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Des programmes électoraux au programme gouvernemental, première épreuve pour la cohésion de la majorité

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, va pouvoir tester la cohérence de sa majorité lors de l’élaboration de son programme gouvernemental. Basé sur les plateformes électorales des trois composantes du futur Exécutif (RNI, PAM et PI), ce programme devra traduire les ambitions des trois partis, tout en respectant les différentes orientations économiques et politiques. En analysant les programmes des trois partis, les convergences sont bien évidentes, notamment sur les plans économique et social. Les partis sont également d’accord sur la nécessité de créer les conditions propices à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement. Mais tout n’est pas gagné d’avance. La majorité va devoir confirmer sa cohésion et sa solidarité face aux contraintes budgétaires et aux attentes énormes des Marocains. Sans oublier les petits calculs partisans qui peuvent mettre à mal les plus solides des coalitions.

Des programmes électoraux au programme gouvernemental, première épreuve pour la cohésion de la majorité
Ph Saouri

La majorité gouvernementale sera composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal (PI). Une coalition qui a toutes les chances d’engendrer un gouvernement cohérent, solide et doté des compétences nécessaires pour œuvrer à l’exécution du programme gouvernemental commun en cours d’élaboration. Issu des programmes électoraux des trois partis, le programme gouvernemental, qui sera exposé devant le Parlement, devra comporter les principales mesures annoncées par les partis et sur la base desquelles ils ont été élus. Toutefois, le RNI, arrivé premier aux législatives du 8 septembre, a été catégorique. Son programme aura la part du lion au niveau du programme gouvernemental. Une exigence qui ne devrait pas poser de problème, vu les grandes convergences entre les programmes des trois partis. Cette convergence est d’ailleurs l’une des principales raisons de l’établissement de cette alliance, comme l’avait souligné le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
 
Mise en œuvre du nouveau modèle de développement, le point de convergence 
Lors des prochaines élections, les partis politiques devront montrer qu’ils sont à la fois des forces de proposition et de changement et des acteurs indispensables à l’édification du «nouveau modèle de développement». Il s’agit là de l’une des formules utilisées par le RNI lors de sa campagne électorale. Au même titre que ses deux alliés, le parti de la colombe place la mise en œuvre du nouveau modèle de développement au centre de ses priorités. Soulignant dans son programme électoral que le rapport sur le modèle de développement trace les contours ambitieux d’une transformation vertueuse de la société marocaine, en plaçant le bien-être et la cohésion au centre de l’action publique, le RNI s’est félicité «des points d’accord et de complémentarité entre le programme des Indépendants pour la période 2021-2026 et la vision ambitieuse proposée par la Commission à l’horizon 2035».  Même son de cloche chez le PAM. Son leader, Abdellatif Ouahbi, avait affirmé, durant la campagne électorale, que «ce modèle auquel on a contribué mérite qu’on y adhère et qu’on participe à sa mise en œuvre». Pour le patron du parti du tracteur, «aucun des modèles de développement précédents n’a été aussi global et complet. Aucun des modèles précédents n’était basé sur les consultations et sur la participation des différents acteurs civils, comme c’est le cas aujourd’hui. Ils étaient au contraire imposés d’en haut».  
De son côté, le Parti de l’Istiqlal avait clairement souligné que le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement est parmi les fondamentaux sur lesquels le parti s’est basé pour l’élaboration de son programme électoral. Dans ce programme, le parti avait fait référence au rapport à plusieurs reprises, notamment sur le plan économique et social. «L’Istiqlal s’engage à concrétiser de manière optimale le nouveau modèle de développement à travers la généralisation de la couverture sociale, la réduction des écarts sociaux et spatiaux, la consolidation de l’économie du savoir et bien évidemment à repenser les principes de la gouvernance dans notre pays», lit-on sur le programme du parti de la balance.
 
Le social, une approche commune
Les trois composantes de la nouvelle majorité gouvernementale ont toutes accordé une importance particulière au volet social dans leurs programmes électoraux. En plus de la mise en œuvre effective des dispositions de la loi relative à la généralisation de la protection sociale, RNI, PAM et PI sont unanimes sur la question de la création d’un revenu pour préserver la dignité des personnes âgées.  
Chez le parti de la colombe, la création d’un «revenu de dignité pour les seniors» figure en effet parmi les principales mesures prévues dans son premier engagement électoral relatif à la protection contre les aléas de la vie pour tous les membres de la famille. «Un revenu mensuel garanti de 1.000 dirhams pour les personnes âgées de 65 ans et plus, avec une assurance maladie sans cotisation pour les plus démunis», indique le programme du parti.  De son côté, le PAM ambitionne de préserver la dignité des personnes âgées sans revenus, en proposant à cet effet un «revenu minimum de dignité» (50% du SMIG) pour les personnes en âge de retraite avec une garantie AMO. Le parti de la balance préconise, quant à lui, la prise en charge complète des personnes âgées de plus de 70 ans en mettant en place un revenu minimum de vieillesse. 

L’emploi, une priorité partagée
Donner un nouveau souffle à la croissance économique est l’un des objectifs annoncés par les trois partis durant la période électorale. Une croissance qui a beaucoup souffert en 2020 avant de reprendre pendant l’année en cours. Pour faire face à cette situation et assurer la relance de l’économie après la crise de la Covid-19, le RNI avait promis à ses électeurs de relancer l’économie post-Covid par des créations d’emploi massives et immédiates, à travers des programmes de petits et grands travaux publics et de nouvelles opportunités pour les jeunes et les femmes. Le parti ambitionne ainsi de créer un million d’emplois directs pour relancer l’économie.  
Le PAM s’est engagé, quant à lui, à atteindre un taux de croissance économique de 6%, et ce à l’horizon 2026. Le parti veut ainsi créer quelque 820.000 emplois et réduire le taux de chômage pour atteindre 8,5%. Le programme économique du parti se base sur trois principes. Il s’agit de la convergence des politiques publiques, de l’évaluation de la performance et de l’approche participative avec les acteurs compétents. 
De son côté, le Parti de l’Istiqlal veut relancer l’économie par une politique de soutien de la demande. Le parti s’engage à revigorer la croissance à un niveau de 4%, après la chute palpable qu’a enregistrée le pays dans les dix dernières années. Le parti aspire également à réduire le chômage à 9%, après que ce phénomène a atteint des proportions inquiétantes à cause de la crise de Covid-19. 

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