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Le PJD en rangs dispersés à la veille d’un congrès extraordinaire crucial

Le prochain congrès extraordinaire du Parti de la justice et du développement, attendu comme un moment d’échange et de débat serein sur l’avenir du parti, ne sera en fin de compte qu’un nouvel épisode dans le processus d’érosion de cette formation politique. La proposition du secrétariat général du parti de reporter, d’une année, ce rendez-vous crucial ne fait pas l’unanimité. Le parti est plus que jamais au bord de l’implosion.

Le PJD en rangs dispersés à la veille  d’un congrès extraordinaire crucial

L’agenda des membres du Parti de la justice et du développement (PJD) était chargé ces derniers jours. En effet, les structures du parti sont à pied d’œuvre pour être à la hauteur des enjeux du congrès extraordinaire prévu samedi prochain. Mais ce rendez-vous crucial suscite déjà des remous bien avant sa tenue. Des points de divergence opposent les membres, mais aussi les dirigeants du PJD.
Pour rappel, au lendemain de l’annonce des résultats des législatives qui ont marqué la défaite électorale du parti, deux décisions avaient été prises. La première consiste en la démission des membres du secrétariat général (l’instance dirigeante du parti qui est l’équivalent du bureau politique dans les autres organisations politiques). La deuxième résolution porte sur la tenue d’un congrès extraordinaire pour le choix d’une nouvelle organisation, mais aussi pour évaluer l’étape politique qui a conduit aux résultats du 8 septembre ainsi que pour fixer la date du prochain congrès ordinaire qui devrait, statutairement, se tenir en décembre prochain.

Ce processus a été lancé et le débat a également été animé en interne, notamment concernant la personnalité idoine capable de sortir le PJD de la situation de crise actuelle et la prochaine composition du secrétariat général. Sauf que, lors d’une réunion extraordinaire du conseil national, le weekend dernier, le secrétariat général (démissionnaire) a proposé de soumettre un nouveau point à l’ordre du jour des travaux du congrès extraordinaire : reporter, d’une année, la tenue du congrès ordinaire du parti. Cette proposition a été adoptée par le conseil national et sera soumise aux congressistes. Ces derniers seront les mêmes que ceux qui ont participé au dernier congrès (NDLR : le dernier congrès du PJD avait été tenu en décembre 2017), nous explique Abdelali Hamiedinne, vice-président du conseil national. «Sauf que seuls les membres du conseil national vont pouvoir assister, en présentiel, aux travaux de ce congrès, qui aura lieu à Bouznika. Les autres congressistes vont y participer à distance, à partir des sièges des sections locales du parti», ajoute-t-il.
Tout semblait aller sans accroc jusqu’au moment où l’ancien secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, a diffusé un écrit en utilisant un discours aux allures de chantage. «Après avoir pris connaissance de l’adoption, par le conseil national, de la proposition du secrétariat général démis de fixer la date de la tenue du congrès national ordinaire dans une année, je ne me considère concerné par aucune candidature.

Et ce si le congrès extraordinaire adopte cette proposition», a-t-il écrit dans une petite feuille volante qui a fait le tour des réseaux sociaux à partir de ses comptes et de ceux de ses partisans, notamment sur Facebook. Selon Abdelali Hamiedinne, ce point reste une simple proposition qui sera tranchée lors des travaux de ce congrès extraordinaire, en plus de l’élection d’une nouvelle direction. Laquelle direction aura, de toutes les manières, à préparer la tenue du prochain congrès ordinaire. Mais, la décision de reporter la tenue du congrès extraordinaire, dans ce contexte, risque d’impacter le parti. C’est ce que soutient le jeune cadre du parti membre du conseil national, Hassan Hamoro. «Sur le plan politico-juridique, il y a un large débat au sujet de la proposition du secrétariat général de report dudit congrès ordinaire. Cette décision va, probablement, déstabiliser et pourra même être le coup de grâce porté au parti», s’inquiète-t-il. Autant dire que le PJD se trouve encore une fois à la croisée des chemins. Le weekend prochain s’annonce décisif et le congrès extraordinaire du parti sera suivi de près par l’ensemble du landerneau politique. 

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