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Surendettée, la Tunisie se tourne de nouveau vers le FMI

Lourdement endettée, la Tunisie se tourne vers le Fonds monétaire international (FMI) pour la quatrième fois en une décennie, espérant un accord sur trois ans et l’obtention de 3,3 milliards d’euros pour 2021, en contrepartie de promesses de réformes encore plus difficiles à tenir qu’auparavant.

Surendettée, la Tunisie se tourne de nouveau vers le FMI
Le FMI a appelé à remplacer les subventions coûteuses du pétrole, mais aussi de certains produits de base comme le pain, les pâtes ou le sucre par des aides ciblées. Ph. DR

Après des années de morosité économique et de gestion à court terme, la pandémie de la Covid-19 a mis la Tunisie à genoux : sa dette extérieure a atteint la barre symbolique des 100 milliards de dinars (environ 30 milliards d’euros), soit 100% du Produit intérieur brut. La Tunisie doit rembourser quelque 4,5 milliards d’euros sur l’année en cours et a ainsi besoin d’une rallonge de 5,7 milliards d’euros pour boucler son budget 2021, en pleine crise économique et sociale, le PIB a reculé en 2020 comme jamais (-8,9%). «La pandémie s’ajoute à des déficits publics qui se sont creusés depuis dix ans et à un modèle de développement basé sur une main-d’œuvre bon marché qui s’est essoufflé depuis la fin des années 1990», commente l’expert Hakim Ben Hammouda, un ancien ministre de l’Économie. Le ministre des Finances, Ali Kooli, est à Washington jusqu’au 9 mai pour négocier avec le FMI un nouveau prêt. Il doit aussi rencontrer des responsables de la Banque mondiale et de la nouvelle administration américaine, sollicitée pour garantir des emprunts. 
Le cabinet du Premier ministre Hichem Mechichi a indiqué à l’AFP qu’il espérait obtenir d’ici fin juin un accord sur un plan d’aide sur trois ans, d’un montant encore à négocier.
En 2013, en plein trouble post-révolutionnaire, Tunis avait obtenu 1,7 milliard de dollars sur deux ans, puis 2,8 milliards sur quatre ans en 2016. Selon Abdessalem Abbassi, conseiller économique du Chef du gouvernement, un nouvel accord devrait permettre d’obtenir 3,3 milliards d’euros pour 2021, auprès du FMI et d’autres bailleurs et investisseurs. Peu de détails ont filtré sur les réformes envisagées pour assainir les finances publiques en contrepartie d’une telle aide. 
Une large part de celles prévues dans le cadre de précédents plans ne s’est pas concrétisée, à commencer par l’amélioration de la gestion des entreprises publiques. Le gouvernement a signé fin mars un accord avec le puissant syndicat UGTT prévoyant notamment de réformer sept entités publiques, dont la compagnie aérienne Tunisair et la STEG (électricité). Mais le sujet le plus explosif socialement est celui des Caisses de compensation, qui subventionnent le pétrole, mais aussi certains produits de base comme le pain, les pâtes ou le sucre. Le FMI a appelé à remplacer ces subventions coûteuses par des aides ciblées. Dès 2020, Tunis a lancé un ajustement automatique des prix du carburant, à l’origine de récentes hausses. 

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