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La transition mondiale vers des énergies vertes passe par l’Inde

Les efforts déployés contre le changement climatique au niveau mondial, pour faire en sorte que la Terre demeure vivable, risquent d’être réduits à néant si l’Inde, troisième émetteur de carbone au monde, n’y contribue pas de façon significative, mettent en garde les experts de l’Agence internationale de l’énergie.

La transition mondiale vers des énergies vertes passe par l’Inde

L’Inde, vaste pays asiatique qui compte déjà 1,3 milliard d’habitants, devrait, selon les Nations unies, devenir la nation la plus peuplée de la planète d’ici le milieu de la décennie. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sa population urbaine devrait s’élever à 470 millions d’individus en 2040, une taille significative pour son empreinte carbone. «Tous les chemins menant à la réussite de la transition vers des énergies propres au niveau mondial passent par l’Inde», soulignait l’AIE dans un récent rapport. Ces données donnent du grain à moudre en amont du Sommet virtuel sur le climat convoqué par le Président américain Joe Biden cette semaine et de la COP 26 à Glasgow en novembre. L’Inde subit déjà les ravages du changement climatique avec la fonte des glaciers de l’Himalaya, la crise de l’eau, la hausse des températures et la fréquence accrue des cyclones. La pollution atmosphérique due aux véhicules, à l’industrie, à la production d’électricité et à l’agriculture a été responsable de plus d’un million de décès prématurés dans le pays en 2019. Contrairement à de nombreux autres pays, l’Inde est en passe de dépasser les objectifs volontaires qu’elle s’est fixés dans le cadre de l’Accord de Paris. Il s’agit notamment de porter à 60% d’ici 2030 la part des combustibles non fossiles dans la production d’électricité, contre un objectif initial de 40%. L’Inde s’est également fixé l’objectif ambitieux d’atteindre 450 gigawatts de capacité en énergie renouvelable d’ici là.

L’énergie solaire compte actuellement pour moins de 4% de sa production d’électricité, et le charbon 70%. D’ici à 2040, le solaire et le charbon devraient représenter chacun environ 30% de la production, selon l’AIE. Mais les émissions de carbone risquent encore d’augmenter de 50% d’ici à 2040, ce qui contrebalancerait entièrement la baisse prévue des émissions en Europe sur la même période. Il est possible de réduire les émissions en modernisant l’infrastructure électrique de l’Inde. Mais la principale source des émissions de CO2 reste l’industrie et les transports, avec 25 millions de camions supplémentaires attendus sur les routes d’ici 2040. La production de charbon de l’Inde s’élève déjà à 700 millions de tonnes par an, ce qui la place en deuxième position derrière la Chine. «L’Inde devrait faire plus, mais elle devrait aussi obtenir le soutien de la communauté internationale», estime auprès de l’AFP Harjeet Singh, d’Action Aid Climate. Les changements requis sont trop profonds pour que le pays puisse annoncer une date cible pour des émissions nettes nulles, à l’instar des États-Unis, de l’Union européenne et de la Chine. 

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