Le régime de retraite complémentaire ne séduit toujours pas

L’effectif des adhérents aux régimes de retraite de base culmine à plus de 256.000 employeurs en 2019. 98% d’entre eux relèvent du secteur privé. Selon le rapport annuel de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps), sur l’ensemble des adhérents, seulement 3% adhèrent à un régime de retraite complémentaire, soit un effectif de 7.600 adhérents.
Durant l’exercice 2019, les régimes de retraite de base ont couvert 4,4 millions d’actifs cotisants dont 8,5% disposent d’une couverture complémentaire. Dans ce tableau, la population des bénéficiaires (retraités et orphelins) aura atteint un effectif de 1,1 million de personnes dont 14,2% bénéficient d’une pension complémentaire. Les retraités principaux ont constitué 70,3% de cette population, les conjoints et les orphelins, bénéficiaires d’une pension de réversion, ont représenté quant à eux respectivement 27,4 et 2,3% de cet effectif. Pour ce qui est des évolutions financières, le rapport de l’Acaps indique que les régimes de retraite de base ont collecté en 2019, un montant de 53,4 milliards de dirhams de cotisations et contributions, celles des régimes complémentaires se sont élevées à 8,5 milliards. Ces cotisations et contributions ont représenté 74,8% des ressources de ces régimes. De leur côté, les prestations se sont élevées à 61,6 milliards de dirhams, dont 56,2 milliards au titre des régimes de base. Sur les cinq dernières années, les cotisations et contributions collectées ont enregistré une hausse moins importante que celle des prestations services (8,3% contre 9,6%). S’agissant des placements des régimes de retraite, ils culminent à 320,6 milliards de dirhams. La structure de ces derniers est caractérisée par une prépondérance des valeurs de taux avec une part de 54,4% suivies des actions et parts sociales et les dépôts en comptes indisponibles avec des parts respectives de 22,4 et 20,1%.
Dans son rapport, l’Acaps indique que les projections financières des régimes de retraite à un horizon de 60 ans sur la base des données de 2019 se caractérisent par une sous-tarification des droits accordés matérialisée par des rapports prestations sur cotisations par profil moyen atteignent respectivement 230,8% et 207%. Ces facteurs pèsent donc lourdement sur la pérennité de la majorité des régimes qui se trouvent menacés sur le court et le moyen termes. Par ailleurs, les évolutions futures de leurs soldes techniques et globaux ainsi que de leurs réserves montrent la fragilité de leurs équilibres financiers.