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Retour en force de l’habillement marocain sur les marchés européens

Le secteur de l’habillement marocain amorce un retour en force sur les marchés de l’Union européenne. Ses exportations vers cette zone ont rebondi de 43%, avec 1,12 milliard euros au premier semestre 2021, enregistrant la meilleure performance parmi ses concurrents, selon des statistiques que nous a fournies Jean-François Limantour, expert français en textile-habillement. Le Maroc a ainsi amélioré sa part de marché à 3,6% à fin juin dernier, contre 3,3% en 2019 et se classe septième fournisseur en habillement de l’UE.

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Le secteur de l’habillement marocain reprend du poil de la bête sur le marché européen. Ses exportations vers les pays de l’Union européenne (UE) ont, en effet, marqué un net rebond (43%, avec 1,12 milliard euros) au premier semestre 2021, enregistrant la meilleure performance parmi les principaux exportateurs d’habillement vers les marchés de l’UE. C’est ce qui ressort des statistiques que nous a fournies Jean-François Limantour, président d’Evaillance et du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith).
Ce rebond intervient certes après une année «exceptionnellement mauvaise» marquée par la pandémie Covid-19 qui a affecté lourdement la consommation et donc les importations sur le marché européen. Toutefois, fait révélateur, le Maroc a pu améliorer sa part de marché sur l’UE, la faisant passer à 3,6% à fin juin dernier, contre 3,3% en 2019. De ce fait, le Royaume est classé septième fournisseur de l’UE en habillement. Cette remontée de l’habillement marocain sur les marchés de l’UE s’insère, par ailleurs, dans une tendance globale d’un retour en force des exportateurs méditerranéens d’habillement sur cet important débouché. En effet, relève l’expert en textile-habillement, les statistiques européennes du premier semestre 2021 «confirment la forte poussée» des exportateurs méditerranéens d’habillement sur les marchés de l’UE, avec un rebond de 25%. «Un résultat d’autant plus remarquable qu’il s’inscrit dans un marché européen d’habillement plutôt morose, encore durement affecté par la crise de la Covid : + 3%», souligne-t-il. Ainsi, en plus du Maroc, cette situation a également profité à la Turquie dont les exportations ont progressé de 23%, se classant 3e fournisseur d’habillement de l’Europe, avec une part de marché qui est passée de 11% en 2019 à 13,4% à fin juin dernier. Idem pour la Tunisie, 9e fournisseur avec des exportations en accroissement de 19% et une part en amélioration de 2,5% en 2019 à 2,9% ; et l’Égypte, 19e fournisseur, avec des expéditions en progression de 12%. Cette tendance est-elle là pour durer ? «Certes, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les fournisseurs méditerranéens retrouvent leur niveau de performances d’avant 2005, date de la fin des Accords Multifibres qui ont permis aux exportateurs asiatiques, Chine en tête, de s’engouffrer dans le marché européen», concède notre expert. Toutefois, nuance-t-il, «j’ai de bonnes raisons de penser qu’il s’agit là de l’amorce d’un renversement durable en faveur des fournisseurs de proximité de l’Europe et donc de la Méditerranée, renversement provoqué par le réveil des consommateurs en faveur de business modèles plus soft en “empreinte carbone” et plus socialement vertueux et par des entreprises rendues plus agiles et plus compétitives grâce à des solutions innovantes de création, de production et de commercialisation nées de la révolution digitale en cours». 


 La Chine perd du terrain

L’autre fait marquant de l’évolution des exportations d’habillement sur les marchés de l’UE, selon Limantour, est «le coup d’arrêt aux exportations chinoises». Grand «bénéficiaire» de la crise sanitaire en 2020, «la Chine voit maintenant ses exportations décliner : -2% en habillement et – 62% en textile !» Parmi les 10 principaux fournisseurs d’habillement, l’expert fait remarquer aussi le «solide redressement» de l’Inde (+15%), la consolidation des exportations du Pakistan (+15%), le retour dans une phase positive du Bangladesh (+8%) après de sérieuses difficultés en 2020, et le bon score du Vietnam (+8%), mais qui devrait cependant faire beaucoup mieux grâce au déploiement de son accord de libre-échange avec l’UE. 

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