Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

«Notre rôle est d’établir le dialogue avec le pays où on se trouve dans le respect de sa culture locale»

Arrivée au Maroc au mois de janvier, la nouvelle directrice de l’Institut culturel italien et attachée culturelle de l’ambassade d’Italie, Carmela Callea, est pleine d’ambitions pour donner du punch à cet établissement étatique dépendant du ministère des Affaires étrangères de l’Italie. Dans cet entretien exclusif, Carmela Callea nous dévoile les grandes lignes de son programme et sa vision pour faire rayonner la culture italienne au Maroc avec comme devise l’échange bilatéral entre les deux pays.

«Notre rôle est d’établir le dialogue avec le pays où on se trouve dans le respect de sa culture locale»

Le Matin : Vous êtes arrivée au Maroc en pleine pandémie. C’est-à-dire que toutes les activités en présentiel étaient suspendues. La diffusion des événements se limitait aux versions électroniques. Quel a été l’apport du digital pendant cette période ?
Carmela Callea
: Avec le digital, on a pu atteindre un grand public, en majorité les jeunes. Sachant que cette catégorie de la société utilise beaucoup plus les réseaux sociaux. Le Facebook pour eux est plus pratique pour connaitre tout ce qui se passe dans le monde. Donc, il y a ce côté positif du digital. Car, quand on organise des événements culturels, c’est pour diffuser la connaissance. Ainsi, deux mois après mon arrivée, nous avons organisé, le septième centenaire de Dante Alighieri avec les 82 Instituts dans le monde qui ont célébré cet événement.

Après avoir eu un aperçu sur la culture au Maroc, quelle est votre stratégie pour avancer dans ce domaine ?
Je trouve qu’il y a un trait d’union entre l’Italie et le Maroc. Nous avons tous les deux des racines méditerranéennes, puis toute une histoire qui nous lie. Donc, nous avons toutes les bases pour pouvoir collaborer et avoir un dialogue culturel fructueux. Maintenant, je suis en train de rencontrer les responsables de différentes institutions culturelles. Car, il est nécessaire de faire des collaborations pour mieux avancer. C’est très important pour un dialogue interculturel qui est le seul moyen pour renforcer les relations entre les deux pays.

Quels sont, selon vous, les besoins  du Maroc en matière de culture ?
Le Maroc est un pays qui a une grande culture et il est fasciné par la culture italienne. Je trouve que le Maroc est ouvert à toutes les cultures. Cette envie de se rapprocher d’un autre pays et mieux le connaitre est très importante pour l’enrichissement de la culture locale. Ce qui m’encourage d’entreprendre beaucoup de choses ici. Je travaille, en ce moment, sur l’aspect du local de l’institut, parce que la personne qui vient ici doit trouver quelque chose qui rappelle l’Italie, son bain culturel, une forme de dépaysement qui te rapproche encore plus du pays et sa civilisation. Parce que la majorité qui étudient la langue italienne veulent aussi connaitre la culture de ce pays.

Quelles seront vos priorités pour la prochaine saison culturelle ?
On est en train de préparer des événements avec les conservatoires italiens en collaboration avec ceux du Maroc pour un échange interculturel dans le domaine musical. Nous envisageons, aussi, un autre projet basé sur la connaissance des musées italiens, en faisant un tour en ligne avec le conservateur de chacun et en même prévoir des partenariats pour connaitre les musées marocains. Puis, il y a les deux événements importants pour la rentrée qui sont la semaine de la langue italienne et la semaine de la cuisine en dialogue avec l’art culinaire marocain.

Avez-vous pensé à des échanges entre artistes italiens et marocains ?
Oui, nous prévoyons des résidences d’artistes italiens et marocains. Actuellement, je suis en train de voir avec des organismes italiens qui peuvent faire venir des artistes italiens au Maroc ; puis des institutions marocaines pour emmener des artistes marocains en Italie.
En dehors des activités musicales et plastiques qui connaissent beaucoup de succès, les autres événements ne sont pas bien communiqués. 

Que prévoyez-vous pour remédier à cela ?
Justement, nous sommes en train d’étudier des moyens plus efficaces pour la diffusion de nos activités. C’est l’un de nos objectifs les plus importants pour le ministère des affaires étrangères italien. Parce que sans communication, c’est comme si on ne fait rien. Nous travaillons sur la fortification de tous les réseaux sociaux et les sites pour atteindre le maximum de public. Avec la pandémie, on a réactivé Facebook, mais ce n’est pas suffisant.

Avez-vous une idée sur l’après-pandémie ?
En effet, après la pandémie, on se demande tous comment sera le futur. C’est cette perspective de l’avenir que nous aimerions connaitre. En attendant, nous essayons de présenter des programmes qui pourront toucher un large public via Internet. Comme la projection de films, avec la participation des réalisateurs, des acteurs et producteurs. On est en train d’offrir online, jusqu’à fin juin, une rétrospective tout à fait particulière du cinéma italien pour avoir une connaissance de l’Italie, avec l’événement «La route enchantée des régions italiennes» qui est un voyage du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest dans les sites qui ont été des lieux de tournage de films. 
On a programmé deux rencontres par semaine, dont chacune est dédiée à une région. Puis, on a focalisé, dernièrement, des rencontres sur les métiers de cinéma pour montrer aux jeunes les possibilités dans la production cinématographique pour pouvoir trouver un travail.

Quel est le rôle d’un Institut dans un pays étranger ?
Tout d’abord, il a un rôle important parce qu’il fait partie de la diplomatie culturelle. Quand j’étais professeure, je disais toujours qu’à part la matière à enseigner aux élèves, il y a des valeurs à transmettre. L’Institut doit être un centre spécialisé pour l’enseignement de la langue italienne et en même c’est l’organisme par lequel l’Italie peut établir un dialogue avec le pays où il se trouve dans le respect de la culture locale. 
Car, je ne peux pas imposer la mienne. Il faut dialoguer et trouver des liens pour un enrichissement bilatéral. On ne peut rien construire sans dialogue. Sachant que la culture italienne est un vecteur des grandes valeurs.

Lisez nos e-Papers