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Samir Dchar : «Le Maroc a réalisé le deuxième meilleur résultat de son histoire en championnat d’Afrique»

Rentré du Rwanda, il y a quelques jours, où l’équipe nationale féminine a décroché la médaille de bronze, l’entraîneur national, Samir Dchar, a accepté de se confier au «Matin». Le parcours des volleyeuses marocaines, le prochain objectif, comment combler l’écart qui sépare la sélection nationale des meilleures équipes du continent, l’exclusion du Rwanda de la compétition, la fuite des volleyeurs marocains en Italie, l’ancien entraîneur de l’Ittihad de Tanger n’a éludé aucun sujet.

Samir Dchar : «Le Maroc a réalisé le deuxième meilleur  résultat de son histoire en championnat d’Afrique»
Samir Dchar, au milieu, avec les membres de son staff technique.

Le Matin : Vous venez de renter du Rwanda où l’équipe nationale a participé à la Coupe d’Afrique des nations et a décroché le bronze. Est-ce que vous n’avez pas des regrets de rater de peu la qualification au Championnat du monde ?
Samir Dchar
: La réponse est non. Notre participation au championnat d’Afrique des nations est historique. Notre troisième place est le deuxième meilleur résultat de l’histoire du volleyball féminin marocain en Coupe d’Afrique des nations, après la deuxième place acquise en 1987. Nous avons fait mieux que la sixième place lors des éditions de 2015 et 2019. Des regrets ? non, parce qu’on savait que les équipes du Kenya et du Cameroun sont très en avance par rapport à nous. On n’est pas encore arrivé au stade où on peut rivaliser avec elles. Mais ce temps viendra, à condition de poursuivre le travail et de continuer à progresser. Nous avons une équipe jeune avec une moyenne d’âge de 22 ans qui a une grande marge de progression.

Vous reconnaissez, qu’il y a encore un écart à combler entre les meilleures nations africaines et la sélection nationale, comment doit-on procéder pour atteindre ce niveau, voire le dépasser ?
Le championnat et la formation son la base de tout développement. Il faut accorder plus d’importance à notre championnat en allouant plus de moyens aux clubs. Ces derniers doivent pour leur part donner plus d’importance à l’élément féminin en mettant en place des équipes de jeunes. L’autre point est la formation. Les clubs, on ne le dit pas assez, doivent détecter de jeunes talents et les former. On espère qu’avec le programme sport-études, on arrivera à former de futures championnes en volleyball et dans d’autres disciplines.

La joueuse marocaine, si on la compare à son homologue africaine, est moins grande et moins puissante, quelles sont vos armes pour combler ce déficit ?
C’est vrai que les équipes africaines ont un grand avantage au niveau de la taille et de la puissance physique. Dieu leur a donné cet avantage.  Mais on essaye de combler cela par la technique, le jeu collectif et une bonne organisation sur le terrain. On peut trouver de grandes joueuses dotées d’une force physique au Maroc, mais il faut un vrai travail de détection.

Quelle sera le prochain objectif de la sélection nationale ?
On a deux objectifs importants : le championnat d’Afrique 2023 et les éliminatoires des Jeux olympiques 2024. D’ici ces deux rendez-vous importants, il faut maintenir une équipe compétitive. La présidente de la Fédération, qui est une ancienne joueuse de volleyball, est consciente qu’il va falloir continuer à travailler. C’est elle qui nous a donné les moyens nécessaires pour bien préparer le championnat d’Afrique. On doit participer à des tournois internationaux pour acquérir plus d’expérience. Il y a aussi l’étape des Jeux méditerranéens qui pourra nous être utile dans notre préparation. Tout cela, il faudra le voir avec la fédération pour capitaliser sur le bon résultat du dernier championnat d’Afrique.

Le dernier championnat d’Afrique a connu, si j’ose dire, un fait divers. La sélection du Rwanda, placée dans le même groupe que le Maroc, a fait jouer 4 joueuses brésiliennes en transgressant les règlements des Confédérations africaine et internationale. Comment cette affaire a-t-elle été révélée au monde et comment avez-vous vécu cela ?
La vérité c’est qu’on a été surpris par le niveau affiché par la sélection rwandaise qui n’était pas une grande équipe africaine. On a perdu contre elle trois sets à un. Mais honnêtement, on n’a rien soupçonné. C’est le Nigeria qui a découvert cette affaire, et le Maroc, le Nigeria et le Sénégal qui étaient dans le même groupe que le Rwanda ont déposé une réserve. Cette requête a été acceptée par la Confédération africaine de volleyball qui a exclu le Rwanda du tournoi, et toutes ses rencontres ont été perdues par forfait. C’est la première fois qu’une telle chose se produit en championnat d’Afrique.

Récemment, trois joueurs de l’équipe nationale U23, partis en Italie pour prendre part aux championnats du monde, ont disparu dans la nature. Quelle est votre réaction face à cet acte ?
Ce qui s’est passé est regrettable. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. À l’époque où j’étais joueur national, il y a déjà eu des cas similaires. Un joueur avait pris la fuite une fois en Allemagne et un autre je pense aux États-Unis. Les joueurs doivent comprendre qu’il y a d’autres solutions pour partir à l’étranger. Il existe des agents de joueurs qui peuvent faciliter leur transfert à l’étranger de manière légale. Avec un peu travail et d’abnégation, ils peuvent aller réaliser leur rêve sans recourir à l’immigration clandestine. 

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