l’étape.

Les partenaires sociaux interpellent le gouvernement sur l’ampleur des défis sociaux et économiques
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Présenté devant les deux Chambres du Parlement par le Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, le programme gouvernemental adopté mercredi, par la Chambre des représentants à la majorité, a fait l’objet de discussions devant la Chambre des conseillers, comme le stipule l’article 88 de la Constitution du Royaume. Prenant la parole lors de la séance consacrée à cet exercice démocratique et qui s’est déroulée en présence du Chef du gouvernement, les représentants des syndicats et de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont mis en avant la nécessité de bien mesurer l’ampleur des défis sociaux et économiques.
Disposant de huit sièges au sein de la deuxième Chambre, le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a souligné la nécessité de garder en tête l’ampleur des défis sociaux et économiques liés à la lutte contre la crise pandémique. Le groupe a estimé, dans ce sens, que l’opérationnalisation du nouveau modèle de développement, dans ses dimensions économique et sociale, requiert l’adoption d’une approche politique intégrée visant à améliorer le climat des affaires et à préserver les équilibres macroéconomiques.
Appelant à l’adoption d’une politique sociale appuyant le développement humain, le groupe du patronat a souligné l’importance de l’élargissement de la couverture sociale et de la classe moyenne. Le groupe a également évoqué la réduction des disparités entre les milieux urbain et rural en soulignant le rôle vital que joue l’entreprise dans la création de l’emploi et d’un climat favorable aux affaires.

Du côté des centrales syndicales, le groupe de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), syndicat proche du Parti de l’Istiqlal (majorité), a formulé le vœu de voir ce programme gouvernemental répondre aux aspirations légitimes des citoyens à travers la redistribution des richesses et la réduction des disparités sociales et spatiales, se disant convaincu que le nouveau gouvernement se trouve face à une «opportunité historique» qu’il ne faut pas manquer. Affirmant son soutien au programme gouvernemental, le groupe a fait savoir que ce soutien est conditionné par le respect des engagements et le service des travailleurs marocains. Même son de cloche chez le groupe de l’Union marocaine du travail (UMT). Relevant avec «satisfaction» les indicateurs positifs incorporés au programme gouvernemental, le groupe parlementaire du plus grand syndicat du Maroc a mis en avant les notions à caractère social et droit-de-l’hommiste, telles que l’État social, la protection sociale globale, la réforme inclusive du système de l’éducation et la réduction des disparités sociales et spatiales, contenues dans le document présenté par le Chef du gouvernement.

Le groupe a exprimé, par ailleurs, sa détermination à «interagir positivement» avec toutes les initiatives nationales visant à renforcer les droits et les acquis de la classe ouvrière en vue de réunir les conditions du décollage économique.
Le groupement de la Confédération démocratique du travail (CDT), syndicat de gauche, s’est montré, quant à lui, plus critique à l’égard de ce programme. Rappelant que le but principal de tout gouvernement consiste, en principe, à «lutter contre la corruption, le chômage, la pauvreté, la précarité et à renforcer les droits et les libertés», le groupe a relevé «l’absence de l’institutionnalisation du dialogue social et des revendications de la classe ouvrière dans le programme gouvernemental». Il a également souligné l’absence des engagements sociaux convenus avec les précédents gouvernements. «Ce programme reflète une forte présence des revendications, attentes et intérêts du patronat, aux dépens des aspirations et desiderata de la classe laborieuse», conclut le groupe dans son intervention.

L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), syndicat proche du Parti de la justice et du développement (PJD), a rejoint la position de la CDT. Dans son intervention, le représentant de la centrale syndicale a affirmé le programme du gouvernement, qui constituera la base de l’évaluation de son action, que ce soit à travers les mécanismes de contrôle parlementaire ou moyennant l’évaluation des politiques publiques, se heurte fondamentalement au défaut d’indicateurs chiffrés et d’un calendrier d’exécution bien défini.
À rappeler que le programme gouvernemental a été adopté la même journée par la Chambre des représentants par 213 voix pour, 64 contre et une seule abstention. Avec ce vote, la Chambre a accordé sa confiance au nouveau gouvernement. Après l’adoption par la Chambre des représentants du programme du gouvernement, le nouvel Exécutif aura parachevé les conditions constitutionnelles pour exercer ses prérogatives et devenir responsable devant le Parlement. 

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