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L’industrie des matériaux de construction occupe une place particulière dans le tissu industriel marocain et celui lié à l’immobilier et les BTP, en général. Ce secteur couvre environ 90% des besoins du pays en ciment, marbre, briques rouges, céramique, béton prêt à l’emploi, plâtre et autres granulats de construction… En effet, les chiffres montrent que les performances de cette filière se sont nettement améliorées ces dernières années. L’industrie des matériaux de construction a contribué à hauteur de 8,7% à la production industrielle, selon les chiffres du département de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Et ce, avec plus de 800 établissements, soit 10% des établissements industriels. En termes de force de travail, le secteur assure l’emploi de 7% de l’effectif total. Sur le plan de l’investissement, il a drainé 16% des investissements et a réalisé un chiffre d’affaires de 35,3 milliards de dirhams, soit 8,4% de la production industrielle, selon des données du département de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Il faut le dire, le secteur des industries des matériaux de construction joue un rôle primordial en tant qu’acteur et moteur de l’économie nationale. Il tire pleinement profit de l’essor que connaît le secteur du bâtiment et des travaux publics notamment à travers la politique des grands chantiers lancés par l’État dans les domaines de l’habitat, notamment le logement social, du tourisme ainsi que la réalisation des projets d’infrastructure d’envergure. C’est vrai, cette activité a connu généralement une évolution croissante ces dernières années.
Toutefois, le secteur a connu une stagnation ou une régression pendant la période 2012-2014. En effet, la consommation du ciment, l’indicateur le plus fiable du secteur, a enregistré un recul en passant de 16,13 en 2011 à 15,87 millions de tonnes en 2012 et à 14,87 millions de tonnes en 2013. La vente de ciment a enregistré une baisse de 3% en passant de 3,62 millions de tonnes pendant le premier trimestre 2013 à 3,50 millions de tonnes pendant la même période de l’année 2014. De même, les prix de certains matériaux tels que le ciment, le sable, le fer à béton et ceux fabriqués par ces intrants ont augmenté à cause des taxes imposées par les lois de Finances 2012 et 2013.
Or, en général, surtout avant cette période, le secteur a connu une remarquable évolution. Plusieurs indices en témoignent, notamment la progression de la consommation du ciment, un des principaux inputs de ce secteur. Progression qui a avoisiné, en la matière, les 14,87 millions de tonnes en 2013 contre 7,47 millions de tonnes en 2000. Une évolution qui était attendue vu le nombre de chantiers lancés par le Royaume ces dernières années. La consommation des produits longs en acier est de 1,48 million de tonnes pour une production de 1,5 million de tonnes en 2011. La consommation du béton prêt à l’emploi est estimée à 4,7 millions de m³ en 2010 avec un taux de pénétration de 10,6% et plus de 100 centrales à béton installées contre une consommation de 4,35 millions de m³ en 2008 et 2 millions de m³ en 2004. Quant à la production du marbre, il était de 200.000 t en 2008 contre 100.000 t en 2004. Alors que les importations et les exportations étaient respectivement de 330.500 tonnes et 79.000 tonnes en 2008 contre 157.000 tonnes et 57.000 tonnes en 2004. La production nationale du sable est de 35,6 millions de tonnes en 2012 contre 30,2 millions de tonnes en 2008.
Les perspectives du secteur augurent d’une évolution encore plus importante. Car, les besoins en logements ont atteint, au Maroc, un niveau très élevé, en raison de la croissance démographique, la prolifération des bidonvilles, le nombre d’immeubles vétustes et menaçant ruine, etc. Ce qui a amené les pouvoirs publics à réfléchir à un programme gouvernemental (2012-2016), relatif au secteur de l’habitat. Programme dont l’objectif est de résorber près de la moitié du déficit en logement sous toutes ses formes en le réduisant de 840.000 à 400.000 unités d’une part, et d’augmenter et de diversifier l’offre afin d’assurer une adéquation entre l’offre et la demande et permettre au citoyen l’accès à un logement décent, d’autre part.
