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La montée en puissance des constructeurs chinois

Au regard du nombre de nouveautés internationales présentées à Pékin, le Salon Auto China est en passe de devenir un événement international majeur. Il constitue également une occasion unique d’observer l’évolution des nombreux constructeurs locaux.

La montée en puissance des constructeurs chinois

En 2012, les constructeurs internationaux n’ont pas ménagé leur peine à Pékin. Citroën DS Numero 9 Concept, Lamborghini Urus, Mercedes-Benz Concept Style… À coups de concept-cars inédit ou de variantes ultra-luxueuses, les Américains, les Japonais et les Européens choient ce marché juteux, en pleine expansion. Car une grosse part des ventes d’automobiles particulières en Chine demeure aux mains des constructeurs étrangers. Ainsi, seulement 30 % des 14,5 millions de voitures neuves vendues en Chine en 2011 portaient un blason chinois.

Les coentreprises, stars du marché
La raison en est historique, avec l’obligation faite par le gouvernement chinois aux constructeurs étrangers de s’implanter en coentreprise pour pouvoir vendre sur le marché local. Bien implantés, certains étrangers sont dans le paysage automobile chinois depuis plus longtemps que les Chinois eux-mêmes. À ce jeu, Volkswagen apparaît le mieux placé. Fort de deux coentreprises (avec FAW et SAIC) et d’une gamme pléthorique, le constructeur allemand domine les débats avec 2,2 millions de voitures écoulées en 2011. Le géant allemand est parvenu à hisser quatre de ses modèles dans le top 10 des ventes l’année dernière.
En deuxième position, on trouve General Motors, dont la marque Buick est le fer de lance. Pour preuve, l’Excelle (une Astra tricorps rebadgée) a récupéré sur l’exercice 2011 la première place des ventes, avec 254 000 exemplaires vendus. Les Chevrolet Cruze et Sail renforcent ce succès, sans même parler du petit utilitaire Wuling Sunshine (marque propriété de GM), véhicule le plus vendu, toutes catégories confondues, avec 731 700 exemplaires vendus en 2011. Toutefois, ce succès ne suffit pas à General Motors, qui fut le premier à créer une marque spécifique pour le marché chinois, avec Baojun fin 2010.
Ceci correspond à une volonté du gouvernement chinois. Les coentreprises entre des constructeurs étrangers et locaux sont,  en effet, encouragées à créer des marques spécifiques. Si GM a été précurseur, d’autres ont suivi, comme Honda avec LiNian ou Nissan avec Venucia. Dernière création en date : Denza, fruit de la coentreprise entre Mercedes-Benz et BYD.

BYD, un indépendant qui a le vent en poupe
A l’origine simple fabricant de batteries pour téléphones portables, BYD (pour Build Your Dreams) a su acquérir une place enviable en peu de temps, avec sa F3, calquée sur la Toyota Corolla. Celle-ci s’est en effet hissée à la première place des ventes de voitures en Chine en 2010, avec 264.000 exemplaires vendus. Le soufflé est toutefois retombé en 2011, la F3 chutant à la onzième place des ventes. Il était temps de présenter la nouvelle génération au Salon de Pékin. Dotée d’un avant plus personnel que sa devancière, elle est exposée sur le stand BYD aux côtés du concept-car Qin, qui en est son dérivé hybride rechargeable. Et il ne s’agit pas d’une simple maquette pour se donner une image technologique.


Des groupes d’État tentaculaires
Depuis que la F3 a abandonné son titre, la Xiali reste la seule voiture sino-chinoise du top 10 des ventes. Cette petite berline, étroitement dérivée de la Daihatsu Charade de 1988, est aussi la préférée des chauffeurs de taxi chinois, qui la choisissent pour son faible prix et sa fiabilité. Toutefois, la gamme Xiali, propriété de l’entreprise d’État FAW (pour First Auto Works), est en passe de se moderniser. Grâce à la coentreprise avec Toyota, la plateforme de l’ancienne Yaris a servi de base à la Vita, bien plus moderne et lancée en 2006. Avec un succès mitigé. Au Salon de Pékin, Xiali a appliqué une vieille recette pour donner de l’attrait à son modèle le plus récent, utilisée en son temps pour créer la Renault 10 : la toute nouvelle V5 n’est autre qu’une Vita à l’avant et à l’arrière rallongés et traités dans un style plus haut de gamme. Outre Xiali et ses partenariats avec Toyota et Volkswagen, FAW a lancé la marque Besturn, dédié aux berlines moyennes plutôt haut de gamme. Le fleuron du groupe reste toutefois HongQi (pour drapeau rouge). Étant la marque chinoise la plus ancienne, elle se cantonne à la fabrication de limousines de luxe. Son premier modèle, très inspiré par une Chrysler contemporaine, fut la CA770 de 1958 : elle devint la monture de Mao lui-même. Au Salon de Pékin 2012, HongQi présente la L7, en deux empattements.

La version longue ressemble à une Rolls-Royce Phantom à laquelle on aurait greffé l’avant de l’antique CA770. Réservée aux dignitaires du parti communiste, la L7 est mue par un V12 de 6.0 et 408 ch, conçu en interne. Avec ce moteur, HongQi rejoint le cercle très fermé des constructeurs de V12 formé par Mercedes-Benz, BMW, Rolls-Royce, Ferrari, Lamborghini, Aston Martin et Toyota. Plus prolétaire, la H7, étroitement dérivée de la Toyota Crown, se contente d’un quatre-cylindres 2.0 turbo maison ou de V6 Toyota. Bien que présentée au public, elle ne devrait séduire que les hauts fonctionnaires chinois à qui on aura «conseillé» cette marque, par patriotisme. Les magnats de la finance ou de l’industrie préfèrent s’afficher en Audi ou en Mercedes…


(automobile.challenges.fr)
Synthèse Le Matin Auto

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