Recherche scientifique : Deux Marocaines à l’honneur

La femme marocaine a fourni énormément d’efforts pour prouver qu’elle mérite tout poste qu’on lui confie. Effectivement, plusieurs femmes se sont distinguées dans différents domaines, y compris celui lié à la recherche scientifique qui était auparavant l’apanage des hommes. Un domaine qui requiert beaucoup de compétences, notamment, le sens de l’organisation, l’art du questionnement et la concentration. Cette année, deux chercheuses marocaines vont être récompensées dans le cadre du Programme Jeunes Talents Maghreb de L’Oréal-Unesco 2020 intitulé «Pour les femmes et la science». Le programme vise, justement, à promouvoir la participation des jeunes femmes dans les sciences. À propos des profils des deux lauréates marocaines, il s’agit tout d’abord de Jihane Ouchrif de la Faculté des sciences et techniques de Mohammedia. Sa recherche concerne la conception de prototypes de photodétecteurs à base du phototransistor pour les systèmes de télécommunications par fibre optique. «L’objectif étant d’améliorer la performance des systèmes de télécommunications par fibre optique tout en assurant une haute qualité de photodétection, ce qui garantit par la suite une meilleure transmission des données dans ces systèmes avec un minimum d’erreur d’interprétation», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «Nous avons conçu de bons photodétecteurs qui convertissent le signal lumineux en un signal électrique, ils sont destinés aux applications de télécommunications fibrées numériques et microondes à court et à long termes». La deuxième lauréate est Najlaa Fathi, de l’Université Cadi Ayyad. Son projet de recherche tend à résoudre une problématique relative à l’îlot de chaleur urbain qui est devenu l’un des problèmes majeurs des grandes villes, induisant un réchauffement local souvent intolérable en saison de l’été. Il a également des effets négatifs sur la santé publique, la qualité de vie, et la consommation d’énergie. «Lors de notre recherche, nous avons évalué le réchauffement urbain et son impact sur la température de surface, ainsi que la réduction de l’absorption de carbone due aux surfaces imperméables, qui a montré que plus la ville était grande, plus son îlot de chaleur était important. Ceci nous a permis de dégager des typologies de villes pour personnaliser la remédiation», a-t-elle souligné. En effet, précise la lauréate, l’étude informera sur les stratégies de réduction de l’ilot de chaleur et permettra d’améliorer la qualité de l’air et de limiter les maladies respiratoires. Par ailleurs, les organisateurs de l’événement soulignent, dans un communiqué, que ledit programme détermine et récompense cinq jeunes femmes maghrébines chercheuses talentueuses dans les domaines suivants : science de la terre et de l’environnement, sciences informatiques et techniques, biotechnologie médicale et science biologique. En effet, ajoute-t-on, à côté des femmes marocaines, deux chercheuses tunisiennes et une algérienne vont aussi être distinguées. Elles recevront une dotation d’une valeur de 10.000 euros chacune ce qui leur permettra de mener à bien leurs projets post-doctorat. À noter, dans ce sens, que le Programme Jeunes Talents fêtera cette année ses 23 ans. La dotation est donc octroyée dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation L’Oréal et l’Unesco à l’échelle internationale.

Encore du pain sur la planche…
La collaboration entre la Fondation L’Oréal et l’Unesco a démarré depuis plus de 20 ans pour aider davantage de femmes à accéder à l’excellence scientifique et à participer sur un pied d’égalité à la résolution des grands défis qu’affronte l’humanité. «Nous avons à ce jour accompagné plus de 3.500 femmes scientifiques dans 117 pays et récompensé 117 lauréates, parmi lesquelles cinq ont reçu un Prix Nobel. Mais pour que les femmes puissent vraiment s’épanouir dans les sciences, l’excellence en recherche n’est qu’un premier pas», soulignent les organisateurs. Et d’ajouter que la Fondation L’Oréal et l’Unesco sont convaincues que la question du leadership est essentielle pour venir à bout des discriminations qui empêchent trop souvent les femmes de gravir les échelons. «En plus d’un financement et d’une reconnaissance essentiels, les deux parties s’engagent à offrir aux lauréates et aux boursières du programme la possibilité d’acquérir de solides compétences en leadership et d’établir des contacts et des liens avec d’autres femmes scientifiques», précise la même source. Tous les efforts déployés sont certes, d’une grande valeur ajoutée, mais force est de reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable égalité dans le monde scientifique, notamment au Maroc. Les jeunes filles ont besoin d’être encouragées et surtout accompagnées pour pouvoir s’engager dans le domaine scientifique. l