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«La politique africaine du Maroc facilite l’implémentation de nos programmes dans le continent»

La Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) a développé de multiples projets en Afrique. Le Maroc figure parmi les partenaires les plus importants de cette organisation. Hani Salem Sonbol, le PDG de l’IFTC, évoque dans cet entretien l’importance de ce partenariat et évoque les objectifs du dernier accord signé, dans ce sens, avec OCP Africa.

«La politique africaine du Maroc facilite l’implémentation de nos programmes dans le continent»
Entretien avec Hani Salem Sonbol, PDG de la Société internationale islamique de financement du commerce

Le Matin : Pouvez-vous nous parler des différents partenariats que la Société internationale islamique de financement du commerce développe en Afrique et dans lesquels le Maroc est impliqué ?
Hani Salem Sonbol :
La Société internationale islamique de financement du commerce couvre les deux tiers des pays d’Afrique. Les participations de l’ITFC dans le continent ne se limitent pas seulement au financement. Il y a des programmes menés par la Société et dont bénéficient les pays africains dans une grande proportion. On peut citer l’exemple du programme de Ponts du commerce arabo-africains (AATB). Il y a aussi le programme de soutien du commerce des pays arabes, le programme de soutien aux PME-PMI et leur développement en Afrique. Sans parler d’autres programmes développés avec des partenaires africains. Nous avons des partenariats avec des pays et avec des organisations africaines ainsi qu’avec les institutions financières africaines. Nous avons des lignes de financement et des opérations directes avec les secteurs public et privé. Nous avons des partenariats également avec la Banque africaine d’import-export, la Banque africaine de développement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, ainsi qu’avec des banques locales… Nous couvrons en Afrique les secteurs de l’énergie, l’agriculture et, suite à la propagation de la pandémie, nous aidons le secteur de la santé également en matière de transformation numérique…

Qu’en est-il des partenariats avec le Maroc ?
Le Maroc est l’un des pays fondateurs du groupe de la Banque islamique de développement (BID) et de la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). À ce niveau, le Royaume joue un rôle de leader concernant l’appui de l’ITFC, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Justement, le programme des Ponts du commerce arabo-africains lancé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI en est la meilleure illustration. Donc, le rôle du Maroc est très important, en plus du fait qu’il est considéré comme la porte de l’Afrique. La stratégie du Maroc menée par le Souverain pour renforcer les relations avec l’Afrique est un élément facilitateur pour l’implémentation des programmes de l’ITFC de manière importante. Nous avons un bureau régional basé au Maroc qui chapeaute un nombre important de pays dans le nord et l’ouest de l’Afrique.

Aujourd’hui, un nouveau partenariat est établi avec OCP Africa pour soutenir son programme Agribooster en Côte d’Ivoire. Quels sont les objectifs de ce rapprochement ?
L’OCP est l’un de nos partenaires stratégiques au Maroc et en Afrique. Nos activités couvrent l’Afrique à travers le programme AATB. Nous avons donc démarré avec l’OCP un partenariat qui vise à soutenir le secteur agricole et les programmes de soutien des agriculteurs en Afrique ainsi que les projets d’appui au processus des valeurs ajoutés et d’approvisionnement du secteur agricole. Ce partenariat a démarré en 2019 à travers l’opérationnalisation d’un programme de l’OCP baptisé OCP School Lab. Un programme destiné au contrôle et l’observation du sol et le soutien des agriculteurs et qui a concerné, au départ, plus de 5.000 agriculteurs dans les différentes régions du Sénégal. La suite de ce programme prend forme avec la signature de ce partenariat à travers le programme OCP Agribooster en Côte d’Ivoire. Les deux programmes sont menés sous les auspices du programme AATB. L’Agribooster vise à renforcer la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire en soutenant la culture du riz et la réalisation de l’autosuffisance en la matière. Notre rôle avec l’OCP est d’assurer des formations sur les bonnes pratiques agricoles au profit de 25.000 agriculteurs en Côte d’Ivoire.

La pandémie Covid 19 est-elle pour quelque chose dans l’aboutissement de ce partenariat ?
Ce partenariat a été programmé avant le déclenchement de la pandémie. Mais ce programme va aider les agriculteurs à faire face aux répercussions de la pandémie. Car ce programme comporte des formations aux bonnes pratiques. L’OCP va également les doter de moyens utiles dans leurs activités. On va agir aussi pour les aider à ne pas être coupés des marchés et à pouvoir y accéder de manière à sauvegarder la pérennité de leurs activités. Car ce qui est à craindre face à la pandémie, c’est de voir leurs activités en arrêt. Notre objectif est donc d’assurer la continuité de leurs activités, même en période de pandémie.

Aujourd’hui c’est la Côte d’Ivoire qui est bénéficiaire de ce programme, d’autres pays africains pourraient-ils en bénéficier aussi ?
Oui, c’est justement l’objectif. Les prochaines années il y aura d’autres programmes pour aider les agriculteurs à améliorer leur rendement et la qualité de leurs produits.

Quels sont les projets de la Société internationale islamique du financement du commerce concernant l’Afrique dans le proche avenir ?
Nous avons une stratégie assez claire en direction de l’Afrique. Nous avons soit des projets de financement, soit des projets de développement commercial. Ces projets sont réfléchis selon les besoins de chaque pays. Nous agissons donc toujours pour relever ces besoins. Nous avons ainsi une stratégie pour l’Afrique et en direction de chaque pays.

Y a- t-il des projets qui concernent le Maroc spécifiquement ?
Il y a un projet dans le cadre du programme des Ponts du commerce arabo-africains (AATB) et des projets de lutte contre les effets du coronavirus mis sur pied en partenariat avec l’Instance africaine des normes et mesures. Nous travaillons aujourd’hui pour l’unification des normes de mesures des produits pharmaceutiques. L’Afrique devra bénéficier de cette uniformisation des normes et mesures. Cela va permettre, de manière directe et indirecte, aux entreprises marocaines d’accéder aux marchés des pays africains de manière plus poussée. 

propos recueillis par Brahim Mokhliss

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