Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Le WAC impérial

Le Maroc confiant et fort de sa proposition d'autonomie

Les résolutions successives des NU confortent la démarche pour une solution politique.

Le Maroc confiant et fort de sa proposition d'autonomie
Le Sahara marocain, au-delà de l'évidence géographique et historique de son appartenance au Maroc est vu, depuis l'avènement de S.M. le Roi Mohammed VI au Trône, sous un nouvel angle. Pour la première fois, le dossier politique est géré à travers le prisme d'une vision volontariste de développement concerté. Les observateurs nationaux et étrangers ont eu l'occasion de constater de visu l'évolution de ce grand chantier qui défie la nature tout autant que les péripéties politiques. Que ce soit à Lâayoune ou à Dakhla, pour ne citer que ces deux villes, les aspects de la vie moderne n'ont rien à envier à ceux des autres régions du pays. Urbanisation moderne, programmes de logement, centres d'activités socioculturelles, agriculture à forte valeur ajoutée, tournée vers l'exportation, ports, aéroports, routes, la liste des projets est longue. Il y a, à peine trois mois, une bagatelle de 300 millions de dirhams a été mobilisée pour la mise à niveau urbanistique de la ville de Dakhla, sur la période 2009-2012. Ce qu'entreprend le Maroc dans ses provinces du Sud, sans tapage ni excès de zèle, est unique. C'est à l'image même de sa proposition d'autonomie qui reste le seul document valable mis sur la table des négociations durant les quatre rounds de négociations de Manhasset (New York) entre le Maroc et le polisario en présence de l'Algérie et de la Mauritanie. Ce processus qui coupe court avec le plan Baker a montré le sérieux de la démarche marocaine consacrée par les récentes résolutions de l'ONU et reconnue par la majorité des capitales mondiales.

Au début, le discours royal de novembre 2005 à l'occasion du 33e anniversaire de la Marche Verte, a jeté les bases d'une «solution politique négociée qui confère à nos provinces du Sud une autonomie permettant à leurs populations de gérer leurs propres affaires régionales dans le cadre de la souveraineté du Royaume». Cette proposition a fait l'objet d'une large concertation avec les partis politiques et la population, surtout les citoyens sahraouis à travers le Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (Corcas). Quatre mois après, le discours royal historique de Laâyoune en mars 2006 a été l'occasion d'appeler les citoyens des provinces du Sud à engager une réflexion sur le contenu de la proposition d'autonomie. Et c'est en avril 2007 que le Royaume a soumis sa copie au secrétaire général des Nations unies.

De prime abord, le texte en question a rappelé que depuis 2004, le Conseil de sécurité n'a eu de cesse d'appeler les parties et les Etats de la région à continuer de coopérer pleinement avec l'ONU pour mettre fin à l'impasse et progresser vers une solution politique. Toutefois, après un premier round de prise de contact, en juin 2007, le deuxième, tenu en août, a été décevant pour la partie marocaine. Le polisario n'a pas pu saisir la chance de s'inscrire dans une solution politique du dossier. Et pourtant, la résolution 1754 du conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 30 avril 2007, exhortait, sans détour, les deux parties d'entamer des négociations directes, sans conditions préalables, et de bonne foi. Ce que le Maroc a respecté de bout en bout durant les cycles des pourparlers.

En janvier 2008, lors du troisième round, les évolutions du dossier ont été pratiquement à l'unique avantage du Royaume. Le fiasco du congrès de Tifariti, qui a montré l'émiettement des rangs polisariens, leur menace de guerre qui trahissait en fait un sentiment de faiblesse et le congrès de Gjijimat qui a révélé une autre opinion de plus en plus forte en faveur de la proposition d'autonomie, sont autant d'arguments à l'avantage du Maroc. La confiance a été alors mise à rude épreuve entre l'Algérie et le polisario. Primo, ce dernier ne pouvait plus compter sur une quelconque homogénéité parmi ses rangs, ce qui n'est pas sans déranger Alger obligé de recadrer sa relation avec les séparatistes.

Secundo, Alger se sentait de plus en plus enlisée dans un processus qu'elle sait favorable au Maroc. Durant cette troisième phase des discussions, les déclarations contradictoires de la délégation du polisario ont révélé les limites de son argumentaire. D'un côté, elle reconnaît l'importance et la qualité des échanges avec son vis-à-vis marocain et, de l'autre, essaie par tous les moyens de saborder un processus en phase de mûrissement. A longueur de journée durant les négociations, les membres de la délégation polisarienne ne trouvaient aucune gêne de faire des déclarations à la presse avant même la fin des échanges. Cette manière de détourner la réalité et l'opinion publique a montré l'incapacité du polisario d'entrer dans le vif du sujet. Aller au fond des choses comme recommandé par les résolutions du Conseil de sécurité, 1754 et 1783, a été le vœu commun du secrétaire général des NU et du Maroc.

Or, lorsqu'on évoque le terme «fond», c'est automatiquement la proposition d'autonomie qui vient à l'esprit. Justement, au lendemain du deuxième round d'août 2007, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a déclaré qu'«une autonomie substantielle est une voie prometteuse et réaliste et que l'initiative marocaine fournirait un cadre réaliste pour des négociations''. La position américaine était claire et sans équivoque. Plusieurs responsables américains et pas moins de 180 congressmen ont apporté leur appui à la proposition marocaine qu'ils jugent «sérieuse, crédible, réaliste et réalisable» ouvrant une voie prometteuse à la résolution d'un conflit qui n'a que trop duré. La proposition marocaine a été prise très au sérieux par les Nations unies. Preuve en est que des experts onusiens ont présenté durant ce deuxième round des exposés sur les ressources naturelles et la gouvernance locale en liaison avec l'autonomie.

Aujourd'hui, avec le nouvel envoyé personnel, Christopher Ross, successeur de Peter van Walsum, la démarche du Maroc reste inchangée. Un attachement réitéré à une solution politique et un respect à toute épreuve des résolutions onusiennes. En tout cas, la toute dernière résolution 1871 conforte encore une fois les choix du Royaume. Approuvé à l'unanimité, ce texte consacre le soutien du Conseil de sécurité à l'ensemble des dispositions de la résolution 1813 d'avril 2008. A ce jour, la proposition d'autonomie au Sahara marocain octroyant de larges prérogatives aux populations locales reste la seule option réaliste et réalisable soumise aux Nations unies. Preuve en est, la régionalisation avancée dans laquelle le pays s'est engagé avec des projets structurants. Au Nord et à l'Oriental, le Maroc en livre l'exemple, grandeur nature. Voici, donc, un argument vivant que les négociateurs marocains peuvent faire valoir face à la vacuité des thèses algéro-polisariennes qui entretiennent une situation où les droits de l'Homme les plus élémentaires sont bafoués au quotidien dans les camps de Tindouf.
--------------------------------------

Les grandes lignes de la copie marocaine

La proposition marocaine d'une autonomie pour ses provinces du Sud a été élaborée en 35 points. En voici les principales composantes :
- L'initiative garantit à tous les Sahraouis, à l'extérieur comme à l'intérieur, toute leur place et tout leur rôle, sans discrimination ni exclusive, dans les instances et institutions de la région.
- Les populations du Sahara géreront elles-mêmes et démocratiquement leurs affaires à travers des organes législatif, exécutif et judiciaire dotés de compétences exclusives.
Elles disposeront des ressources financières nécessaires au développement de la région dans tous les domaines et participeront, de manière active, à la vie économique, sociale et culturelle du Royaume.
- L'Etat conservera ses compétences dans les domaines régaliens, en particulier la défense, les relations extérieures et les attributions constitutionnelles et religieuses de Sa Majesté le Roi.
- L'initiative marocaine, inspirée par un esprit d'ouverture, tend à créer les conditions d'un processus de dialogue et de négociation débouchant sur une solution politique mutuellement acceptable.
- Le statut d'autonomie, résultat des négociations, sera soumis à une consultation référendaire des populations concernées, conformément au principe de l'autodétermination et des dispositions de la Charte des Nations unies.
- De surcroît, la Constitution marocaine sera révisée, le statut d'autonomie y sera incorporé comme gage de sa stabilité et de sa place particulière dans l'ordonnancement juridique national.
- Le Royaume prendra toutes les mesures nécessaires afin d'assurer aux personnes qui seront rapatriées une réinsertion complète au sein de la collectivité nationale, dans des conditions garantissant leur dignité, leur sécurité et la protection de leurs biens.
- A cette fin, le Maroc adoptera notamment une amnistie générale excluant toutes poursuites, arrestation, détention, emprisonnement ou intimidation de quelque nature que ce soit, fondées sur des faits, objet de l'amnistie.
Lisez nos e-Papers