Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next 8 Mars

La participation des femmes au marché du travail sur une trajectoire baissière depuis deux décennies

Le Maroc présente un important gap dans la participation des femmes au marché du travail qui est sur une tendance baissière depuis l’an 2000. C’est ce qui ressort d’une étude élaborée par la DEPF, relevant du ministère de l’Économie et des finances, en partenariat avec des institutions internationales. Les auteurs de cette étude soulignent le rôle que peuvent jouer les femmes en tant que facteur de production et de création de richesse, sous condition de renforcer leur capital humain.

No Image

Alarmant. Le Maroc accuse non seulement un retard par rapport aux niveaux mondiaux de participation des femmes au marché du travail, mais cette participation s’inscrit de surcroît dans une trajectoire baissière depuis l’an 2000. C’est ce qui ressort d’une étude sur les coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc, élaborée par la Direction des études et des prévisions financières, relevant du ministère de l’Économie et des finances et de la réforme de l’Administration, en partenariat avec le Centre d’excellence de la budgétisation au genre et ONU Femmes, avec l’appui de l’Agence française de développement et de l’Union européenne. Cette étude, dont les résultats phares seront présentés lors d’un webinaire ce vendredi 5 mars, conclut que «la significativité et l’ampleur démontrée des gains potentiels que pourrait induire l’accroissement de la participation des femmes à l’activité économique signifient que les voies à emprunter pour l’instauration des bases d’une croissance inclusive et soutenable ne peuvent occulter le rôle que peuvent jouer les femmes en tant que facteur de production et de création de la richesse, sous condition de renforcer leur capital humain».

Le taux d’activité des femmes  en décalage avec le niveau de développement du pays
Ainsi, il ressort de cette étude que, contrairement à la plupart des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la tertiarisation de l’emploi féminin au Maroc reste faible (soit environ un quart de la part des hommes dans les services en 2019). Par conséquent, les activités tertiaires, particulièrement dans le milieu rural, marqué par la dominance de l’agriculture, n’exercent pas encore d’effet de rééquilibrage en faveur de l’emploi des femmes à l’instar de plusieurs pays et régions du monde, notent les auteurs.
L’étude montre également que le taux d’activité des femmes au Maroc est bien inférieur au niveau qui devrait être atteint en rapport avec le niveau de développement actuel du Royaume. 
Elle explique que les facteurs démographiques, plus particulièrement, le statut matrimonial (célibataire, divorcée ou veuve) et le statut socioéconomique du conjoint déterminent de façon significative la décision liée à la participation des femmes au marché du travail. Les contraintes familiales, à savoir le nombre d’enfants à charge, constitue également un obstacle important pour les femmes à intégrer le marché du travail. Ces mêmes contraintes sont largement à l’origine du recours des femmes à l’activité afin d’accéder à des sources de revenus additionnels.
De même, note l’étude, la proportion de femmes dans le ménage affecte sensiblement leur accès au travail «du fait qu’un poids élevé de la gent féminine leur procure plus de chance pour accéder à l’autonomie économique».

L’emploi féminin booste le PIB industriel
Les résultats de l’étude relèvent, en outre, l’existence une certaine complémentarité entre l’emploi masculin et féminin dans la fonction de production industrielle nationale. Les estimations relatives au secteur industriel indiquent une élasticité de substitution proche de 2, «justifiant ainsi l’utilité d’une politique de réduction des écarts d’emploi entre sexes». Les simulations des réductions progressives de l’écart entre l’emploi industriel des femmes par rapport à celui des hommes au Maroc, dans ce sens, ont abouti à des progressions sensibles du PIB industriel, indique l’étude. Cette dernière souligne l’importance des effets induits par la réduction des écarts d’activité entre les femmes en termes d’accroissement du PIB industriel par rapport à ceux que pourraient générer une hausse équivalente de l’emploi masculin, au regard de l’importance de la productivité marginale des femmes (à des niveaux d’emploi inférieurs) par rapport à celle des hommes.
Par ailleurs, les résultats de la quantification des barrières à l’emploi féminin au Maroc attestent de leur importance, particulièrewment, dans le secteur des services à l’instar d’autres pays de la région MENA, selon l’étude.
De même, souligne l’étude, la prise en compte des inégalités de genre en termes d’accès à l’éducation comme étant un facteur impactant directement les écarts entre femmes et hommes dans l’accès au marché du travail a fait ressortir des gains significatifs en termes de points de croissance qui pourraient être générés par la mise en œuvre de mesures conjuguant la réduction des inégalités dans l’éducation et dans l’accès à l’activité économique. 

Lisez nos e-Papers