Taux directeur : Unanimité du marché autour du statu quo de Bank Al-Maghrib

Les spécialistes semblent unanimes. Bank Al-Maghrib (BAM) devrait conserver inchangés son taux directeur à 1,5% et le taux de réserves obligatoires à 0%. C’est ce que prévoient, à leur tour, les analystes de BMCE Capital Global Research (BKGR) à la veille de la réunion trimestrielle du Conseil de la Banque centrale prévue le 28 septembre. Dans son dernier Flash Strategy, BKGR indique que l’inflation contenue à 1% n’est, pour le moment, pas un signe d’inquiétude, car BAM a pour objectif de rester proche de 2%. Même si on constate une montée de l’inflation, en Europe notamment, et qu’elle pourrait ainsi être importée, la filiale du Groupe BMCE Capital dédiée à la recherche et à l’analyse financière estime que cela n’interviendrait pas avant la fin du premier semestre 2022.
Le document rappelle que l’économie nationale a profité de la politique monétaire accommodante adoptée par la Banque centrale depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée à la Covid-19. BAM a ainsi décidé de mener une politique monétaire accommodante pour participer à la lutte contre les effets économiques de la pandémie. Le taux directeur a ainsi été abaissé à deux reprises fois, d’abord de 25 points de base en mars 2020 puis de 50 trois mois plus tard pour atteindre son niveau actuel de 1,50%. L’équilibre du marché monétaire a été maintenu grâce notamment à la satisfaction de la totalité de la demande hebdomadaire des banques sous forme d’avances à 7 jours, souligne BKGR. L’Institut d’émission avait aussi abaissé en 2020 le taux de réserves obligatoires de 2% à 0%, soit l’équivalent de 10 milliards de DH injectés dans l’économie.
«Ce stimulus monétaire a bien été transmis à l’économie réelle», affirment les analystes, les principaux agents économiques ayant vu leurs conditions de financement s’améliorer «sensiblement». Le taux débiteur moyen des entreprises et des ménages a baissé de près de 25 points de base depuis que le taux directeur a été ramené à 1,5%. Les agents économiques marocains ont augmenté leur encours global de crédit bancaire de 3,7% pour s’établir à 968,3 milliards de DH. Rappelons que d’après le dernier tableau de bord des crédits et dépôts bancaires, ce sont surtout les particuliers qui ont augmenté leur endettement, pour des achats ou du refinancement immobilier principalement.