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Zikria Malalai, artiste franco-afghane : «Pour vivre en paix, il faut avoir l’esprit du partage, du respect et de la justice»

Née en Afghanistan, à Kaboul, avant d’aller s’installer en France, Zikria Malalai a un parcours très original, puisqu’elle a fait des études en chirurgie dentaire pour devenir dentiste, avant que sa carrière ne prenne une autre voie : celle d'actrice et d’écrivaine. Zikria a été invitée au 10e Festival international de cinéma et de mémoire commune pour présider la compétition des films documentaires. C’est la deuxième fois que le Festival fait appel à elle, après 2018 où elle a été présidente du jury des courts métrages. Malalai voue un respect particulier à cet événement cinématographique qui défend la mémoire et la démocratie.

Zikria Malalai, artiste franco-afghane : «Pour vivre en paix, il faut avoir l’esprit du partage, du respect et de la justice»

Le Matin : Qu’est-ce qui a pris le devant dans votre parcours, l’actrice ou l’écrivaine ?
Zikria Malalai
: J’ai commencé par écrire d’abord, parce que quand je suis partie en 2005 en Afghanistan, j’ai voyagé dans tout le pays et écrit ce qui m’intéressait. Deux ans après, j’ai relu mes écrits et j’ai trouvé que ce n’était pas mal. Une amie m’avait dit que je pouvais faire de mes textes un film, c’est-à-dire un scénario. Mais je l’ai mis de côté. Plus tard, après 5 ans, j’ai commencé à faire mon premier documentaire par rapport à ce que j’avais écrit sur un artiste qui était en Afghanistan, puis un autre sur le Nouvel An afghan-persan, c’est-à-dire les traditions Norouz en Afghanistan. En 2015, je suis entrée dans le cinéma en tant qu’actrice dans «Utopia». C’était un risque pour moi, puisque je n’avais jamais fait de cinéma, mais ça s’est très bien passé. En plus, le film a eu 19 Prix et moi-même deux prix en tant qu’actrice. Ensuite, j’ai joué dans un autre film anglais en Angleterre dans le rôle d’une Française. Puis, deux autres films en Iran sur l’Afghanistan et les réfugiés. Entretemps, j’ai fait trois autres documentaires, dont le dernier parle de la paix, en 2019.

L’avez-vous filmé sur place ce documentaire ?
Oui, c’était au moment où on a commencé à parler de paix. Je me suis dit, pourquoi ne pas aller vers les gens et demander leur avis, en visant les quatre générations. Ce documentaire s’appelle «Photos film», car il y a 24 photos plus le film. Il y a eu l’exposition de photos et derrière chacune, il y a un message.
  
Quelle a été votre formation avant de vous plonger dans le septième art et l’écriture ?
J’avais fait des études dentaires, puis j’ai complètement changé de voie. Il faut vraiment être courageux pour le faire. J’ai trouvé que les métiers artistiques étaient très attachants. Dans le cinéma, qui est très vaste, on peut être réalisateur, acteur, scénariste… Il y a tellement de choses qu’on peut faire. Je me suis dit que je vais rester quelques années dedans, pour voir ce que je peux faire. J’ai aussi écrit des scénarios pour film. Il y a un qui est réalisé en Iran et un autre que j’ai transformé en livre.

Comment avez-vous trouvé la sélection des documentaires de cette 10e édition du FICMEC ?
Les films sont à thèmes et bien choisis, aussi bien sur la Covid que sur la paix et la coexistence. Certains sont longs, mais très intéressants.

Que pensez-vous de la thématique du festival ?
Déjà, son nom définit tout, puisqu’il défend la paix avec des films à sujets sensibles, comme l’injustice envers les femmes, les guerres… Des sujets qui nous permettent de nous remettre en question et de réfléchir à beaucoup de choses. Puis, il y a les rencontres avec de nouveaux amis. C’est merveilleux de rencontrer des artistes qui ont les mêmes idées de défendre les gens, la nature et d’aller dans le sens de l’humanité.

Continuez-vous toujours à combattre pour les droits des femmes et des enfants ?
Oui, mon combat continue pour les droits des enfants et de la femme. Pour les enfants, à travers l’orphelinat où ils peuvent terminer leurs études et suivre une vie normale. Mais pour les femmes afghanes, on lutte toujours. Je reste optimiste et j’ai l’espoir que ça va changer un jour. La dernière fois, quand j’ai quitté l’Afghanistan, j’avais le sentiment d’être perdante avec le retour des talibans. Après, j’ai pensé que ce combat, on peut le mener aussi de l’extérieur du pays, par le biais des activités artistiques, où on peut être présent et faire passer le message de ces femmes qui souffrent là-bas. 

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