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Patrick Bauer, directeur de course du Marathon des sables : «Le retour de la compétition est enthousiasmant»

Après plusieurs reports en raison de la pandémie de Covid-19, la 35e édition du Marathon des sables aura lieu du 1er au 11 octobre au Sud-Est marocain. Un soulagement pour Patrick Bauer, directeur de course. Arborant un large sourire, M. Bauer se confie au «Matin» sur les longs mois d’attente avant d’obtenir le feu vert des autorités marocaines, les mesures prises contre la Covid-19, la logistique mise en place pour assurer le bon déroulement de cette édition et bien d’autres sujets.

Patrick Bauer, directeur de course du Marathon des sables :  «Le retour de la compétition est enthousiasmant»
Patrick Bauer. Ph Seddik

Le Matin : Vous arborez un large sourire, j’imagine que c’est un soulagement pour vous en tant qu’organisateur de retrouver le Sud-Est marocain après 18 mois d’absence ?
Patrick Bauer
: C’est une grosse satisfaction. D’autant plus que c’est la 35e édition et ce sera aussi 25 années du Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. On va fêter deux anniversaires cette année. Je suis satisfait pour les participants qui nous ont fait confiance, qui se sont préparés pour participer à la course et qui vont pouvoir réaliser leur rêve. 
À chaque fois, on leur annonçait le report. On a bien fait de reporter l’événement, sinon on serait allé dans le mur. Cette fois-ci, on touche au but. Les autorités d’Errachidia nous ont   fait sentir que tout le monde était prêt à nous accueillir et qu’il ne fallait pas baisser les bras. C’est important pour eux aussi que ce genre d’événements soit organisé, parce qu’ils font vivre des milliers de familles et en plus, c’est une belle vitrine pour l’image du Maroc. À titre personnel, j’ai retrouvé le désert au mois d’août pour valider quelques points GPS. D’ailleurs, j’ai fait une vidéo de la longue étape que j’ai partagée sur les réseaux sociaux avec tout le monde.  J’ai bien senti au salon de Chamonix de l’Ultra Trail que les gens voulaient se voir pour de vrai. Cette année, nous aurons l’équipe Koh-Lanta qui va être un peu en vedette avec Mathieu Blanchard qui a fait la troisième place à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Au niveau de la compétition, il peut peut-être chatouiller les athlètes marocains qui sont d’un niveau très élevé.

On sent que c’est une étape importante pour vous ?
En tant qu’organisateur, la chance qu’on a eu est de pouvoir passer ce cap et de pouvoir aussi maintenir les salaires de notre Fondation à Ouarzazate pendant la période de la pandémie. C’est une étape importante. On est super content. J’ai été dans le désert au mois d’août. 
Il faisait un peu chaud, mais c’était important de rencontrer les autorités civiles et militaires. C’était hyper important d’être sur le terrain. Et là c’est le retour. 
On a organisé une conférence de presse en distanciel, c’était moins convivial qu’avant, mais je pense que c’est bien si on compare à ce qui se passe aujourd’hui, avec les restrictions qu’on a mises en place. 
Cette fois-ci c’est bon. Les camions ont quitté la mer, ils sont en route pour Errachidia. 
Tout le matériel nécessaire est acheminé sur place. J’ai une équipe de pisteurs et de commissaires de course qui sont arrivés jeudi et qui sont allés à Errachidia. Il y a aussi l’affrêtement de deux avions de Nantes et trois de Paris. On attend la validation des transports, mais on a déjà rempli tous les documents nécessaires.  L’organisation de la 35e édition est quelque chose qui nous enthousiasme tous après ces moments d’interruption totale.

Certes, la pandémie commence à diminuer, mais le virus est toujours parmi nous. Quelles sont les mesures spécifiques que vous allez mettre en place pour avoir zéro cas de Covid-19 pendant la course ?
Tout d’abord, on s’est engagé à ce que tout le monde soit vacciné. Aucune personne ne se posera sur le sol marocain sans être vaccinée et sans être munie d’un test PCR négatif. Tous les prestataires ici au Maroc seront aussi vaccinés. 
On a prévu 300 à 400 tests antigéniques pour tester les personnes qui vont arriver du Maroc, même les journalistes. Je pense que c’est une précaution qui fera plaisir à tout le monde. Je pense qu’on n’en fait jamais assez. 
Comme je dis toujours, anticipons le pire, le meilleur ne nous surprendra jamais. Essayons d’être à la hauteur. En ce qui concerne les coureurs, la distanciation sera de mise lors de la restauration durant les premiers jours. On va les servir. Il y aura un couloir où on est obligé de se laver les mains. 
Les réunions et les départs de course se feront avec le masque.  Les coureurs les enlèveront ensuite pendant la course et les remettront dans les check point et sur la ligne d’arrivée. Il en sera ainsi pendant toute la compétition.

Allez-vous réduire le nombre de personnes par tente (8 d’habitude) où maintiendrez-vous ce nombre ?
Nous le maintiendrons, parce qu’on est dehors dans des tentes ouvertes. J’ai parlé à la direction médicale qui m’a informé que ça ne changeait pas grand-chose qu’on soit six ou huit. Par contre, on conseille à tout le monde de dormir dans des positions opposées pour maintenir la distance d’un mètre pendant le sommeil.

Les coureurs qui s’étaient engagés pour 2020, mais qui ne peuvent pas venir cette année pour une raison ou une autre, est-ce que vous allez leur offrir l’opportunité de venir en 2022 ou 2023, ou allez-vous tout simplement les rembourser ?
La majorité des coureurs ont accepté soit de reporter leur participation à 2022 voire 2023, pour des coureurs issus de l’Australie ou de la Nouvelle-Zélande qui sont toujours confinés. Cette année, on est 720 participants. Il y a deux ans, on était 1.200. Par contre, on est déjà plus de 900 coureurs inscrits pour 2022 et entre 200 et 300 pour 2023. Ceux qui ne veulent plus participer, ils seront remboursés en intégralité selon les lois européennes.

Le Marathon des sables à la spécificité de faire place à la fois aux coureurs qui viennent pour le chrono et aux marcheurs, pourquoi ce mariage deux disciplines ?
Cette question m’a toujours été 
posée depuis le début.  Les gens me disaient : Patrick, tu dois choisir, soit c’est une compétition pour les coureurs, soit une marche, mais pas les deux. J’ai dit pourquoi ?  
Pourquoi on ne peut pas satisfaire à la fois les coureurs qui viennent pour le chrono et aussi des marcheurs qui peuvent faire le marathon dans un temps raisonnable, la main dans la main, en gérant bien leur compétition, leur nourriture, leurs efforts et leur hydratation. 
Le plus formidable est de pouvoir marier tous ces coureurs et ces marcheurs qui ont des motivations différentes. 

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