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Patrice Motsepe élu président de la Confédération africaine par acclamation

Patrice Motsepe a été élu, vendredi à Rabat, président de la Confédération africaine de football pour un mandat de 4 ans. Miliardaire, propriétaire des Mamelodi Sundowns, le Sud-Africain a bénéficié de l’appui du président de la FIFA Gianni Infantino, qui lui a pavé le chemin et convaincu les concurrents de se rallier à la cause de l’homme de 59 ans. Quatre ans après avoir rompu avec Issa Hayatou et son ancienne garde, et quelques mois après s’être assuré de la fin politiquement misérable de son successeur, le football africain tourne une nouvelle page de son histoire.

Patrice Motsepe élu président  de la Confédération africaine par acclamation
Patrice Motsepe a plusieurs dossiers brûlants sur la table, notamment celui des finances de la CAF.

Il n’y a finalement pas eu de coup de théâtre à Rabat, lors de la 43e assemblée générale de la Confédération africaine de football. Au lieu du traditionnel vote, dans une ambiance électrique et chargée depuis les coulisses, c’est par acclamation des 54 fédérations membres que le nouveau président de la CAF a été intronisé. Car il ne faisait plus aucune surprise que les destinées de la Confédération allaient désormais être aux mains du Sud-Africain Patrice Motsepe, milliardaire sud-africain, magnat des mines et accessoirement propriétaire des Mamelodi Sundowns, une des équipes les plus en vue ces dernières années sur le continent. Il faut dire que Motsepe n’a souffert d’aucune concurrence, bien aidé dans sa campagne par le président de la FIFA Gianni Infantino, qui a sillonné l’Afrique cet hiver pour paver le chemin et convaincre Ahmed Yahya, Augustin Senghor et Jacques Anouma, les 3 autres concurrents, de l’importance d’une union sacrée pour le bien commun.

«L’homme qui valait 3 milliards»
L’élection de Patrice Motsepe est une première à plusieurs niveaux et suscite l’intérêt, mais aussi les appréhensions. D’abord, le manifeste de Motsepe pour «construire le football africain afin d’être le meilleur au monde» est très ambitieux. En 10 points, l’idée est d’avoir une bonne gouvernance, investir dans l’infrastructure, augmenter le prize money et réformer les statuts de la CAF, notamment. La première action a d’ailleurs été d’augmenter le nombre de vice-présidents, le portant de 3 à 5. Mais la CAF n’a pas le temps de se tracasser des détails techniques, ce qui importe le plus c’est le nerf de la guerre. Et de l’argent, Patrice Motsepe sait en produire. À 59 ans, l’homme d’affaires possède la neuvième fortune du continent, estimée à quelque 3 milliards de dollars américains. Originaire d’un township (bidonvilles où étaient entassées les populations noires pendant l’Apartheid), Motsepe a su se frayer un chemin jusqu’à devenir le premier homme noir à figurer dans le classement du magazine «Forbes».
Quand on compare son habileté avec l’argent au discours d’Infantino d’il y a un an, impatient de multiplier les investissements dans les infrastructures footballistiques en Afrique (avoir un stade aux normes internationales dans chaque pays africain, par exemple), le calcul est vite fait. Au niveau des compétitions, il ne fait désormais aucun doute que l’adoption d’une «Superleague africaine» fermée, avec une vingtaine de clubs parmi les plus riches et les plus puissants, n’est qu’une question de temps. Enfin, le produit phare de la CAF, la Coupe d’Afrique des nations, a de très fortes chances de voir sa périodicité passer à 3 ou 4 ans.
Le temps dira si le choix de Patrice Motsepe, et surtout de la manière dont il a été porté à la tête de la CAF, était judicieux. Il y a quatre ans à Addis-Abeba, un candidat malgache, porté par le président de la FIFA, prônait l’union et le travail pour le bien commun. Son mandat a été marqué par les plus gros scandales de l’histoire de la CAF. L’avenir nous dira si les choses ont changé depuis. 

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