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Jeudi 28 Mars 2024
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Souveraineté numérique : À contrecoeur, les gouvernements concèdent une partie de leur pouvoir aux géants de l’Internet

Dans un monde de plus en plus digitalisé, les États partagent désormais le pouvoir avec les grandes multinationales, dont la taille ne cesse de croître depuis quelques années. Et beaucoup de gouvernements sont en perte de vitesse et n’arrivent plus à asseoir leur souveraineté numérique. S’ajoute à cela le grand défi de la cybersécurité. Intervenant dans le cadre d’une conférence organisée par le Groupe Le Matin, plusieurs spécialistes marocains du digital ont insisté sur l’importance d’une prise de conscience afin de faire face à ces nouveaux enjeux de la digitalisation.

Souveraineté numérique : À contrecoeur, les gouvernements concèdent une partie de leur pouvoir aux géants de l’Internet
Ph. Saouri

Le développement rapide de la connectivité et la digitalisation quasi complète de plusieurs secteurs vitaux a imposé, aussi bien aux États qu’aux citoyens, de nouveaux défis liés notamment à la souveraineté numérique et à la cybersécurité. Face à ces enjeux incommensurables et devant lesquels les États peuvent être parfois dépassés, on assiste à la montée en puissance de grandes multinationales qui se positionnent désormais comme de véritables rivaux des entités étatiques.  
Prenant part, vendredi à Casablanca, à une «Matinale» organisée par Groupe Le Matin sous le thème «Souveraineté numérique et cybersécurité, enjeux de la transformation digitale», des experts et des spécialistes du monde du numérique ont assuré que les défis sont multiples et complexes, confirmant que rares sont les pays qui arrivent à affirmer leur souveraineté sur ce plan. En effet, à l’exception de la Chine et des États-Unis, tous les pays du monde n’arrivent toujours pas à assurer cette souveraineté, malgré les efforts consentis dans ce sens.  Dans le cas d’un pays comme le Maroc, le chemin à parcourir afin d’atteindre l’objectif de la souveraineté reste très long. Toutefois, tout commence par une meilleure compréhension des enjeux. À ce niveau, les intervenants sont unanimes. La prise de conscience est de plus en plus grande et des efforts sont consentis pour être maître de ses décisions face à des groupes qui ne cessent de monter en puissance.  

La finance, dans le collimateur des «pirates» 
Sur le plan de la cybersécurité, le secteur financier reste aujourd’hui la cible principale des cyberattaques. Chaque année, des milliards de dollars sont mobilisés pour faire face à cette menace sécuritaire. Selon les participants à cette troisième Matinale du Groupe Le Matin, d’autres secteurs sont devenus également la cible de ce type d’attaques. Il s’agit notamment du secteur industriel qui est passé du neuvième au deuxième rang des secteurs ciblés. Outre les financements, les participants ont également mis l’accent sur l’importance des ressources humaines pour faire face à l’enjeu sécuritaire. Le monde a besoin de millions d’ingénieurs spécialisés dans la cybersécurité. «Si le Maroc arrive aujourd’hui à produire quelque 15.000 ingénieurs par an, les profils spécialisés dans la cybersécurité restent très rares», précisent les participants. D’autant plus qu’un nombre important d’entre eux font le choix de l’expatriation, déplorent-ils. À rappeler que cette rencontre, la troisième d’une série de quatre Matinales autour de la thématique centrale de la digitalisation, a connu la participation, à distance, du président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personne (CNDP), Omar Seghrouchni, et du directeur général de Data Protect, Ali El Azzouzi. Ont pris part également à cet événement, en présentiel, Mohamed Saad, président de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM), Ahmed Saïhi, IBM security chanel, Sales leader North&West Africa, et Abdallah Marrakchi, Head of Sales Sage North Africa. 

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