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Dans le monde du sport, les résultats sont une réalité immuable. Cependant, leur interprétation doit toujours se faire dans l’équilibre. La défaite de l’AS Salé, mercredi en quart de finale de la Basketball Africa League face au Petro Luanda (79-72), signifie l’élimination des Corsaires et la sortie du représentant marocain dans la toute première édition de cette compétition. La façon dont elle s’est dessinée laisse autant de regrets que d’espoirs. Certes, l’équipe n’a pas été à la hauteur, physiquement, tactiquement et même quelques fois techniquement. Mais les hommes de Saïd Bouzidi, dont une grande partie a été sacrée en Tunisie en 2017, ont démontré qu’en dépit d’un contexte difficile et d’un manque criant de compétition, la force de cette équipe dépasse largement son seul volet sportif.
Une meilleure approche du match
Contrairement au match de dimanche, où l’AS Salé a concédé 19 points d’écart, le quart de finale a été bien plus disputé. Menant par 5 points d’emblée, les Slaouis se sont fait rejoindre, puis dépasser quand Carlos Morais et Gerson Gonçalves ont combiné pour donner l’avantage à Petro au terme du premier quart-temps (20-8). Alors que tout laissait croire que les Angolais allaient une nouvelle fois naviguer tranquillement vers la victoire, les hommes de Saïd Bouzidi ont bien réagi. Abderrahim Najah a dirigé la révolte (14 points et 9 rebonds au total), permettant à ses coéquipiers de réduire l’écart à la mi-temps (43-35).
Peu d’efficacité dans le dernier sprint du match
Après la pause, l’AS Salé a laissé entrevoir le visage du champion d’Afrique 2017. Une défense agressive, couplée à une grande performance de Terrell Stoglin ont permis à Salé de revenir dans le match et même de mener à un certain point du dernier quart-temps. Cependant, la baisse de régime dans la dernière ligne droite, l’individualisme de certains joueurs (1 seul assist de Stoglin durant tout le match) et l’absence de contribution depuis le banc (30 points inscrits par les remplaçants de Petro, contre 12 seulement par ceux de l’ASS) ont été autant de facteurs en défaveur du club forgé sur les berges du Bouregreg. L’énervement d’Adam El Ghazi lui a coûté sa place sur le parquet au bout d’une cinquième faute, privant son équipe de présence physique. Le buzzer final met fin à la participation de l’AS Salé dans l’édition inaugurale de la BAL. Le cap est désormais mis sur la prochaine destination : le championnat national. L’objectif est de revenir à la deuxième édition avec une formation bien plus forte et des ambitions meilleures.
Si l’AS Salé a pu livrer combat malgré toutes les conditions que vit le basketball national, l’on est en droit de se demander ce que seraient les résultats si la compétition au Maroc était d’un niveau professionnel. Il ne fait aucun doute que le train de l’évolution du basketball africain est en marche vers des niveaux encore jamais atteints. La balle est désormais dans le camp des responsables de ce sport au Maroc pour rejoindre ce mouvement. Car le train ne s’arrêtera pas.
Déclaration
Saïd Bouzidi, entraîneur de l’AS Salé
«J’espère qu’on a appris nos leçons et qu’on gagnera le championnat marocain pour revenir l’année prochaine»
«Je ne suis pas très satisfait. Il y a quand même une petite satisfaction, vu les conditions qu’a vécues le basketball marocain ces deux dernières années. L’AS Salé a perdu des piliers de l’équipe qui sont partis. Avec l’armada qu’on avait, on avait un style de jeu que tout le monde connaissait. Avec cet effectif, notre système de jeu a changé. On a perdu en vitesse de réaction, cette transition rapide. Maintenant, on joue un jeu trop placé et ce n’est pas dans notre culture. La satisfaction est qu’avec ce groupe-là, on a fait de bons matchs. Mais j’aurais aimé arriver en demi-finale et peut-être réaliser l’exploit. J’espère qu’on a appris une leçon de ce tournoi. On va préparer le championnat national pour gagner le titre et revenir l’année prochaine, avec de nouvelles ambitions. L’équipe de Salé doit être parmi les grands. Je ne dirais pas qu’on est sortis par la petite porte, plutôt la tête haute. L’année prochaine, l’équipe travaillera davantage pour montrer le véritable visage de l’AS Salé.»
