L’évolution du marché du pétrole est marquée d’un niveau élevé d’incertitude. Les prévisions de l’évolution de la demande et des prix du brut sont divergentes, à cause notamment de l’évolution de la situation sanitaire liée à la Covid-19.
«La volte-face soudaine de l’AIE a ébranlé les nerfs et mis un terme à la reprise du pétrole, faisant ressortir la réalité de l’impact de la variante Delta», a déclaré Jeffrey Halley, analyste de marché principal d’OANDA pour l’Asie-Pacifique, cité par l’agence Reuters. La demande croissante de brut s’est arrêtée en juillet et devrait augmenter à un rythme plus lent par rapport au reste de 2021 en raison de la recrudescence des infections par la variante du coronavirus Delta, a annoncé jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les banques ont également abaissé leurs prévisions de demande à court terme. «Nous voyons maintenant la reprise de la demande mondiale caler ce mois-ci, la demande de pétrole n’atteignant que 98,3 millions de barils par jour (bpj) en août et en moyenne 97,9 millions de bpj en septembre, à égalité avec la moyenne de près de 98 millions de bpj en juillet», note JPM Commodities Research.
De même, Goldman Sachs a réduit son estimation du déficit pétrolier mondial à 1 million de bpj, contre 2,3 millions de bpj à court terme alors que la demande devrait baisser en août et septembre. Au-delà des risques à court terme de Delta, la banque s’attend toujours à ce que la reprise de la demande se poursuive parallèlement à l’augmentation des taux de vaccination. À l’opposé, l’OPEP a maintenu jeudi ses prévisions d’un rebond de la demande de pétrole dans le monde cette année et d’une nouvelle croissance en 2022, malgré les inquiétudes croissantes concernant la flambée des infections à la Covid-19.